Hôte courant de nos rivières et plans d’eau, ce petit insecte m’a toujours épaté. Il promène sa maison qu’il agrandit au fur et à mesure de son développement. Appât roi pour la truite, il l’est aussi pour tous les autres poissons.
Qu’est donc alors ce porte bois ?
Le porte bois, ou vermisseau, ou traine bûche ou….plein d’autres noms est la larve de l’insecte nommé Phrygane ( Segde pour les moucheurs). Cet insecte qu’on rencontre en fin de printemps et début d’été chez moi ressemble à un papillon de nuit mais n’en est pas un. Il s’en différencie par l’absence de trompes, de longues antennes et surtout de poils sur les ailes d’où son nom de thricoptère (poils et ailes en latin). Il possède deux paires d’ailes qui sont repliées en toit au repos.
Le porte bois nait d’un œuf pondu par une phrygane durant l’été. Il en existe 200 espèces en France et pour simplifier leurs larves prennent trois formes : Les larves sans fourreaux, mobiles et carnassières qui se baladent au fond de la rivière, les larves avec fourreau fixé sous une pierre et qui piègent leur nourriture grâce à une toile et les porte bois qui tissent leurs fourreaux et y collent cailloux ou brindilles dessus. Ces dernières se nourrissent de végétaux et de débris organiques.
La reproduction se déroule en été et la maman pont ses oeufs dans l’eau de différentes manières (200 espèces je le rappelle), les petits éclosent au bout de 9/24 jours et pour les portes bois, commencent à construire leur fourreau qui passe inaperçu l’hiver. Au printemps, avec le réchauffement de l’eau, la croissance de la larve s’accélère et on commence à remarquer les traine bûches vers avril.
Les larves grandissent en élargissant leur fourreau et en coupant la partie du fond devenue trop étroite. Un porte bois se maintient par le fond du fourreau car il possède des griffes à l’extrémité de son abdomen. Il respire via sa peau ou des organes situés sur son abdomen, sortes de branchies et est obligé de gigoter sans arrêt pour faire un courant dans son fourreau.
Une fois arrivé au terme de son développement larvaire, il va fermer son fourreau et effectuer une transformation complète. Il sortira alors de l’eau sous la forme d’une phrygane où il vivra en moyenne deux semaines intenses pour la reproduction.
En ayant gardé en aquarium, c’est un insecte charmant, très discret et très propre… mais les poissons adorent les manger.
Les truites s’en gavent ainsi que les perches et il n’est pas besoin d’enlever le fourreau pour l’utiliser au bout d’une ligne.
Ce fut mon premier appât, présenté par mon grand père lors de ma toute première sortie de pêche.
Gardez la pêche.
Les commentaires sont fermés.