Tous ceux qui comme moi n’avaient de la Normandie que cette image de région de bocage où d’indolentes rivières s’étirent calmement ont été surpris par l’ Orne et ses gorges.
Et oui, il existe là-bas une zone que les locaux appellent la Suisse Normande et qui rivalise avec les plus beaux biotopes à truite du centre de la France.
Embarquez avec moi pour une découverte de ces parcours surprenants et bien peuplés.
Je profite de ce petit article pour remercier Gael Even, célèbre pêcheur et guide réputé, pour m’avoir fait découvrir ce coin de France qui m’a permis de remettre en question l’idée que je me faisais de la Normandie.
Pour tous les amateurs de truite aimant découvrir de nouveaux horizons, il existe en Normandie nombre de rivières de première catégorie ou de secondes qui abritent une belle population de truites autochtones.
J’ai eu la chance dernièrement de m’y rendre et de pêcher l’Orne, juste en aval du barrage de Rabodange ainsi que la rivière la Vère qui est l’un de ses sous affluents puisqu’elle se jette dans le Noireau qui lui-même se jette dans l’Orne.
Sous le barrage de Rabodange coule l’ Orne en débit réservé, ainsi les niveaux ne varient quasiment jamais et offrent aux truites un milieu particulièrement favorable.
Ce parcours est enchâssé dans de profondes gorges et se pratique en waders pour l’explorer au mieux. Le lit de la rivière est jalonnée d’une multitude de blocs rocheux qui offrent des caches aux truites mais qui rendent la progression difficile. La largeur de la rivière dépasse les vingt mètres et elle est parsemée de petits îlots de verdure qui rendent le décor vraiment exceptionnel.
Nous avons attaqué cette partie de pêche au toc au moyen d’une canne Osmose Pezon et Michel en trois éléments montée avec un moulinet toc Perless Bam.
Ce parcours peut se faire en une demi-journée soit 4 heures de pêche, un chemin mène à la rivière depuis la route qui mène au barrage. Ici la rivière est une eau acide à tonalité marron comme mon Morvan mais l’ Orne circulant en amont dans une zone calcaire elle est bien plus propice à la vie des invertébrés et les truites ont beaucoup à manger.
L’eau arrivant du barrage étant puisée à 8m de fond, elle reste très fraîche même en période estivale, offrant donc un habitat particulièrement favorable à la fario.
Je ne mettrai que quelques minutes à prendre ma première truite, une petite de 20 cm dont la robe m’a rappelé mes morvandelles.
Puis j’ai admiré la technique de Gael, très concentré, pêchant court et précis avec toujours une présentation de son appât optimale. j’ai pris une grande leçon de pêche ce matin-là à voir mon hôte et guide prendre truites sur truites avec une facilité déconcertante.
Une fois ce parcours terminé et le casse-croûte avalé, Gael nous a emmené sur un affluent du Noireau qui se jette dans l’ Orne : la Vère, une petite rivière plus classique à pêcher du bord. Même teinte de l’eau que l’Orne mais densité supérieure avec de plus jolis poissons.
Nous attaquons toujours au toc et au premier passage je décroche une truitelle bien nerveuse. Gael en maître des lieux et guide d’expérience connaît tous les coins recelant un poisson et nous refait un festival. Il enchaînera cet après midi là plus de 20 truites. Il faut dire qu’il va les chercher où peu de pêcheurs osent le faire. Je l’ai vu en prendre une à côté de moi, car j’avais décidé de ne pas pêcher cette veine d’eau un peu encombrée par quelques branches.
Il prendra cette belle fario d’une quarantaine de centimètres après que Cathy soit passé plusieurs fois sur le poste mais pas de la bonne façon semble-t-il, c’est là qu’on voit le pêcheur d’exception qui passe derrière vous et prends des poissons.
Il piquera sa dernière truite en toute fin de parcours en s’avançant accroupi dans l’eau pour passer sous un tapis de branche basses, une belle sauvage de Normandie qui vous met du baume au cœur.
Le retour sera l’occasion d’échanger sur la truite de mer dont il est un spécialiste et dont la région recèle de nombreux parcours favorables à sa pêche. A charge maintenant pour moi de lui faire découvrir un parcours du Morvan, il y aura moins de poissons c’est sûr.
Ainsi se conclut ce périple normand, j’aurai découvert une belle région qui offre aux pêcheurs de quoi satisfaire toutes leurs envies. Rabodanges pour la pêche en lac en bateau, les multiples rivières pour la pêche de la truite et des migrateurs, un petit paradis halieutique que Gael Even saura vous faire découvrir si vous vous adjoignez ses services.
Gardez la pêche.
Retrouvez Gael sur son blog où vous découvrirez ses offres de guidage
Les commentaires sont fermés.