La moule zébrée

moule zebree-287

La moule zébrée est un petit mollusque bivalve qui a envahi la grande majorité des eaux douces françaises et européennes.

Si ses capacités de filtration de l’eau sont louables, à la différence de la palourde asiatique (corbicule), elle ne reste pas dans le substrat et se fixe sur n’importe quoi : Rochers, branche mais aussi crépines d’aspiration pour l’agriculture ou tuyaux de pompage pour le refroidissement de centrales nucléaires entre autres. Au lac du Bourget, j’en ai même grappées des qui s’étaient fixées sur un corbicule

Cette petite bestiole qui vit en colonies nombreuses peut atteindre entre 200 et 20 000 moules au m². Les photos suivantes ont été prises dans le lac de Mequinena en Espagne ou tout un pan de rochers était recouvert de ces moules, plus loin sur une plage on trouvait une épaisseur de près de 20 cm de coquilles de moules zébrées.

 

Ces mollusques se fixent sur tout et notamment sur le matériel de pêche qui tombe au fond de l’eau.

Une série de trois photos issues de Facebook, auteurs inconnus:

 

Pour le pêcheur, elle n’a absolument aucun intérêt son seul point positif est que les récifs qu’elle crée abritent des invertébrés qui peuvent servir de nourriture aux poissons.

 

Biologie

La moule zébrée ou Dreissena polymorpha est une petite moule de 20 à 30 mm de long qui se nourrit de la filtration du plancton et des particules de matière organiques en suspension. Dans certains endroits on la trouve jusqu’à 50m de fond.

Elle est originaire du bassin de la mer caspienne et aurait envahi nos eaux via les ballasts des navires de commerce au 19ième siècle.

 

La reproduction de cet animal se déroule de juin à octobre  lorsque la température de l’ eau se maitient entre 12 et 15°c. Une femelle peut alors pondre 40 000 œufs en une fois en les expulsant dans l’eau alors que les mâles font de même avec leurs spermatozoïdes.  S’il y a plusieurs cycles de reproduction possibles en raison de la température, une femelle moule pourra pondre jusqu’à 1 million d’œufs dans son année. On comprend alors le caractère très invasif de cet organisme.

En 3 à 5 jours l’œuf qui dérive au gré des courants va se transformer en larve, cette dernière va flotter avec le plancton durant 2 à 4 semaines pour enfin se fixer sur un support où elle pourra vivre jusqu’à 5 ans.

 

Désagréments

Outre qu’elle se colle partout, elle alourdit et fait couler les bouées, bouche les aérations des moteurs de bateau, abime les coques, gène la rotation des éléments de direction…En gros elle est pire que la rouille et grippe tout rapidement. Elle est aussi à l’origine de la disparition des anodontes, nos grosses moules autochtone car en se fixant sur leurs coquilles, elle les empêche de se mouvoir et les étouffent.

 

Elle est aussi vectrice de la bucéphalose larvaire, une maladie grave des poissons. Pour les pêcheurs, le plus gros désagrément est qu’elle coupe les bas de ligne lorsqu’on pêche sur les récifs de moules

 

Particularités notables

La moule zébrée résiste aux toxines des algues bleues et elle serait même à l’origine de la prolifération de ces algues tueuses dans nos eaux selon certaines sources.

Elle résisterait aussi au passage du karcher pourtant rendu obligatoire dans des lacs étrangers pour pouvoir pêcher.

 

Elle a comme prédateurs certains oiseaux aquatiques ainsi que les rats musqués en hiver mais une fois installée rien ne peut la déloger sauf  la lutte chimique. A mequinenza une campagne de destruction de la moule a eu lieu il y a quelques années car elles bouchaient les tuyaux d’irrigations. La conséquence fut que les eaux furent polluées par des millions de cadavres de moules et que  le sandre a quitté la zone durant deux ans avant de revenir.

Si vous voulez en savoir plus sur les animaux et les plantes qui  peuplent nos lacs et rivières, je vous conseille d’aller voir ce dossier: Nature et biologie aquatique

 

sandre-71-287