10 ans après la grande consultation pêche, où en est-on ?

Il y a 10 ans, la FNPF avait lancé une grande consultation des pêcheurs pour faire évoluer la règlementation pêche. Des changements notables ont eu lieu depuis mais on peut constater que ce sont surtout des mesures restrictives qui ont été prises, ce qui est très français.

Voyons un peu où nous en sommes points par points.

La première question était : En seconde catégorie, seriez-vous favorable à la possibilité de pêcher toute l’année, en remettant à l’eau certaines espèces pendant leurs périodes de protections spécifiques ?

La réponse fut à près de 22 000 pour favorable près de 12 000 contre. C’est assez flagrant, un grande majorité à plus de 62 % à fait savoir qu’ils étaient favorables à une pêche ouverte toute l’ année. Or, qu’en est-il à l’heure actuelle ? Sauf dans quelques lacs classés grands lacs intérieurs et quelques rares plans d’eaux et rivières, la fermeture du carnassier est toujours programmée en parallèle de celle du brochet soit fin janvier. Certains présidents de fédération, puisque ce sont eux qui soumettent leurs doléances au projet d’arrêté préfectoral, se sentiraient ils au dessus de l’avis des membres actifs du système associatif pêche ? On peut raisonnablement se poser la question d’autant que ces fédés n’ont pas pris une position publique claire sur ce sujet mais préfèrent « noyer le poisson » sous des arguments de protection face aux pseudos viandards….

 

La seconde était : En contrepartie de cet élargissement des périodes de pêche, seriez-vous favorable à la mise en place de quotas ?

Réponse favorable très nette. On a alors eu droit aux quotas et si personnellement j’approuve cette mesure, relire la question le fait remarquer que le terme « en contrepartie » n’a pas été respecté. On a donc mis en place une nouvelle mesure restrictive en nous la vendant comme étant souhaitée par les pêcheurs via la grande consultation or ceci n’est pas tout a fait juste.

 

Troisième question : Selon vous, les tailles minimales des poissons pouvant être pêchés doivent elles évoluer ? Là aussi réponse très majoritairement favorable à près de 70 % avec comme résultat rapide une augmentation de la taille de capture du brochet qui est passé de 50 à 60 cm et celle du sandre de 40 à 50 cm. Nouvelle restriction arrivant en parallèle des quotas qui s’avère selon les scientifiques peu efficace face à la fenêtre de capture.

 

Pour le reste je simplifie, mais favorable à la  pêche du silure la nuit au pellet, par contre toujours interdit…

Protection du brochet en première catégorie, favorable et mis en place contre  l’avis de présidents d’ AAPPMA  qui voient les brochets manger les truites.

Avis défavorable aux leurres équipés de trois triples nous obligeant, contrairement au reste du monde, à déséquilibrer nos jerkbaits minnows. Bien évidemment, toujours ce côté restrictif qui l’emporte alors que finalement, qu’est ce que ça peut bien faire trois triples ou deux ?

Avis défavorable à la pratique de la traine alors quelle est autorisée sur certains grands lacs et d’ autres pays sans mettre en danger la population halieutique ! Encore une restriction, si les sondes live avaient été inventées en 2013 nul doute que cette consultation leur aurait donné un avis défavorable.

 

Qu’en ressort-il ?  Ce sont les tenants du tout restrictif, les surprotecteurs qui ont gagné. Toutes les restrictions ont été approuvées et mises en place alors que les mesures amenant à plus de liberté et de facilité de pêche ont été refusées. Et après on s’étonne en constatant que le nombre de cartes de pêche vendues continue à baisser d’années en années.

 

C’est très français, il faut interdire, limiter, comme ça on a le sentiment de bien s’en occuper mais on ne peut alors plus l’ouvrir en cas d’injustice. Quand un maire interdit la pêche sur un plan d’eau communal sous prétexte du bien être animal, peut-on gueuler alors que depuis des années on s’auto-restreint nos activités ?

A méditer, gardez la pêche.

 

2 réflexions au sujet de “10 ans après la grande consultation pêche, où en est-on ?”

  1. Je le dis sans pincettes … On oublie la science piscicole pour l’halieutisme pur (pardon pour le néologisme).

    Les pêcheurs du type le plus activiste veulent plus de pêche et plus de poissons record obtenus avec des techniques extraordinaires et en allant parfois fort loin, en découplant drastiquement la pêche de son rôle nourricier qui devient lourdingue, voire insupportable aux oreilles des “fondus de pêche”. Cette vision s’impose par petites touches dans la réglementation, comme une sorte de privatisation au profit d’un type de pêcheurs.

    Je reste un pêcheur de lac à la mode “d’autrefois”, qui pêche (assez mal mais suffisamment bien) s’il a envie de poisson à sa table, et qui ne pêche pas dans le cas contraire. Ce chemin vers le poisson-non nourriture, le poisson jouet, capturé un court instant pour la photo s’est effectué en une trentaine d’années, il me semble. Elle m’étonne toujours autant.

    La chasse de loisir produit par exemple 15000 tonnes de venaison, une nourriture souvent gastronomique,produite sans béton, sans engrais ni produits de traitement, sans exploitation humaine.

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