La pêche à la traîne. 1er partie:la règlementation

 

La pêche à la traîne a toujours exercé sur moi un attrait particulier. Je l’ai souvent pratiquée en mer mais jamais en eau douce. Ainsi, pour rompre avec les habitudes, j’ai décidé cette année de me consacrer presque entièrement à cette technique, afin d’en explorer toutes les facettes, car c’est une pêche complexe, contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord.

Il-y-a d’ailleurs beaucoup de préjugés vis-à-vis des pêcheurs à la traîne, qui ne sont pas fondés, j’en reparlerai plus loin. Comme j’ai la chance d’habiter non loin des 3 grands lacs du Verdon (Sainte –Croix, Quinson, Esparron) où cette technique est autorisée, j’ai donc acquitté en sus de ma carte de pêche interdépartementale à 89 € une cotisation de 30 € qui me donne le droit de pratiquer la traîne du troisième samedi d’avril au troisième dimanche de septembre, soit le 20 avril pour cette année 2013, (avec 10 jours d’avance donc sur l’ouverture nationale des carnassiers), et ce jusqu’à la fermeture de la truite, les deux espèces cohabitant dans ces grands lacs. Je trouve que ce tarif n’est pas exorbitant, ce n’est pas une pêche de privilégiés comme je l’ai souvent entendu dire.

Après en avoir fait la demande en bonne et due forme, j’ai donc reçu par courrier de la Fédération  de pêche du Var un carnet de pêche à la traîne personnel, que je suis tenu d’emporter à chaque partie de pêche afin d’y noter le nombre, la taille, et le lieu l’espèce de mes captures. Je suis aussi obligé de retourner le-dit carnet à la Fédération en fin de saison, sous peine de ne pas pouvoir en obtenir un autre l’année suivante. J’ai également reçu mon fanion de traîne que je dois arborer ostensiblement sur mon bateau en action de pêche !

Cette règlementation peut sembler contraignante, et en effet elle l’est. On me demande en outre d’indiquer sur le carnet les éventuels poissons bagués ou marqués (truites farios seulement), suite aux différentes campagnes d’alevinage. Je suis d’accord, mais pourquoi les seuls pêcheurs à la traîne devraient-ils s’acquitter de cette tâche ? Pourquoi les autres pêcheurs de carnassiers ne participeraient-ils pas eux aussi aux études statistiques de repeuplement ? Mystère…

Le nombre de cannes est limité à deux par pêcheur (et donc implicitement par embarcation), munies chacune de deux leurres au plus, ce qui me donne théoriquement la possibilité de pêcher avec 4 leurres. Dans la pratique, c’est le plus souvent un leurre par canne, comme je l’expliquerai en détail dans un prochain article. On peut aussi pratiquer au vif. Les législations diffèrent d’un département à l’autre, renseignez-vous car la traîne est interdite sur beaucoup de grands plan d’eau, sans que l’on puisse vraiment expliquer pourquoi. La législation aurait besoin d’être un peu dépoussiérée…

Me voici donc légalement prêt à affronter les eaux turquoises de ces immenses lacs ! Car c’est là que réside l’intérêt principal de la pêche à la traîne : Explorer et découvrir de vastes étendues d’eau, et localiser les bons postes en alliant le plaisir de la pêche à celui de la navigation. Sans compter qu’à la traîne, vous pourrez tenter les gros brochets avec des leurres uniques que vous ne pourriez pas utiliser autrement, ni au lancer, ni en verticale, et essayer de prendre ces poissons mythiques que sont les truites lacustres qui peuvent atteindre le poids de 10 kilos ! Les techniques sont également variées : avec ou sans plombées, en surface comme en profondeur, et les poissons visés nombreux : perches, sandres, chevaines, black-bass et silures font partie des espèces susceptibles de faire plier les scions de vos cannes. Ceci dit, et pour en avoir discuté avec des pros de cette technique, ayez bien à l’esprit que vous ne capturerez pas forcément plus de poisson qu’en pêchant de manière traditionnelle. Les bredouilles sont malheureusement aussi fréquentes qu’au lancer ! On n’est pas plus avantagés que les autres pêcheurs : Nos leurres passent et les poissons s’en saisissent ou pas, mais on n’a pas droit à une seconde chance, bref, on ne peut pas insister comme on le ferait en verticale… Vous avez par contre l’avantage des espaces parcourus et des postes du grand large, souvent ignorés, ou rôdent les gros poissons aux mœurs pélagiques !

Je vous parlerai la semaine prochaine du matériel que je compte utiliser et des différentes techniques d’approche suivant les espèces.

 

A suivre…

Texte et photos: Jean-Paul Charles

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