Ils vivent dans nos eaux : l’apron du rhône

Peu de pêcheurs ont eu la chance de voir ce poisson. L’apron du Rhône est en effet un poisson discret et inféodé à quelques zones très précises. Auparavant présent sur 1700 km de cours d’eau du bassin du Rhône, il n’en resterait plus que sur 150/200 km. 

L’apron a été nommé Zingel Asper en latin  et est classé dans la famille des percidés. Ce poisson très discret mesure au maximum une vingtaine de centimètres pour un poids inférieur à 100g.

 Ce poisson est très peu actif le jour  et vit dans les zones à hotus et à vairons, donc avec une certaine eau courante. Au crépuscule, il sort de son immobilisme posé au fond et camouflé par sa couleur pour rechercher larve et vermisseaux. Il se déplace à la façon d’un chabot, par petits bonds  et son territoire de chasse semble ne pas excéder 20 m².

 L’apron migre pour sa reproduction et il semble qu’il dévale les cours d’eau au lieu de rechercher l’amont. En février la migration démarre pour une ponte en mars et un retour en mai.

Crédit photo www.netaquarius.ch

 

 Les œufs seront pondus sur du substrat rocheux par une femelle qui pourra en pondre entre 5 et 6000. Ces œufs sont très collants et vont adhérer aux cailloux, l’incubation durera en moyenne 30 à 35 jours.

 A l’éclosion l’apron  mesure  8mm et il va résorber sa vésicule vitelline en 21 jours. Ensuite il se nourrira de plancton pour atteindre une taille de 35 à 50 mm à la mi juin. Ensuite l’apron se mêle aux bancs de juvéniles de goujons et de vairons pour poursuivre sa croissance. Il atteindra la maturité sexuelle à deux ans lorsqu’il mesurera au moins 8 à 9 cm. Ensuite la croissance est plus lente et l’apron mettra 3 à 5 ans pour atteindre 12 à 16 cm.

 

L’apron serait originaire du bassin du Doubs duquel il aurait colonisé celui de la Saône puis du Rhône, on le retrouve encore sur plusieurs affluents de ces fleuves dont la Seille, mais il est devenu de plus en plus rare. Voici une carte ou sont localisées en rouge les endroits attestant sa présence (merci au site deliry.com)

 

Un poisson étonnant, peu commun que vous rencontrerez peut être un jour en pêchant des goujons. Très commun il y a quelques siècles comme l’atteste cet extrait d’un vieux livre, il est actuellement élevé en captivité pour sa réintroduction future:

Histoire entière des poissons par Rondelet en 1558

 

Gardez la pêche.