Différentes techniques de pêche au leurre souple

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Le linéaire :

Le shad en linéaire n’est pas une technique récente ni une invention de compétiteur. Je l’utilisai sans le savoir il y a déjà plus de vingt ans avec des virgules ou des grubs. Cette technique  s’adresse en priorité aux perches mais tous les carnassiers sont mordeur avec cette façon de procéder.  Qu’est ce donc que le linéaire: Ce n’est qu’une pêche en lancé ramené d’un leurre souple équipé d’une tête plombée. Simple jusque là…..

 

Ensuite il y a les têtes plombées, les simples, les football, les nageuses…Il en existe énormément pour cet usage. Comment procéder ? C’est assez simple il suffit de lancer et de ramener comme une cuiller mais en donnant quelques coups de poignet de façon a faire évoluer votre shad dans la couche d’eau. Certains shads sont étudiés pour cette technique, on les reconnaît généralement à leur queue qui fait un angle de 45 ° par rapport au corps. On peut citer par exemple le BTS et le Power RT d’Ecogear, deux shads plus particulièrement conçus pour le lancer ramener.

 

Je rappelle que l’animation de base d’un shad c’est contact avec le fond et ramené simple, on peut aussi le manier en lui faisant faire des bons sur le fond mais ce n’est plus vraiment  du linéaire.

Je préfère faire évoluer mon shad en lui faisant adopter une trajectoire sinusoïdale  ainsi il explorera différentes hauteurs d’eau. Pour cela la plombée à son importance, trop lourde elle raclera le fond et trop légère elle empêchera le shad de couler.

Les têtes nageuses au profil triangulaire conviennent bien et permettent de faire des darts (trajectoire imprévue) sur de fortes tirées ce que ne permet pas une tête plombée ronde. Quelquefois cela fait la différence, surtout en pleine eau sur des bancs de perches.




 

La pêche au LS planant

Voici une autre technique que m’a dévoilé Fabien PAUTET, compétiteur  et pêcheur d’exception: La perche au LS planant. Une sorte de pêche à la volée avec des leurres très légers

Retour sur  une pêche avec Fabien: Il y a quelques temps nous pêchions ensemble sur un plan d’eau local. Les grosses perches étaient  là, j’en avais pris plusieurs quelques jours avant. Nous nous sommes placés sur le spot et comme la semaine précédente j’ai ratissé à la lame vibrante mais rien ne suivait. Nous avons essayé les leurres durs, les souples mais rien ne semblait fonctionner. Pourtant les échos  étaient prometteurs, il y avait du poisson.

J’était prêt à abandonner le secteur car je pensais avoir épuisé toutes mes techniques sauf le drop shot, nous étions dans des fonds variant de 3 à 5m . Fabien tenta alors une autre technique et monta une tête plombée très légère (3 g) en bout de ligne sur laquelle il fixa un Grassminnow Ecogear rouge de 2 pouces puis sur le bas de ligne à environ 50cm de la tête plombée, il fixa une potence sur laquelle il plaça un hameçon simple n°8, ce dernier reçevait un autre Grassminnow mais en 1,5 pouce.

L’ensemble pèse environ 4g guère plus. Fabien jeta ce montage et le laissa descendre bannière semi  détendue et là – chataigne !! – la première perche fut prise. Sur son second lancer, il procéda de même, une fois que le montage à touché le fond, il le relevait par un coup de poignet  en le décollant guère plus de 50 cm et le laissait planer jusqu’au fond.

Il va de soi qu’un matériel adapté doit être utilisé, lancer 4 ou 5 g demande l’usage d’une canne light et d’une tresse très fine, voir d’un nylon. Pour sa part Fabien pêche avec une tresse très fine et place un bas de ligne en fluorocarbone en pointe. Le diamètre du fluoro doit être adapté au poisson recherché, en l’occurrence entre 20 et 26 centièmes maximum.

Les leurres vont freiner la descente de l’ensemble et que cette descente « ralentie » est très appréciée des perches. Cette technique me rappelle celle de Sylvain LEGENDRE dans les grands lacs ou il pratique au shad avec sensiblement  la même approche intellectuelle. Généralement un leurre est attaqué à la descente donc plus sa descente sera lente plus il aura de chance d’être attaqué. Néanmoins le leurre doit couler et ne pas rester suspendu entre deux eaux.

J’ai donc mis en pratique sa technique ce jour là et placé une tête plombée de quelques grammes sur laquelle j’avais monté un mini leurre souple, idem pour le teaser que j’utilise souvent. Cette technique m’a rapporté plusieurs perches et de nombreuses touches, toutes à la descente. Malgré la bannière semi détendue on ressent parfaitement le coup de gueule de la perche. On loupe pas mal car on n’est pas en contact direct avec le poisson mais celui ci ne vous sent pas non plus et engame plus profond. La plupart des perches étaient piquées dans le fond de la gueule.

Désormais lorsque les poissons seront boudeurs je mets en pratique cette approche très finesse dans la pêche au leurre souple. Après le drop shot light je pense que cette technique est apte à faire la différence sur les poissons difficiles.  Merci à Fabien pour ces conseils.




 

La pêche à la volée en lac alpin

Voici une technique mise au point en grands lacs alpins pour prendre les brochets aux comportements pélagiques  qui s’inspire largement de cette technique de pêche du bar en mer qu’on appelle aussi pêche en traction.

Quelle est donc la différence entre la pêche à la volée aux leurres et la pêche en linéaire ?

Tout d’abord, celle ci se pratique quasiment exclusivement en bateau sinon du bord ce sera plus une pêche linéaire ou façon manié, de plus elle demande l’utilisation d’un sondeur pour trouver la zone de pêche adéquate. Voyons comment procéder et auparavant tentons de comprendre le comportement de ces  brochets si particuliers.

Dans les grands lacs alpins les bancs de vifs (des perchettes la plupart du temps ou des corégones) sont en boule et se comportent comme des bancs de sardines. Très compacts et très grands ces bancs se déplacent en fonction de l’emplacement de leur nourriture et du courant. Tout autour c’est un peu le désert, sauf en bordure où les postes sont occupés….

Donc nos brochet, s’il veulent manger, sont obligés de suivre ces immenses bancs et de coordonner (en quelque sorte) leur attaque pour être plus efficace. C’est ainsi qu’autour de ces bancs de vifs on trouve plusieurs brochets voir plusieurs dizaines dont certains au milieu du banc. C’est pourquoi la pêche à la traine avec des poissons nageurs plongeant fonctionne bien car ils passent dans ces bancs de poissons.

La pêche à la volée va consister à lancer un leurre dans ces bancs de vifs ou autour et à contrôler sa descente. C’est au cours de celle ci généralement que la touche va se produire sous la forme d’un « toc » ressenti dans la canne. Le ferrage devra être puissant car vous aurez souvent 50m de tresse sortie et détendue (qui fait un léger ventre). Pour ce type de pêche l’emploi d’une tête de ligne en fluocarbone d’au  moins trois mètres est indispensable car les eaux sont souvent cristallines. Cette pointe se terminera par un bas de ligne de 50 cm de fluoro entre 70 et 90 centièmes. Pour l’anecdote je me suis fait couper un 60 centième au bout de 5 secondes de combat. Donc montage solide et ferrage puissant pour assurer la prise de brochets qui peuvent atteindre quelquefois les 1,20 m de long.

L’animation du leurre est ensuite plus classique, on lui fait toucher le fond pour prendre contact puis on le décolle et on l’anime par tirées amples et souples faites avec le bras, car avec le poignet les tirées seront plus saccadées et moins efficaces.

On prendra soin de compter mentalement les secondes avant le contact avec le fond pour ne pas le toucher au prochain lancer, ça ne sert à rien car ces brochets sont la plupart du temps décollés. Si vous le pouvez comptez à partir de l’entrée du leurre dans l’eau jusqu’à la touche et vous saurez a peu près à quelle hauteur sont les brochets, vous n’aurez plus qu’à vérifier au sondeur la véracité de vos informations.

Question leurres, il vous faut employer des shads assez gros avec une bonne caudale mais n’oubliez pas que les becs sont très sensibles aux vibrations des virgules et que souvent ce sont celles ci qui pourront sauver votre pêche.

Vous armerez votre leurre souple avec une tête plombée adaptée pour pêcher dans les 20/30m ou plus encore, à vous de voir pour le grammage mais il faut qu’il soit adapté au leurre. Vous passerez un triple voleur sous le corps au deux tiers que vous attacherez à l’hameçon simple de la tête plombée via une tresse armée de bonne qualité.

Fénix d'Orka, en vente à notre boutique

 

Ce cliché montre le choix pléthorique de leurres que l’on peut essayer en une sortie. Il faudra trouver la couleur qui fonctionne : Dans les grands lacs alpins le blanc, le jaune, le bleu et le coloris perche fonctionnent bien. Ensuite il faudra comparer entre vous quel est le leurre le plus attaqué pour comprendre à quelle vitesse celui ci doit couler.

 

Les leurres à palettes sont excellents car ils sont fortement plombés et leur palette s’animera seule à la descente. Soit vous les fabriquerez vous même soit vous vous tournerez vers Biwaa, la marque qui a crée le Divinator, un excellent leurre devenu une référence dans ce type de pêche.

Coté matériel les cannes casting permettent un très bon contrôle,  Sylvain Legendre (plus besoin de le présenter) utilise  une canne, la  Rocksweeper Nano d’Abu Garcia en 40/80g spécialement dédiée à cette technique, j’ai pu la tester et c’est un réel plaisir de pêcher avec cette canne qui vous donne un excellent bras de levier pour animer avec souplesse car elle mesure 2,26m.

Niveau tresse je vous conseille une excellente 8 brins qui coulera bien mieux qu’une 4 brins, comme vous pourrez avoir affaire à de très gros brochets ne lésinez pas sur la qualité : Varivas ou Gosen  sont des choix pertinents pour ce type de pêche. Niveau moulinet j’ai eu la chance de pêcher avec le top du top : Un Shimano Calcutta DC qu’on m’avait prêté mais un bon Shimano curado 300 ou un Abu Garvia Révo conviendront suffisamment.

Si j’insiste sur la qualité et la taille qui peut paraître importante de ces moulinets c’est parce que les « poutres » du Léman, du Bourget ou d’ailleurs ont une vigueur extraordinaire et que sans un matériel adapté vous pourrez casser ou mettre trop de temps à monter ces poissons, compromettant leur chance de repartir si vous pratiquez le No Kill (entre nous, du filet de brochet d’1m, ce n’est pas très bon c’est plutôt gras).

Voilà, vous en savez un petit peu plus, reste à trouver les bancs de vifs et découvrir si les brochets sont actifs et présents. Ça c’est une autre histoire !!!

Gardez la pêche.

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