Techniques pour le sandre

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Mes techniques pour le sandre

 

Il ne s’agit pas pour moi de faire l’inventaire des techniques pour prendre du sandre, ces dernières sont si nombreuses qu’il faudrait un livre pour les décrire.

Par contre je peux vous décrire celle que j’utilise régulièrement ou occasionnellement et qui m’ont rapporté du sandre. Ces techniques n’ont rien de secret, elles ne font appel qu’à la discrétion et à la finesse des montages qui sont les ingrédients connus et essentiels pour attraper ces poissons si prisés.

 

Je commencerai par décrire en détail mes montages qui fonctionnent à l’appât naturel, puis aux leurres pour terminer par un survol rapide des techniques au fil des saisons.

Le Sandre à l’appât naturel:

Par vif, on peut entendre soit au vif au bouchon soit au vif en plombée.

Le sandre d’expérience réagit le plus souvent à un vif présenté au ras du fond. Il nous est arrivé avec mon coéquipier d’en prendre à mi eau mais c’est plutôt rare et c’est surtout en tout début de saison que cela peut arriver.

Pour le pêcher au bouchon il vous faudra régler précisément le fond pour que votre vif évolue entre 20cm et 1 m du fond. Comme vif le sandre préfère (chez nous) le petit gardon ou le vairon de 6 à 8 cm en moyenne, vous pouvez monter jusqu’à 10 cm mais pas plus loin (sauf en plein hiver).

Ce qui implique des bouchons allant jusqu’à maximum 10 g. A titre personnel j’utilise des bouchons pour la pêche à la bolognaise de 5 à 10 g.

Pour la plombée, point n’est besoin de pêcher avec des poids à carpes, ne dépassez pas les 30 gr c’est largement suffisant. J’utilise des 30 gr en plombée normale et des 10g pour la finesse.

L’élément important est le bas de ligne, il doit toujours être long (au moins 1 m) et  en fluorocarbone  pour la discrétion, pêchez le plus fin possible, cela rapporte plus de touches. Mes bas de lignes sont en 16 ou 18 centièmes pour la pêche finesse avec de petits vifs et ne dépassent pas le 24 centièmes avec de gros vifs.

Concernant la plombée, un truc que je décris dans la page sur la pêche en finesse: Utilisez une cage feeder sur antiemmeleur, glissez y de la mousse imprégnée d’attractants.

Pour les hameçons, j’utilise des simples de marque VMC, Owner ou Decoy en taille 10 pour le vairon et 6 pour le gardon piqué dans le nez. Vu que le sandre va déjà sentir le poids de votre bouchon, mieux vaut éviter en plus de lui faire sentir de gros hameçons. La pêche au vif est faite pour lui laisser le temps d’engamer, compter  de 5 à 10 secondes avant le ferrage, il est extrêmement rare que l’hameçon soit planté loin dans la gorge. Si jamais il l’est, un hameçon de 10 sur 16 cts coupé au raz de la gueule le gênera moins qu’un gros bas de ligne dont on voudra enlever en force le gros hameçon.

Ne pêchez pas le sandre avec votre matériel à brochet, utilisez une canne anglaise, une canne feeder ou une canne au toc. Vous pourrez pêcher plus fin et votre plaisir sera décuplé lorsque vous prendrez un sandre, parce qu’honnêtement le combat d’un sandre c’est plutôt pas terrible. Avec une canne de 3 lbs et du fil de 30 centièmes vous allez treuiller un bout de bois, aucun intérêt, aucun plaisir.

Le Sandre au ver:

Il mord très bien au ver, surtout en rivière où il est présent. Il adore le gros lombric à tête noire.  Le ver peut s’utiliser comme le vif et rapporte en plus des perches ou même une carpe qui passait par là. Le ver est une éponge à odeur, on peut le parfumer, c’est un plus incontestable dans les lieux surpêchés.

Le sandre au mort manié: Comment parler du mort manié alors que cette technique est décrite de long en large partout. Le manié est ce qui est le plus efficace en terme de rendement, il permet de se déplacer, de pêcher toutes les hauteurs d’eau et d’attraper du poisson alors que les pêcheurs aux leurres enregistrent des brecouilles. Je ne reviendrai pas sur cette technique mais sachez que je l’utilise très régulièrement avec des montures maisons. La seule différence par rapport à l’originale est que j’utilise de la tresse armée souple (supratresse de Cannelle) pour accrocher mes triples  la monture (c’est moins rigide que la corde à piano) et que je place des plombs à agrafe Cannelle (facilement interchangeables)  au lieu de pincer une chevrotine sur un émerillon.




 

Le sandre à la tirette: Technique super meurtrière (en vif) mais super efficace.  Après moult essais, faites comme moi passez au plomb tyrolien. Cette méthode est à découvrir dans le dossier « techniques » sur la page pêche à la tirette.

Cette dernière nécessite une canne spéciale mais procure de bonnes sensations. A essayer d’urgence si vous ne l’avez jamais pratiquée. L’important est de ramener doucement et de faire des pauses régulières, vous devriez sentir votre vif s’affoler juste avant l’attaque. Ferrage après un temps de retard de 5 à 10 secondes obligatoire. Usage de la tresse indispensable pour bien ressentir les sensations et long bas de ligne (1m).

Le sandre au drop shot ou au pendu:  Méthodes elles aussi à découvrir dans le dossier  « techniques » qui  fonctionnent remarquablement lorsque l’on pêche depuis une embarcation mais elles fonctionnent aussi depuis le bord.

Ne jamais oublier  d’assurer votre vif ou votre ver par deux hameçons, soit deux petits triples (n° 8 à 12) soit par un gros simple à la gueule du vif (de 4 à 2 pour un vairon, de 2 à 2/0 pour un gardon) suivi d’un triple à la caudale.

Un superbe sandre de 90 pris au drop shot

Dans ces pêches où il faut ferrer à la touche vous aurez besoin de gros hameçons capables de se piquer rapidement. A vous d’être rapide sinon le sandre sentira le poids du plomb et recrachera immédiatement le vif.

Pour terminer je  mentionnerai le sandre au fire ball, elle aussi détaillée dans le dossier sur les pêches verticales. C’est une tête plombée particulière pour le pêcher en verticale. C’est efficace lorsque les sandres ne veulent pas de plastique. Par contre comme on pêche sur le fond en dérive, on laisse du matériel dans les cailloux, donc mieux vaut se monter un bas de ligne fluoro en 28/30 centièmes. C’est la seule technique (la verticale) où à mon sens le bas de ligne doit être long (1,5 m) mais plutôt costaud.

 

Le Sandre au leurre:

Seconde partie de cet exposé, le sandre mord bien aux leurres quand il en a envie,  c’est connu le sandre est lunatique, quelquefois il ne voudra que du leurre et quelquefois il ne voudra que du naturel.

Idem pour les couleurs, testez les couleurs naturelles pour passer au flashy en absence de touches.

 

 

 

Le Sandre au poisson nageur: Ca arrive et ça arrive plus souvent qu’on ne pourrait le penser. J’ai pris des sandres avec des cranks plongeants, jamais en les cherchant mais par accident. Ils mordent aussi au lipless. En gros à tous les poissons nageurs qui évoluent assez profond. Concernant mon cas personnels, ils semblent préférer le blanc (« bone » chez les vendeurs) aux autres couleurs mais je n’en ai pas suffisamment attrapé pour en tirer des conclusions précises.

Le Sandre au leurre souple: Les leurres souples ont étés conçus pour lui. Les shads, virgules, twists, worms……ont pris un nombre incalculables de sandres. Montés sur une simple tête plombée ou sur une Drachko, ils ont fait leurs preuves depuis longtemps. J’ai un faible pour les worms, mais ceux ci se lancent mal du bord, de plus il faut les armer avec un  triple vers la queue. Idéaux pour la verticale, je préfère le Sandra et consorts aux worms pour les pêches du bord.

Une technique à essayer: Le Texan. Il permet de noyer la pointe de son hameçon dans le corps du LS. Le lest étant coulissant, vous pouvez varier les animations et pêcher les bois noyés. Il vous faut un plomb balle, un stopfil (pour bloquer le coulissement du fil dans la balle, se place entre 5 et 30 cm du plomb), une perle et un hameçon spécial Texan.  C’est diabolique en début de saison et ça marche aussi pas mal en été. C’est la technique idéale pour pêcher les arbres noyés et les arbustes rivulaires qui ont des branches sous l’eau.

Le Sandre à la cuiller: Si si, ça fonctionne, je l’ai vu de mes yeux vu sur une Aglia argent en numéro 3, mais avec une chevrotine devant.  Sinon le sandre est assez réceptif envers les ondulantes. A essayer si plus rien d’autre ne marche. A tenter du bord, le sandre à l’ondulante derrière une bombette, ça m’a rapporté il y a quelques années. On peut lancer loin et régler la hauteur d’évolution de la cuiller grâce à la bombette.

Le Sandre au plomb palette: Spécialité de certains le plomb palette est une technique qui fonctionne mais qui tue les bras. Certains animent sèchement d’autres font trembloter le montage. Je suis partisan d’animer plutôt par tirées de 30 cm à 1m mais là encore je ne suis pas un spécialiste. La seule chose dont je suis sûr c’est que mon montage est plus prenant si j’enfile un octopus sur le triple. Bien penser à rentrer en force la gaine de caoutchouc dans le triple( si vous utilisez une gaine caoutchouc) pour rigidifier l’ensemble et éloigner le triple du plomb palette.

 

Voilà pour le tour des techniques que j’utilise, c’est déjà pas mal. D’autres existent et d’autres encore sont très efficaces mais je ne peux parler que de ce que je connais.




 

Passons maintenant à l’utilisation de ces techniques que j’utilise en fonction des saisons:

Sandre de Seille, photo O. BERNOLIN

Le Sandre au printemps: Le vif, le vif en tirette, le vif en drop shot, en gros le vif à tout. Au printemps, hormis la pêche sur les nids où on peut choper les sandres avec une clef de 12, les sandres mordent aux vifs plus qu’a toutes les autres techniques.

C’est génial en barque de voir un départ au vif sous sa canne. Le flotteur tremblote, plonge très doucement et s’éloigne pépère. Au contraire du brochet où c’est le rush direct.

Il mord aussi au poisson nageur, j’en ai pris au lipless et au crank. Vu que je ne le pêche quasiment pas au leurre souple en linéaire  à cette époque je manque d’arguments pour faire état de leur efficacité, néanmoins j’ai eu de belles réussites au LS au printemps.

Dans notre Morvan on le trouve entre deux et six/sept mètres de fond, pas plus. La plupart du temps il est sur les bordures le matin à guetter la blanchaille, puis il rejoint le profond. Il apprécie bien les ponts et les arbres  noyés.

Il mord bien à l’aube et sur le coup de midi. Lorsque les autres plient, poursuivez jusqu’à 14h00, quelquefois ça vaut le coup.

 

 

Le Sandre en été : Difficile à trouver où alors par accident. On peut en prendre quelques uns le matin ou le soir du coté ombré du lac, puis le crépuscule arrivant, il faut le chercher sur les plages  comme les perches. Quelquefois on le trouve dans 1m d’eau jusqu’à 13 m pour moi en juillet. Mais il peut encore être plus profond. Rare sont ceux qui le cherchent en été à grande profondeur.

Il mord à tout ou à rien, c’est l’un ou l’autre. Et quand il ne mord à rien mieux vaut ne pas insister et tenter les becs en bordures. On peut tenter les ruines englouties, les maisons éboulées, les souches noyées, quelquefois ça marche pas mal. Les hauts fonds au large sont à prospecter en priorité, les routes noyées aussi. Pour la rivière on tentera les bouillons juste après les barrages ou les seuils.

 

 

 

Le Sandre en automne: Tout bon ou tout mauvais. Les hollandais bruyants et irrespectueux  ont quitté les campings pour regagner leur pays, le lac retrouve son calme et sa sérénité. Pourtant j’ai le souvenir de mois  d’octobres avec des brecouilles retentissantes. Tout dépend de la température de l’eau. Dès qu’elle se sera refroidie on pourra commencer la verticale et le fire ball.

Question profondeur, les sandres commencent à quitter les bordures et descendent au moins à 6 m jusqu’au profond. C’est là qu’il faut commencer à les chercher  régulièrement sur les ruines englouties de nos grands lacs ou sur les murets submergés.

Pour les pêcheurs du bord, l’affaire se corse, il faut jeter loin donc employer des montages lourds au vif en plombée.

 

 

Le Sandre en hiver: C’est la saison du sandre, celle qui permet de racheter son année. Les sandres sont au fond, ils mordent à la verticale avec des leurres maniés doucement.

Les lacs sont généralement calmes et très bas, conditions idéales pour pêcher au bord.

Question profondeur on peut les trouver de 7 à 30 m, mais pêcher au delà de 20 m avec une canne verticale est déjà compliqué.

Ils mordent à tout, vif, plastique, ver mais leur moment de frénésie alimentaire se situe plus en fin de matinée et dans l’après midi. Evitez l’aube en hiver, ça caille et ça ne mord pas. Généralement les mois de décembre et janvier sont les meilleurs mois pour le sandre dans notre Morvan. Il suffit d’aller voir le nombre de barque mises à l’eau à cette période.

Laissez une canne au pendu sur le coté de la barque et pêchez au fire ball, c’est ça qui m’a bien rapporté il y a quelques temps.

Si vous pêchez du bord, pensez à la discrétion et ne faites pas un boucan d’enfer. De même évitez les morceaux de polystyrène qui volent partout, achetez des détecteurs. On les trouve de moins en moins cher et ça permet de discuter en buvant un bon café chaud plutôt qu’avoir l’œil rivé sur ses cannes.

Sandre de seille, photo O. BERNOLIN

Voilà, je pense avoir fait le tour de mes techniques. Pas de secret, que du bon sens, je sais que certains ne seront pas d’accord avec moi sur un ou quelques points de détails mais j’avais dit en préambule que je parlerai de mes techniques et seulement des miennes. Certes elles ne sont pas applicables en fleuve ou en étang mais si vous tentez les lacs, gardez en mémoire ces quelques conseils, ils vous feront gagner du temps.

Consultez aussi les dossiers sur les techniques pour le brochet et les techniques pour la perche.

Gardez la pêche




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