5 jours de pêche du brochet en Orient

Ce séjour dans les lacs de la forêt d’Orient  pour capturer des brochets géants était prévu de longue date, malheureusement le changement de date d’ouverture nous aura impacté.  Pour autant la météo très mauvaise du 27 et du 28 avril aura fait rester chez eux nombre de pêcheurs sur ces lacs.

Nous sommes donc arrivés mercredi vers 09h00 après trois heures de route à la mise à l’eau de Mesnil-Saint-Père.

L’Esoxiste IV a alors retrouvé son élément et l’ Escape 165 Alumacraft était toute contente de ces quelques jours de sortie, en effet lors de ce séjour rien n’a déconné sur le bateau contrairement au précédent qui me réservait généralement une surprise à chaque déplacement.

 

A notre arrivée un fort brouillard était posé telle une chape de plomb sur le lac, heureusement que le fond de carto du sondeur était là pour nous aider car sans ça on peut se perdre sur une telle immensité.

Direction quelques repères GPS qui nous avaient été favorables les années précédentes mais RAS dans les profondeurs habituelles. Au lieu de mettre le cap sur l’ile de Chavaudon j’ai choisis cette fois de consacrer cette journée à la presqu’île de Beauloisir. Nous allons donc peigner inlassablement les pointes dans 6/8/10 m sans aucun succès. Puis une dérive nous emmenant plus près du bord ce fut enfin la délivrance avec une touche dans 4m pour Patoche. Premier poisson du séjour, un riquiqui de 55 cm.  J’avais décidé alors de faire les bordures dans peu d’eau lorsque Patoche a aperçu un brochet posé sur le fond. L’eau était cristalline et on voyait distinctement les zébrures du bec par 3m d’autant que le soleil avait enfin percé le brouillard. Je l’estimai à guère plus de 60 lorsqu’il nous a vu et est sorti tranquillement de l’herbier. En fait, il ne faisait pas 60 mais au moins 90 cm et il s’est éloigné peinardement, cherchant un coin tranquille pour continuer son roupillon.

 

Bien évidemment dans ces cas-là on oublie toutes les règles et on se comporte comme un gamin. J’ai donc chaussé mes polarisantes pour une traque à vue de ces brochets qu’on voyait posés sur le fond mais qui refusaient tous nos leurres, c’est normal nous étions dans leur cône de vision.  Un silure d’au moins 1,5 m s’est même amusé à croiser notre trajectoire et à rester sous le bateau qui devait lui apporter une ombre bénéfique.

Au bout d’une heure de ce manège j’ai compris qu’il me fallait m ‘éloigner et c’est ce que j’ai fait pour le plus grand bien de Patoche. Son chatterbait venait d’être coffré par un beau 80 cm en pleine forme.

 

Nous rencontrerons une vieille connaissance, notre ami Johnny et son fils qui pêchait sur la même zone et qui avait fait les mêmes conclusions que moi à propos des tenues des brochets. Il me fera découvrir la mise à l’eau située entre les deux pointes qui seule permet un accès aux barques en période de basses eaux.

Nous avons continué cette pêche de bordure sans plus de succès jusqu’à 15h00 avant de prendre la direction du port, à l’électrique il en faut du temps, et en pêchant quelques zones au hasard. Fin de pêche à 16h00 avant de gagner Orient Village à Géraudot où nous attendait notre gîte. Nos amis Manu et Steven nous ont rejoint le soir pour eux aussi pêcher quelques jours les lacs d’Orient.

 

Deuxième jour, la météo annonce une journée pluvieuse et nous avons prévu de partir sur Amance, c’est donc vers 08h00 que nous arrivons au port de Dienville, il y avait beaucoup de monde ce qui me faisait dire que ça allait mordre !

Direction dans un premier temps sur le plateau à la sortie du port où Cathy attelle un premier poisson mais celui-ci se décrochera au bout d’une minute de combat. Ceci augurait une journée fructueuse mais la suite fut plus difficile avec le tour du haut fond en pêchant où le large ou le plateau. C’est patoche qui nous montrera sa maîtrise du shad en piquant un 73 et un 70 en fin de matinée.

 

Nos amis ont eu aussi une certaine réussite en pêchant l’anse de Géraudot à Orient puisqu’ils ont pris un brochet de 80 pour Manu et surtout un 94 pour Steven.

 

La pluie arrivant et le vent se levant je ferai repli sur la queue du lac où je piquerai 6 brochets maillés entre 60 et 65 cm alors que Cathy fera un 70 puis un 68 cm. Nous arrêterons vers 16h00 bien trempés.

 

Troisième jour de pêche où nous partirons découvrir le lac du Temple dans sa partie nord-est. La cale de mise à l’eau de  Caron est très correcte avec un grand parking situé à une centaine de mètres.

Nous mettons le cap en face, histoire de rencontrer Samuel qui m’avait fait l’honneur de m’envoyer des photos de ses prises il y a quelques années pour alimenter la défunte rubrique du pêcheur du mois. Nous le rejoignons après un bon quart d’heure de navigation à l’électrique et laissons nos copains Manu et Steven pêcher l’anse à côté de la mise à l’eau. Samuel me donnera quelques tuyaux sur ce lac et sur la pêche du brochet en général sur le secteur. Nous le quitterons après quelques minutes d’échanges en me disant pour ma part qu’esoxiste.com m’aura permis de rencontrer plein de pêcheurs sympas.

 

Le lac du temple tout du moins dans sa partie Est est vraiment joli, le cadre est superbe avec en plus une météo correcte. Nous mettrons le cap sur la rive droite en pêchant les bordures et dans la première anse, c’est encore Patoche qui tiendra le premier poisson mais le pépère se décrochera sans qu’on ait pu l’apercevoir.

 

Nous nous rejoignons avec Manu sans Steven qui a dû rentrer pour midi et nous décidons de peigner l’anse près de la mise à l’eau puisque Manu a attrapé un brochet de 85 à cet endroit. J’irai quand même pêcher une demi-heure contre la digue sans résultats. La zone de l’anse est magnifique avec des fonds parsemés de grosses souches  offrant un repaire aux brochets. J’en décrocherai un au jerkbait minnow dans peu d’eau, un pin’s de 60 cm puis Patoche fera de même un peu plus loin.

Le soir nous nous retrouverons chez Jérome à la Pizza du lac (vers la plage de Géraudot) où en plus de déguster une bonne pizza nous pourrons discuter avec un grand pêcheur de carnassiers.

 

Samedi, Amance de nouveau

Vu la météo annoncée, forte pluie et vent soutenu de 50 km/h, j’ai préféré la sécurité de pouvoir utiliser le thermique d’autant qu’Amance nous a rapporté 10 brochets deux jours avant. Arrivés au port à 08h15 nous sommes accueillis par la pluie qui arrive et qui ne nous quittera pas de la journée. Le vent souffle déjà fort lorsque nous attaquons une pêche dans 6/8m. Heureusement que nous sommes bien équipés niveau textiles car nous nous sommes pris toute l’eau du ciel sur le museau tout au long de la journée. Le coin ne donnant pas nous mettrons le cap sur la queue du lac où péniblement, après plusieurs décrochés, Patoche, encore lui, piquera le seul bec de la journée pour nous. Manu prendra un brochet et en décrochera lui aussi plusieurs, les brochets tapaient très court.

Vers 13h, d’un commun accord, frigorifiés et trempés nous rentrons au port. La zone du haut fond central est impêchable avec des fortes vagues mais deux jeunes y pêchent sur un petit zodiac, limite inconscients par ces conditions difficiles.

 

Une fois le bateau sur la remorque et nous au chaud dans la voiture nous constatons qu’il ne fait plus que 3 °, on comprend alors cette sensation de froid. En rentrant au gîte c’est de la neige fondue qui tombait sur le pare-brise…

Manu qui ne devait rentrer que dimanche matin annonce forfait et rentre dans l’après midi, la météo nous indiquant juste temps couvert avec du vent, nous restons comme prévu pour pêcher Orient le dimanche matin.

 

Dimanche, Orient pour la fin

Pour cette dernière sortie de nos vacances esoxiennes j’ai choisi de mettre à l’eau au lieu dit la fontaine Colette. Si ça souffle fort il sera toujours plus facile de remettre le bateau sur la remorque ici qu’au port de Mesnil-Saint-Père. Et j’ai eu raison…

Précédemment j’aurai rencontré au gîte Jean Michel Marcon qui ayant réussi hier sur Orient m’aura donné quelques tuyaux.

 

Une fois à l’eau direction la presque-île du Luxembourg pour des dérives en pleine eau. Il fait très froid et le vent souffle déjà, il me faut monter le moteur à 4,5 pour remonter contre le vent à 1 km/h, pour descendre j’utiliserai mon ancre flottante, un accessoire efficace et très pratique.  Et c’est parti pour 4 heures de pêche, ou plutôt 3h30 car il faut compter un gros quart d’heure de navigation pour y aller et autant pour rentrer.

Cette fois je ne sors que des gros steaks, pas de durs, pas de ferraille mais du gros souple pourtant c’est avec un Replicant de 14 cm que j’aurai ma première touche. J’avais laissé de côté mes 18/20 cm pour me reposer le bras… Le combat dans 10m de fond a été fabuleux, d’autant que j’étais monté assez fin avec une tresse de 12 centièmes et une canne Medium. Une fois dans l’épuisette, le brochet m’afficha 91 cm à la toise ! Mission accomplie pour moi, un 90 + au bateau est un beau poisson.

 

Un quart d’heure plus tard, revenant sur la zone, je m’apprêtais à dire à Cathy et Patoche de se préparer, mais je n’en ai pas eu le temps. Patoche annonça pendu et ramena sur 20 m un poids mort qui faisait à peine plier le scion. Même lui pensait à un brochet de 50 mais, à dix mètres du bateau…Pas pareil ! Le pin’s s’avérera être un gros, même un très gros. Le poisson ne voudra jamais monter du fond et lui mettra deux rushs canon. Au second rush il se décrochera laissant notre Patoche dépité mais heureux de ne pas l’avoir vu. Quant à moi j’aurais bien aimé le voir ce joli brochet qui a tenu 10 minutes de combat et à vaincu Patoche le Grand, terreur des brochets, pourfendeur des perches et fléau des sandres !

Cherchant à comprendre comment faire mordre les échos que je voyais au fond, j’ai tenté un peu de pélagique sans avoir les leurres appropriés et ai vu que ça déclenchait de l’activité chez certains. Sur de beaux échos, j’ai remonté la dérive sur 20m, laissé mon leurre au ras du fond puis me suis laissé dériver sur le poste et là : écho de poisson sur le sondeur, et cinq secondes plus tard, poisson piqué… J’ai enfin pigé la pêche mais il est 12h45 !!!!

 

Le combat est moins compliqué car j’ai cette fois ma canne XH et le brochet est vite dans l’épuisette. Celui-ci mesure 92 cm, youppi !!

Nous avions prévu d’arrêter à 13h00 et le temps de faire les photos il est déjà l’heure…Cathy est dépitée car elle n’a eu aucune touche, mais là j’ai compris et je lui dis de pêcher au ras du fond en me dirigeant sur un autre écho précédemment remarqué. Et cinq minutes plus tard, Cathy nous indique que c’est pendu, c’est un joli 85 cm qui lui redonne le sourire.

 

Nous poussons jusqu’à 13h30 mais la mission est accomplie et il faut rentrer, dommage car je suis sûr qu’on aurait pu en piquer encore deux ou trois sur cette zone remplie d’échos larges et posés au ras du fond. En massant le ventre du dernier brochet nous comprendront qu’ils étaient sur les écrevisses. Ah si nous avions emmené des jigs et compris ça plus tôt !

Au retour des pêcheurs ayant pêché la baie dite « Anse de la grande fontaine » nous ont indiqué avoir pris pas mal de poissons mais rien au-dessus de 80.  A 14h00 le bateau était posé sur la remorque et nous avons repris la route pour notre bon vieux Morvan où les gros brochets n’ont jamais le temps de grossir. Arrivé à la maison j’ai rangé ma canne H et ma canne XH qui ne me serviront plus ici pour préparer ma L, ma ML, c’est un peu triste non ?

 

Je ne peut que vous encourager à franchir le pas, les lacs de la forêt d’Orient sont bien peuplés en gros brochets. La pêche peut être difficile mais elle réserve de belles surprises. Si vous n’avez pas l’embarcation adéquate, louez en une chez Orient Village. Philippe Desquet qui gère cet établissement vous sera de bon conseil car il passe une grande partie de son temps à la pêche.

Gardez la pêche

 

En bonus ces quelques photos de Dixie le Teckel féroce victime d’un tir de LBD dans l’ œil et un boys band Tatoo qui se monte et vise l’ Eurovision 2020 !! On s’amuse bien à l’ apéro !

 

Relire ma page de présentation du lac d’Orient, du lac d’Amance

Relire l’article sur Orient Village, Orient Nature

 

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