Cormorans, on s’en occupe quand ?

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De récents regroupements locaux de ces satanés corbeaux de mer m’ont remis en mémoire qu’il y a quelques temps j’avais déjà fustigé ces volatiles et l’inaction apparente des décideurs à régler le problème. Vous aviez été nombreux à commenter cet article.

J’avais alors fait un tour des forums et sites et constaté que 99 % des pêcheurs demandaient la destruction de ce volatile sur les eaux intérieures et son classement en nuisible. Même les pêcheurs pro, pour une fois, étaient d’accord avec les amateurs et les pisciculteurs. 

Et pourtant, on nous répond toujours : C’est la faute à la directive oiseaux ???? Que risque la France si elle se moque de la fameuse directive oiseau ? Un avertissement de Bruxelles…. Oulalalala ! Puis une condamnation si elle persévère, oulalalala !

 Et si cette condamnation, la France la déchirait et répliquait qu’elle se moquait de l’avis des énarques bruxellois et de leur cohorte de lobbyistes écolos, oulalalala ! Ce serait remettre en question l’autorité de Bruxelles et de Strasbourg, la France, un des piliers de l’Europe contestant une décision européenne, oulalalalalalalalalala !!!!!!!!!

Quand d’autres pays, pourtant européens répliquent qu’ils se moquent des décisions écolos-européennes parce qu’ils sont souverains sur leurs territoires et que leur gouvernement réplique qu’il est responsable devant le peuple et non devant Bruxelles, on ne s’en offusque pas, on trouve cela « bien » ou « pas bien ».Mais quand la France achoppe sur une  carne noire ailée qui explose démographiquement et qui cause d’importants préjudices à l’halieutisme et à la pisciculture, rien …. Si ce n’est la mine réjouie de l’escrologiste béat qui se satisfait de voir de superbes cormorans, fiers et altiers, sur le plan d’eau communal, c’est si joli !  

 

Pourtant chaque année, un arrêté ministériel est édité et  donne par département un quota sur la destruction à tir du cormoran sur le domaine public et sur le domaine privé.

Dès lors un certain nombre d’animaux sont autorisés à destruction et cette mission est dévolue à l’association départementale des chasseurs de gibier d’eau pour le domaine public, qui fait bien son boulot et fait remonter les chiffres des prélèvements. On peut toujours dire que ce n’est pas assez et je m’en fait l’écho mais c’est déjà ça.

Par contre sur le domaine privé, comment cela se passe t’il ?

C’est le propriétaire ou son mandant qui doit  avant fin août de l’année en cours adresser une demande à la Direction Départementale des Territoires. Et là le bât blesse car qui est propriétaire de tous les étangs d’un département ? Le Conseil Général, VNF, des privés, des communautés de communes, des communes, des instituts publics comme l’EPTB des grands lacs de Seine par exemple et des privés.

Font-ils tous une demande de régulation des cormorans au titre de la sauvegarde de la faune piscicole ? J’ai à deux pas de chez moi l’exemple contraire où la municipalité d’ AUTUN (71) refuse  le tir de ces cormorans sur le lac à cause d’un groupe d’écolos qui se glorifie de ce fait sur un site internet.

Donc certains le font, oui, mais une petite  minorité. Pourtant si tous le faisaient où si un organisme mandaté le faisait pour eux, un petit dossier ficelé et préparé aux petits oignons ! Mais non, les pêcheurs gueulent au vent, les AAPPMA ne savent pas comment faire, certaines font des demandes et on ne leur permet de tirer que 3 cormorans pour 200 qui ont bouffé en moyenne 400g de poisson/jour, soit 80 kg/jour. 

Comment peut on supporter cela quand on est président d’une AAPPMA ? Imaginez que vous gériez l’argent de vos pêcheurs avec dévouement, vous alevinez en automne pour préparer la saison prochaine, vous dépensez une forte somme, votre garde empêche que certains pêcheurs braconnent, vous êtes vigilant sur les pollutions et sans pitié avec les pollueurs. Et un matin, vous croisez 200 volatiles noirs qui chassent tranquillement dans l’étang  et qui a raison de 80 kg en moyenne vont foutre en l’air votre alevinage en deux jours…Comment peut on accepter cela sans hurler ? Et ce ne sera pas que 160 kg de perte de poissons mais beaucoup plus, pas mal seront blessés et crèveront plus tard d’infections, la pyramide des ages sera rompue et la fraye suivante échouera, etc etc… 

Alors où est la solution ? La où les écolos (le WWF, FNE, le ROC, la LPO par exemple) ont gagné, les pêcheurs doivent reprendre le combat. C’est à Bruxelles que doit se porter cette revendication, elle doit être portée par la FNPF, par des lobbyistes, par le gouvernement français représenté par son ministre de l’agriculture et de la pêche pour les pisciculteurs et celui de l’environnement pour les pêcheurs.

Certes on pourra nous  répliquer qu’en temps de crise, avec les licenciements et autres vicissitudes, gueuler contre des oiseaux est puéril, que les pollutions tuent plus que les cormorans. Ouais, et alors ? Ce n’est pas parce que la grippe tue moins que le cancer qu’il faut arrêter les vaccinations !Ces oiseaux s’attaquent à notre patrimoine, c’est quantifiable en argent, c’est quantifiable en volume donc la notion de nuisible peut s’appliquer au même titre que les corbeaux et les corneilles, directive oiseau ou pas ! 

C’est l’inaction et l’indécision qui ont permis au cormoran de se développer dans notre pays, il serait temps qu’on se bouge. Plus la peine de gueuler dans son coin, la méthode est claire et simple, exprimer tous son mécontentement lors de l’AG de son AAPPMA et l’inviter à faire remonter ce mécontentement si elle ne l’a pas déjà fait, pas seulement le faire remonter à la FNPF mais aussi aux élus locaux qu’elle croise régulièrement. Une directive européenne peut évoluer, il suffit d’avoir les bons arguments. Pourquoi le pigeon ramier est il classé nuisible presque partout et même en zone d’élevage, là où l’absence de culture ne justifie pas ce classement. C’est parque que le lobby agricole a réussi à démontrer et à quantifier le préjudice sur l’ensemble du pays et personne maintenant n’ira à l’encontre  de cette décision car le pigeon n’a pas l’aura de liberté que possède le Cormoran chez les esprits rêveurs écolos. 

Une rapide recherche internet permet de découvrir que des députés, des sénateurs et un député Européen, actuellement ministre de l’agriculture on déposé des questions face à leur parlement respectif, et dans ces questions, de quoi est il sujet ? Du cormoran, certes mais seulement à cause des dégâts aux pisciculteurs, rien sur les dégâts à l’halieutisme. Que font donc nos représentants ? 

J’invite donc les présidents d’AAPPMA  victimes du  phalocrocorax à se regrouper au sein d’une association qui regrouperait AAPPMA, pisciculteurs et pêcheurs pros. Là je sens que l’utopie s’installe dans mes propos  mais si un président d’AAPPMA ou un responsable syndical des pros se sentait les épaules assez larges pour lancer cette idée, j’ose espérer que le poids de ce « syndicat » pourrait faire avancer les choses. 

 

Comment faire une demande de destruction à tir du cormoran ? : 

Mais ce combat car c’en est un ne doit pas seulement être porté par la FNPF, toutes les AAPPMA gérant des plans d’eau victimes du cormoran doivent faire front commun et écrire à leur préfecture (DDT) pour demander des autorisations de tir, mettre la pression sur les municipalités ou les bailleurs privés pour qu’eux aussi demandent une intervention de l’état. Je suis aussi chasseur comme énormément de pêcheur et je donnerai volontiers de mon temps pour tirer les cormorans gratuitement. Il suffit de prendre des photos de ces troupes d’oiseaux en chasse, de faire un bref commentaire sur leur présence régulière en y joignant des témoignages, de monter un dossier avec plans, copies cadastrales et surtout l’accord du propriétaire  et joindre le listing des personnes titulaires du permis de chasse et habilitées à tirer pour que la préfecture prenne en compte votre demande. Ensuite c’est à  la DDT de décider selon les informations qu’elle possède.

Voici les informations qu’à bien voulu me livrer la Direction Départementale des Territoires de Saône et Loire à ce sujet, je la remercie pour tous ces renseignements :

L’arrêté  ministériel daté du 02/08/12 donne à la Saône et Loire 1500 cormorans à tirer qui se composent en 250 sur les eaux libres et 1250 sur les eaux closes. La progression des quotas est constante depuis plusieurs années car elle suit la progression des populations de grands cormorans sur l’hexagone. 

Une commission se réunit chaque année, elle est chargée d’impulser et d’orienter la politique de tir pour la saison de destruction à venir. Elle échange les informations et discute des modalités (dates- procédés de tir- zones). Ses membres sont nommés par arrêté préfectoral et généralement on retrouve à siéger :

  • Le préfet ou son représentant
  • La DDT (Direction Départementale des Territoires)
  • La DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement)
  • L’ ONCFS (Office national de la Chasse et de la Faune sauvage)
  • L’ ONEMA (Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques)
  • Association des Lieutenant de Louveterie (Seuls aptes à organiser une battue de destruction)
  • L’ONF  (????)
  • Fédération des Chasseurs
  • Fédération des pêcheurs
  • Chambre d’ Agriculture
  • Président du syndicat des exploitants d’ étangs de Bourgogne Franche Comté
  • Association départementale de protection de l’environnement (qui ne viennent pas).

 Seule la DDT décide et octroie la possibilité de tirer des cormorans, si une demande nouvelle leur parvient, ils vont l’étudier en fonction du classement de l’étang  et de sa caractérisation, d’où la nécessité de bien préparer son dossier de demande. 

Les pisciculteurs :

Photo JC Gandon

Les pisciculteurs se battent depuis de nombreuses années et c’est à eux que l’on doit les quotas de tir, pas aux pêcheurs. Mais leur voix ne porte qu’à la hauteur de leur représentation, c’est à dire pas loin. Il est temps de s’unir et tous ensemble de montrer notre ras le bol de ce volatile.

Rappel un cormoran ingère entre 400 et 600g de poisson par jour soit en moyenne 180 kg par an, certes pas souvent du brochet ou du sandre mais des proies de brochets et de sandre qui impactent donc sa population.

Dix cormorans et c’est près de deux tonnes de poisson par an qui sont transformé en guano. La pêche de loisir est directement impactée, son poids économique en est directement réduit et fragilise donc l’économie touristique et le commerce.

 Mais il n’y a pas que le cormoran, les grèbes bien que moins nombreuses sont aussi en constant développement et bientôt on constatera le préjudice. J’ai pu voir un petit étang dernièrement où j’ai compté 21 grèbes qui plongeaient et replongeaient…et remontaient du poisson, certes pas du gros mais du poisson. Le héron aussi se régale des truitelles dans les têtes de bassins et sa présence en plein bois dans des cours d’eau de 2m de large devrait poser question. 

Les esprits chagrins ou intégristes de la cause animale vont bomber le torse et me répondre d’un ton hautain « et alors, y’a qu’à demander le statut de nuisible pour le martin pêcheur ! ». Argument que j’ai entendu des dizaines de fois et qui reflète l’absence totale de leur part de réflexion sur le sujet. Juste une réaction épidermique de personnes qui n’ont jamais réfléchi au problème du cormoran hors le cadre de la « sublime nature » que le méchant Homo Sapiens veut détruire. A ceux qui auront lu mon propos et qui doutent encore, posez vous dix minutes, dépassionnez le sujet  et réfléchissez, hors de tout dogme, et vous comprendrez que je suis dans le vrai. Le cormoran n’a pas sa place en eaux intérieures, c’est une espèce invasive en pleine phase de colonisation. Sa présence n’est pas compatible avec l’activité humaine de pêche et ce ne sont pas les opérations couteuses de badigeonnage d’œufs ou autres actions médiatiques mais inefficaces qui feront reculer son nombre, seul la grenaille pourra le résoudre. 

Dégats de cormorans sur une carpe -- photo JC Gandon

 

Localement, voilà ce qu’on voit : 

Les photos ci dessous ont  été prises  par Christophe J. fin octobre 2012 à Torcy, charmante bourgade paumée au nord ouest de la Saône et Loire situé très précisément à 32 km à vol d’oiseau du méandre le plus proche de la Saône et à 410 km toujours à vol d’oiseau  de la ville située sur l’océan le plus proche : La Rochelle.

 

 

Qu’y découvre-t-on ? Une horde de cormorans (au moins 200) qui ont tranquillement pillé un plan d’eau de 30 ha, puis s’en sont pris au suivant qui (avec la baisse des niveaux car ils alimentent le canal de Bourgogne) ne mesure plus qu’à peu près 50 ha. Ils sont encore là car il reste un peu à manger. Et dans la presse locale, que voyons-nous dans le même temps, l’AAPPMA du secteur qui s’inquiète de l’important marnage et qui souhaiterait fermer la pêche pour préserver le cheptel. Mais pas un mot sur les corbeaux de mer !!! Là je m’interroge, ou bien ils sont aveugles ou bien ils sont c…. Dans ce cas précis, la fermeture anticipée soit, je peux comprendre  mais réglons déjà le problème n° 1 qui met à mal le cheptel : Le cormoran.

 Voici un extrait de l’article en cause daté du  29/10/12 et paru sur le Journal de Saône et Loire :

 « Un désastre écologique: Du côté des associations de pêche de la région creusotine, on s’inquiète du sort réservé à la faune et à la flore. « Le bas niveau des étangs a un impact écologique indéniable », prévient Michel Gauthier, président de la Perche de Torcy neuf. « Le manque d’eau entraîne une carence en oxygène, qui peut s’avérer dangereux pour les poissons. »Du côté de la flore, le constat est également alarmant. « Si on ne fait rien, les frayères (NDLR : lieu où se reproduisent les poissons) vont disparaître petit à petit », explique Bernard Paillard, président de la société de pêche montchaninoise, La Flottante. « Si la situation ne s’améliore pas, les réservoirs pourraient être fermés à la pêche afin de protéger le cheptel halieutique et éviter le braconnage. Finalement, c’est tout le cheptel écologique qui va en pâtir… »D’un point de vue économique, cette situation met les sociétés de pêche dans l’embarras. « Si le problème perdure, nos pêcheurs ne renouvelleront pas leur adhésion l’an prochain », dixit Robert Desbrosses, membre de la Flottante. » (Lire l’intégralité de cet article sur le site du JSL).

 Comment faire admettre au pêcheur lambda qu’il devra stopper la pêche, payer pour un ré-empoissonnement  et le laisser voir ces volatiles se repaitre des poissons pendant qu’il grince des dents ?

 Second exemple, cette série de clichés à été prise par M. Goutebelle à proximité du lac de Pannecière (pas dans les pays étrangers mais à coté de chez moi). Bien entendu cela ne démontre pas que le cormoran se nourrit tous les jours de brochets mais cela prouve que contrairement à ce qui est démontré par les études de contenus stomacaux, il mange bel et bien du brochet et autres gros poissons, sans parler de tous ceux qu’il blesse.

 

 J’ai l’impression de prêcher dans le désert, pourtant énormément d’entre vous, ceux qui sont impliqués dans l’associatif pêche ou pas, êtes d’accord avec mes propos.

Voici un exemple qui pourrait alimenter l’argumentaire contre le cormoran, exemple tiré de la liste des nuisibles au plan national : Le vison d’Amérique, petit mustélidé, est classé nuisible car sa présence nuit à celle du vison autochtone. Le chien viverrin et  le raton laveur sont classés nuisibles car ils ne sont pas autochtones et leur présence nuit à la faune locale.

Est qu’un cormoran est autochtone en Saône et Loire ? Est ce que sa présence nuit à une autre espèce, en l’occurrence ses proies ? Fait-il concurrence à une autre espèce (le grèbe et le héron) ? Trois fois oui, et pourtant il n’est toujours pas classé nuisible.

Pourquoi quand 1000 activistes écolos hurlent au scandale lorsqu’un berger tue un loup prend on des mesures gouvernementales ? Pourquoi quand plus d’un million de pêcheurs hurlent qu’ils ne veulent plus des cormorans ne prend on aucune mesure ou presque ? Parce que nous hurlons en silence, notre voix ne porte pas jusqu’à nos députés et à  nos instances avec la force qu’elle devrait avoir. 

Je suis conscient que ce ne sont pas ces quelques lignes qui changeront grand chose, ceux qui peuvent faire changer les choses c’est vous. Vous aimez la pêche, pour la plupart vous considérez désormais un carnassier comme un partenaire sportif et non plus comme un bout de poisson. Vous souhaitez que se développe votre loisir, vous criez contre les pollueurs. Il est temps aussi de crier contre les prédateurs. Le cormoran n’a rien à faire dans nos eaux, comme par le passé. Faites tourner le message partout, présidents d’AAPPMA contactez la presse locale et faites part de votre mécontentement. A force, ça finira bien par bouger un jour.

 Avis aux chipoteurs qui voudraient nous persuader qu’en réalité le cormoran ne mange  que des brèmes ou des poissons chats (classés nuisibles eux!), seulement  50g par jour, qu’il est nécessaire à la biodiversité, que son chant mélodieux surpasse en beauté celui du goéland argenté….Je ne rentrerai plus dans le débat. Je ne me ferai pas le porte voix de ceux qui considèrent que le cormoran a le droit de citer chez nous. En effet, pour une fois et sur ce sujet là, je ferai abstraction de ma règle qui est de donner la parole à tous ceux qui le veulent. Je ne souhaite pas voir ce site servir de porte voix à des écologistes de salon ou pire des écologistes politiques qui n’ont rien à faire de la pêche et qui nous abreuvent de références pseudo scientifiques inaccessibles au commun des mortels pour nous prouver que l’espèce humaine est un monstre.

Ce qui me sidère le plus dans tout ça c’est que des pêcheurs ne pensent pas que le cormoran soit un problème, un récent article sur un autre site m’a mis sur le cul. Pour faire un peu de philo de comptoir car je n’aurai pas la prétention de péter plus haut, je pense que dans la pêche deux conceptions s’opposent. Celle du pêcheur membre d’un tout, de la nature en général, un « chasseur cueilleur » qui pratique le plus souvent en Nokill et s’ébahit devant la nature en défendant farouchement qu’on y touche et celle du pêcheur plus pragmatique, plus un agriculteur dans le sens où il considère que la nature est un jardin et qu’il faut le cultiver pour son bon plaisir, donc le modeler et pérenniser sa culture pour qu’il soit toujours productif. Et là point d’accord possible entre ces deux conceptions.  En somme c’est la dualité entre deux êtres qui n’ont pas la même conception de cet animal en bout de chaine alimentaire qu’est l’homme. Je n’oppose pas le Nokill et son contraire, ceux-ci s’accordent de toute manière, non j’oppose le rêveur au pragmatique et l’histoire nous démontre que c’est le second qui a toujours raison.

 Personnellement je suis farouchement opposé aux cormorans, pas parce que c’est dans l’air du temps et pas pour agacer les bobos urbains mais parce que c’est le fruit d’une très longue réflexion, que je constate son expansion et ses ravages chaque année et que je m’aperçois que les mesures pour pallier à sa présence sont inadéquates.

 Gardez la pêche.

 

Voici la copie d’un dossier bouclé par l’association nationale des pisciculteurs qui précise, chiffres à l’appui, le tonnage de poisson que le cormoran engloutit en France (lien en fin de page).

Je remercie M. Jean Claude GANDON, président du Groupement des Aquaculteurs en Eau Douce (GAED)  pour toutes ces photos et informations. Voici copie de l’un de ses derniers courriers : 

« Qu’es-ce qui à changé depuis ces 10 dernières année avec l’arrivée du Grand Cormoran ?

Les pisciculteurs, les propriétaires d’étangs et les pêcheurs sont excédés à cause du Cormorans, nous n’avons plus une minute de répit.

La saison des vidanges et des pêches d’étang sont courtes. Elles coïncident avec l’arrivée massive de ces oiseaux (hivernants). On doit aujourd’hui incorporer du temps dans nos journées de travail pour protéger nos poissons. De plus, depuis quelques années, cette espèce se reproduit en France, notamment dans la région Pays de la Loire. Donc cet oiseau est présent toute l’année (en moindre nombre) même si l’hiver reste la période la plus sensible. 

Après avoir essayé tous les moyens d’effarouchements, nous avons du passer notre permis de Chasse. Même si le fusil reste le seul moyen de leur faire peur le Cormorans est  un oiseau très intelligent qui lorsqu’il à trouvé du poisson dans un étang essayera toute les solutions pour le manger. C’est un oiseau qui a une grande capacité d’adaptation. Nous dégageons des faibles marges et l’on ne peut se permettre d’engager des tireurs pour surveiller nos plans d’eau. 

Les moyens mis en œuvre par les administrations sont dérisoire, ce ne sont pas les quelques oiseaux que l’on nous autorise à tirer qui règle le problème. Il nous en arrive d’avantage chaque année. 

Depuis 10 ans je dénonce  les dégâts du cormoran dans notre région, depuis des piscicultures on fermés, les pisciculteurs cherchent à se diversifier  et les thèmes abordés dans les écoles aquacoles vont plutôt vers la diversification de la profession. 

Certains on parfois douté du problème cormorans. Aujourd’hui tout le monde s’accorde sur l’impact réel des cormorans comme le montre un rapport paru en 2010 de Mme BOBBE Ethnologue au CNRS portant sur les impacts du cormoran sur les activités piscicoles et les milieux qui en dépendent. 

Quel est l’impact du cormoran sur d’autres espèces animales ? Seules quelques études en Allemagne, Autriche, Slovénie ont montré l’impact négatifs de ces oiseaux sur certaines espèces piscicoles patrimoniales comme l’anguille, le saumon, la truite ou encore l’ombre. Il est encore plus malheureux d’apprendre que l’on ne peut pas revenir en arrière.

Lorsqu’on décide de protéger un animal même si celui-ci vous envahit il reste protégé. Pourquoi est-ce que ça ne va que dans un sens ? 

Devant ce constat désastreux certains d’entre nous on décider d’attaquer l’état en justice pour obtenir des dédommagements concernant les pertes subis chaque année. Ces démarches font suite à une nouvelle jurisprudence issue d’un arrêt de la cours administrative d’appel de Lyon en janvier 2011. L’Etat a été condamné sur le fondement de la responsabilité sans faute et plus exactement sur la rupture d’égalité devant les charges publiques du fait du préjudice d’exploitation causé par les cormorans. L’Etat doit indemniser le pisciculteur propriétaire d’étang à hauteur de 50% du préjudice d’exploitation sur les quatre dernières années. 

La responsabilité de l’Etat est donc clairement reconnue au travers de cette jurisprudence qui fait suite à plus de 10 ans de procédure. 

Jean Claude GANDON, Président du G.A.E.D. »

 Relire les articles de ce site  en rapport avec le cormoran en cliquant ICI  ,  ICI  et ICI

 Lire le rapport du GAED sur l’expansion et les dégâts du cormoran.