Truite : S’échapper en ruisseau pour trouver des sauvages

Comme tous les ans depuis maintenant 30 ans, j’ai pris l’habitude de partir pêcher la truite en ruisseau au mois d’avril.

Juste avant que la végétation rivulaire ne mette à mal nos lancers, le mois d’avril permet de se mesurer à des truites, certes petites, mais extrêmement méfiantes.

Or, cette année, mes sorties sur les ruisseaux du Morvan ont été mises à mal par le confinement dû au Covid 19, pour autant avec 30 ans d’expérience, je pense pouvoir être à même de vous en expliquer les tenants et aboutissants. Peut-être aurez-vous la possibilité d’y aller en mai ?

En ruisseau, surtout en tête de bassin, les eaux restent froides en début de saison et la vie des invertébrés est encore ténue dans ces petits ruisseaux de 50cm à 2 m de large. Il faut généralement attendre avril, et souvent à partir du 15 de ce mois pour commencer à avoir une activité plus soutenue des truites. Avril reste le bon mois car il conjugue ce réveil des truites et un accès encore assez facile des abords des ruisseaux. Dès le moi de mai, les ronces rendront votre progression difficile, les feuilles feront ployer les branches jusqu’à l’eau rendant de ce fait les lancers très compliqués.

Généralement les niveaux de ces ruisseaux sont normaux en avril, pas encore à l’étiage de l’ été mais rarement hauts, en mai par contre ils remontent souvent un peu car ce mois chez moi est souvent un peu plus arrosé qu’avril. On a donc un niveau d’eau correct et une température qui fera enfin vivre le cours d’eau, qui plus est les insectes vont éclore et donner de la nourriture à ces truites affamées.

 

Pour les pêcher efficacement, rien de tel qu’une canne UL de rockfishing qui va permettre de propulser une tresse de 6 à 8 centièmes à 15m avec un poids de 0,5 à 2g. A titre personnel je place une tête de ligne en copolymer de 16 centièmes et de deux m de long pour gagner en discrétion. Je relie directement mon hameçon classique sur ce bas de ligne et je pince un plomb au ras de l’ hameçon comme si j’utilisai une tête plombée. Le but est de lancer amont et de soutenir la descente vers soi de l’appât en évitant qu’il ne s’accroche au fond. C’est une forme de toc mais on utilise une canne courte de 2,1m qui permet de pêcher dans ces milieux très encombrés sans avoir à taper les branches.

 

On pêche généralement au ver ou à la teigne mais on peut fort bien y pêcher avec une nymphe artificielle ou un leurre souple de petite taille. Le tout étant de trouver le bon grammage pour passer dans la bonne hauteur d’eau. Généralement la pêche efficace ne se déroule que sur une zone de quelques mètres voir moins car le profil des ruisseaux ne laisse pas la place aux truites sur tout leur linéaire. On ne pêchera que les trous ou les zones d’amortis à cause des embâcles, les fins de mini pools et les chutes d’eau. Par contre la plus grande discrétion s’impose au pêcheur, c’est pourquoi une canne UL de rock fishing donne plus d’aisance à lancer ce montage qu’un lancer classique truite UL en 1,65m qui se révèle trop court.

La discrétion doit se faire aussi dans la gestuelle et dans les vêtements de teinte neutre sinon les petites sauvages qui peuplent ces milieux se caveront pour la journée.

 

On piquera des petites truites, certes, mais de vrai sauvages à la robe sombre en ayant l’ impression de pêcher seul au monde sur un coin perdu de nature. Ces petits milieux perdus au fond des bois pourront receler une belle truite, venue ici pour frayer et ayant décidé de rester un peu en villégiature, donc soyez attentifs à tout une fois au bord de l’eau. Pensez quand même à prévenir vos proches de votre destination et du parcours prévu car les téléphones ne passent pas souvent au creux des gorges ou au fond des vallons et on a tôt fait de se fouler une cheville à crapahuter comme un chevreuil.

Essayez en mai et gardez la pêche.

 

3 réflexions au sujet de “Truite : S’échapper en ruisseau pour trouver des sauvages”

  1. Salut Sylvain, les photos sont superbes, tant au niveau des décors que des truites.

    ça donne envie mais je n’irais pas à la truite cette année pour ma part car la transition est passer… je prendrais donc le chemin pour tenter les autres carnassiers.

    j’ai trouver ton édito un peu tristounet alors garde la pêche toi aussi !
    Ps: la pêche va bien mal, à notre niveau on peu avoir qu’un impact limité, l’important est d’arriver à pêcher pour soi même sans se prendre trop la tête, si un jour ton blog disparait, il me manquerait car que de bons conseils il y a et ça occupe.

    @+
    Yoann

  2. Salut sylvain, je pratique le rocktruiting depuis longtemps, lorsque la végétation pousse le long des rus du morvan, gênant la pêche au toc, même en fil intérieur! Cette année dès notre liberté de pêche retrouvée, je vais r attaquer, le souci ,la condition physique? Même en temps normal je peine, alors la sans pratique depuis 2 mois! Aie! Mais la passion est la!!Tu avais fait un bel article l’an passé, sur le rockfishing! A bientôt. …..!

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