Etude sur les impacts socio-économiques de la pêche de loisir en eau douce en France

Titre un peu long mais qui a l’avantage d’être très précis. Cette étude confiée au cabinet BIPE, cabinet d’expertise économique dont la liste de clients est impressionnante s’est déroulée sur les  années 2011/2012 en prenant en compte les chiffres 2011 (qui ont été rendus publics en 2012). 7900 pêcheurs  et 160 structures associatives de pêche (AAPPMA et fédés)  ont participé à cette étude.

En voici une partie que m’a fait parvenir la FNPF sous la forme d’une synthèse présentée à la presse  début mars .

En préambule, j’ai été surpris par quelques constatations de ce cabinet, vous le serez aussi, je n’en doute pas. Je ne présenterai pas la totalité des chiffres que vous pourrez retrouver bientôt sur le site de la FNPF et m’attacherai plus au coté carnassier. Entre le ressenti d’internet et son petit monde et la réalité sur le terrain vous constaterez qu’il y a une grande différence, ceci fera peut être se calmer certains polémistes qui pêchent plus sur internet que dans le monde réel.

Ces chiffres pourront prêter à interprétation de votre part, personnellement  il y a un paragraphe qui m’a tellement  sidéré que je me suis permis de le mettre en doute, peut être qu’une fois que j’aurais pris connaissance de la totalité de cette étude et non de sa synthèse, je serai en mesure de mieux comprendre. Pourtant le cabinet BIPE est très sérieux et s’appuie sur des chiffres et rien que ça, pas de ressenti, pas de « je pense ou je crois que », donc si ça vous paraît louche ou bizarre dites vous bien que votre propre ressenti est peut être tout simplement faux !

 

La pêche en eau douce est en moyenne pratiquée par 1,4 millions de personnes, 97 % sont des hommes. Toutes les classes d’âges sont représentées peu ou prou dans la même proportion, l’analyse montre qu’une vérité communément admise sur la suprématie des retraités est fausse car ils ne représentent que 16% des pêcheurs (plus de 65 ans).

Au niveau des classes professionnelles ce sont les ouvriers qui avec 37 %  des pêcheurs sont devant les retraités avec 28 %, les chômeurs par exemple ne représentent que 5 %.

La motivation du pêcheur c’est : Le loisir et la détente pour 53 % le contact avec la nature ne vient qu’avec 20 %

95 % des pêcheurs pêchent plus de 7 jours par an, 71 % plus de 25 jours par an. 34 % possèdent une embarcation.

Quelle est donc la technique la plus utilisée ? Et bien c’est le toc/coup pour 63 %.  Pour la pêche des carnassiers le leurre l’emporte d’une courte tête avec 55 % contre 41 % pour le vif. La pêche à la carpe que je croyais plus développé ne représente que 21 % des pêcheurs.

Le poisson le plus recherché est la truite avec 38 %, suivi par le brochet/sandre à 24 % , la carpe à 12 %.

 

Arrivons au chapitre pognon et là on apprend des trucs !!!

Un pêcheur dépense en moyenne 681 euros par an avec 155 euros de matériel, 174 euros de consommables (leurres, fils etc ) et 116 euros pour le nautisme, je vous passe le détail du reste. Autre info, les dépenses catalytiques (qui découlent de la pêche) représentent 200 euros en déplacement et restauration.

49 %  des personnes ayant répondu à l’étude ont déclaré avoir choisi leur lieu de vacances  en fonction de la pêche.

Les dépenses catalytiques pour l’ensemble des pêcheurs, hébergement, transport, restauration représenteraient 110 millions d’euros.

 

50 % des personnes ayant répondu à l’étude ont déclaré participer aux actions de leurs associations ( Ouh les menteurs!!!).  Ils y consacreraient 26 jours par an. Là je doute très sérieusement de ces chiffres qui pourtant sont le résultat d’un questionnaire, de là à croire que beaucoup d’entre nous ont menti. Comment penser qu’un pêcheur même motivé comme peut l’être un membre de bureau d’une APPMA  puisse consacrer 26 jours par an à son association  lorsqu’on voit le peu de  bénévoles à l’unique nettoyage annuel.

Peut être est parce que la majorité des pêcheurs ayant répondus à ce questionnaire sont des présidents d’ AAPPMA qui entre paperasse, réunionnite et temps sur le terrain atteignent peut être 26 jours ? Passons…..

 

Le bénévolat représenterait en tout 480 ETP (équivalent temps plein à 08h00/jour) pour les fédés et 3000 pour les AAPPMA

L’étude confirme aussi une chose importante à mes yeux ( à comparer aux associations escrologistes qui vivent grassement des subsides  de l’état) , celle de vigie de la nature des pêcheurs, en effet 30 % d’entre eux ont signalé une pollution, un dépôt sauvage ou un acte de braconnage  aux services compétents en 2011.

Le revenu des  AAPPMA  équivaut à 42,5 millions d’euros (par contre la grande quantité d’argent placé en catimini sur les livrets A n’apparaît pas). Le revenu des fédés est de 60 millions.

La moyenne des adhérents d’une AAPPMA est de 476, environ 4000 AAPPMA en France, 42 en moyenne par fédé.

Les fédés emploient environ 800 personnes, les salaires représentent environ 50 % de leurs charges.

 Chaque AAPPMA serait gestionnaire (en moyenne ) de 70 km de rives et 52 ha de plans d’eau. Les fédés par extension géreraient 2700 km de rives chacune soit la moitié du réseau hydrographique français (540 000 km de rives). Les fédés réhabilitent 1100 km de rives  pour 710 interventions annuelles.

Concernant la restauration écologique des cours d’eau, je cite le rapport : «  Les dépenses en faveur de la restauration écologique et physique des cours d’eau portés par les structures associatives de pêche représentent des sommes considérables d’au moins 9 à 20 millions d’euros. Sans le financement et les bénévoles des associations de pêche, la protection et la restauration  du milieu auraient un coût bien supérieur et devaient être portées par d’autres financeurs ».

La redevance milieux aquatiques (la CPMA) que seuls les pêcheurs payent rapporte à l’état 10 millions d’euros par an.

La pêche associative de loisir dépasse les 2 milliards d’euros d’impact économique soit presque autant que le poids économique du tennis.

  • Impact direct (matériel..etc) : 790 millions d’euros
  • Impact indirect (tertiaire et industrie) : 340 millions d’euros
  • Impact induit (salaires versés au employés des activités directes ou indirectes) : 510 millions d’euros
  • Impact catalytique (hebergement restauration transport..) : 390 millions d’euros.

Voila quelques éléments livrés à votre réflexion, cette étude à le mérite de remplacer la pêche dans le contexte économique global et permettra à nos représentants nationaux de mieux maîtriser les négociations avec notre ministre de tutelle et de pouvoir faire un lobbying plus actif encore auprès des décideurs et des acteurs économiques.

 

Nous ne comptons pas pour des prunes pourtant on nous prend depuis trop longtemps pour des poires. Peut être que cette étude prouvera que nous comptons dans la vie économique du pays et que les largesses qu’on accorde à certaines associations défendant les  cormorans pourraient nous revenir en partie.

Restons optimistes et croyons en l’avenir. Gardez la pêche.

 

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