Une belle truite sauvage du Morvan

A plusieurs reprises j’ai écrit qu’il n’y avait plus guère de belles truites indigènes dans le secteur de mon AAPPMA de Lucenay L’Eveque (71), pourtant en cherchant bien il arrive qu’on tombe sur une perle.

Petit récit de cette sortie de mercredi après midi qui s’est conclue avec la prises de trois truites dont une superbe sauvage aux belles mensurations.

Il faisait beau, j’avais passé la  matinée entière à paramétrer ce site internet et j’avais une furieuse envie de sortir dehors. Donc, à 14h, départ pour le Morvan et sa rivière le Ternin que j’allais pêcher au vairon manié. J’avais choisi le secteur du bourg pour une raison simple, c’est plus facile de marcher en boitant sur un secteur propre qu’en pleine jungle.

Arrivé au bord de l’eau, j’ai pu constater qu’elle avait baissé depuis samedi et qu’elle s’était éclaircie. Chaussant mes polarisantes j’ai pu voir quelques poissons en poste dont trois dans le même trou à coté d’une souche. Trois truites de bassines qui ne voudront pas de mon vairon secoué sous leur nez, ça promettait !!! Heureusement la délivrance est arrivé assez vite avec une fario de lâcher prise en plein courant sur un poste que je connais assez bien. Bagarre brève, dropage du poisson sur le bord, cassage de nuque, changement du vairon sur sa godille et c’est  reparti.

 

C’est fou comme la prise d’un poisson, même celle d’une truite d’élevage affamée, peut redonner confiance et entrain ! Je continue encore en remontant le parcours mais rien au bout d’une heure !

 

Je décide de filer vers mon trou fétiche, à l’écart et peu fréquenté car difficile d’accès. Samedi et dimanche dernier, pas une seule touche dans ce repaire à truite, je réessaye donc.

Arrivée très discrète, lancer en retrait de la berge et c’est loupé, mon vairon prend la mauvaise veine d’eau. Je recommence et pan, c’est pile poil là où il fallait qu’il tombe. La dérive commence et c’est le méga toc dans la canne, ferrage, je me dis qu’une nouvelle bassine à mordu mais non c’est lourd, très lourd. Le combat s’engage et la couleur jaune m’indique que j’ai affaire à une vraie truite ! Pas pareil ! J’ai les chocottes, je déplie mon épuisette et me glisse dans la rivière. Mon genou ne me fait plus mal du tout, étonnant non ?

 

La belle se livre lentement, mais voyant l’épuisette repart pour un dernier rush puissant. Elle est enfin là, prisonnière du filet, j’ai envie d’hurler mais je suis bien élevé et je savoure en moi même cet instant de bonheur fugace que je sais rare.

 

Selon moi elle fait 40 centimètres, un superbe mâle presque bécard aux nageoires immenses. Très vite je prends des photos, mal cadrées, trop de stress, j’en oublie même de régler l’appareil sur haute définition.. Je suis comme un gosse qui vient de déballer son cadeau de Noël. Je la garde, je la relâche, oui, non ? Je décide de garder ce trophée, ce sera comme tous les ans la seule truite autochtone que je garderai mais celle ci sera ma plus belle. La dernière comparable remonte à 7 ans….

Je sacrifie ce superbe poisson, certes sur l’autel de ma vanité mais une tous les 7 ans…Je la mangerai au beurre et aux amandes, seul évidemment car un trophée ne se partage pas.

 

Je repart en direction du chemin, je téléphone pour annoncer cette prise aux copains.  J’arrive à la cascade du pont….Mon vairon que je n’ai pas changé est encore limite potable…Et si je lançais une fois ou deux…Et vlan, c’est reparti, une autre truite, encore une lâchée à manches courtes. Moins, bien moins d’émotion avec celle là dont le museau tronqué fait honte à la précédente.

 

 

Il est temps de rentrer, les 16h30 approchent, à mesure que la tension redescend mon genou se rappelle à moi…

La truite mesure 38 cm, pour les Alsaciens ou les Jurassiens c’est une petite mais pour nous c’est un superbe poisson plutôt rare qui n’arrive qu’exceptionnellement d’attraper dans nos rivières morvandelles.

Gardez la pêche.

 

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