Le retour de la loutre, du castor, une bonne ou une mauvaise chose pour la pêche ?

castor2Depuis quelques années ces animaux qui avaient disparu par la main de l’homme font un retour visible dans nos rivières. Certains y voient une bonne chose avec la recolonisation des espèces sauvages sur nos rivières mais d’autres voient les problèmes que ces animaux vont causer à la pêche  et à milieu aquatique.

Le castor et son influence sur le milieu

Etant secrétaire d’une AAPPMA ou la protection du milieux aquatique fait partie de notre mission j’ai eu à constater ces derniers temps l’arrivée du castor dans le Morvan. Cela réjouit beaucoup les amoureux de la nature mais moins les pêcheurs.

Le castor se nourrit en hiver d’écorces et pour cela il cherche les plus tendre que sont les saules par exemple.  Il va donc couper les jeunes arbres et les laisser dans l’eau pour que leur écorce ne sêche pas trop vite puis consommer cette écorce. Ses dents poussant très vite il va aussi ronger des troncs et ce sont ces dégâts là qui sont le plus visibles.

Photo Harald Olsen
Photo Harald Olsen

 

Mon propos ne porte que sur la rivière que gère mon AAPPMA je ne vais pas parler du castor en Loire ou ailleurs mais chez nous il a commencé à dévorer les jeunes saules plantés sur les bords du Ternin par le parc du Morvan afin d’une part de retenir les berges et d’enrayer la propagation de la renouée du japon.

Le ou les castors qui se sont installés en plein bourg ont déjà coupé plus d’une centaine de jeunes saules, il se sont  appropriés un terrier de ragondin et il semble que depuis qu’ils sont là, les ragondins sont partis ailleurs.

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Pour l’heure je n’ai vu aucun grand arbre attaqué mais j’ai déjà vu cela ailleurs et les arbres en meurent puis tombent.  Le problème est d’une part que des maisons habitées bordent le cours de la rivière à cet endroit et qu’une chute d’arbre pourrait blesser ou tuer quelqu’un.  Le seconde chose qu’on peut reprocher à cet animal est qu’il peut faire tomber une grande partie des arbres et favoriser l’ensoleillement, donc le réchauffement de la rivière.  Ce réchauffement est néfaste à la survie des truites et les fédés encouragent dorénavant les AAPPMA à laisser des arbres en bord de rivière pour qu’elles soient ombragées.

Le castor européen a faillit disparaître pour sa fourrure mais depuis l’arrêt des marchés aux fourrures plus personne ne l’ a piégé et il a même été réintroduit dans certains secteurs.  C’est un animal protégé dont il est interdit d’attenter à la vie. Le castor européen vit dans un terrier non une hutte comme son cousin américain, ainsi il affaiblit le terrain tout comme son autre cousin le ragondin, animal classé nuisible, chassable piégeable, empoisonnable… Cherchez donc l’erreur !

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La loutre et son appétit en poisson

Il y a déjà les hérons et les cormorans qui tapent dans le cheptel piscicole depuis belle lurette et s’il y a moins de poissons, qu’il y a moins de pêcheurs, peut être ont ils une part de responsabilité ?  C’est bien beau d’accuser le monde agricole et ses effluents mais là où il n’y a  pas de ferme, comment expliquer la disparition des truitelles si ce n’est la présence des hérons en tête de bassin, ce que j’ai constaté.

La loutre est un bel animal et son retour marque aussi une amélioration de la qualité de l’eau et des milieux.  Très discrète elle n’apprécie pas la compagnie de l’homme mais dans l’absolu elle vit à proximité des habitations  qui jalonnent le cours des rivières.

Photo Drew Avery
Photo Drew Avery

 

Auparavant quasi éteinte par l’ action de l’homme qui la piégeait pour sa fourrure, et pas pour préserver les truites, elle fait un retour en force. Il faut dire qu’à une époque pas si lointaine, une belle peau de loutre correspondait à plus d’un mois de salaire moyen.  C’est un animal protégé, il est interdit de la chasser, de la piéger, de l’empoisonner.

La loutre se nourrit de poisson qu’elle chasse avec beaucoup d’agilité dans les rivières, selon les propos que m’ont rapporté des anciens les loutres ne restaient jamais longtemps sur un même secteur de rivière car elle dévoraient tous les poissons sur un linéaire de quelques kilomètres.  Le pire étant lorsqu’une loutre mettait bas et qu’elle devait nourrir sa portée.

Une fois la portion de rivière nettoyée, la loutre s’en allait plus loin. Bien entendu ce ne sont que des propos rapportés et non scientifiques mais on peut se douter qu’une loutre s’installant va manger tous les poissons qu’elle pourra.

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En tant que dirigeant d’une AAPPMA on ne peut évidemment pas se satisfaire de cet état de fait, déjà qu’il y a de moins en moins de poissons, rajouter un prédateur, et le plus efficace de tous, va faire baisser la densité de poissons, entraînant de fait une baisse du nombre de cartes vendues.  Se posera alors la question de relâcher des poissons pour nourrir la loutre ?

A travers ces deux exemples se pose un question. Soit la rivière est un milieu naturel sauvage où il faut favoriser la présence des animaux sauvages au détriment des activités humaines comme la pêche, soit c’est le contraire, on tolère quelques animaux mais dès qu’il crée un préjudice on les régule.

Bien entendu à titre personnel je suis favorable à la seconde proposition, je suis réaliste, l’homme actuel ne peut cohabiter avec ces espèces, chacun chez soi pour ne pas gêner l’autre.

Gardez la pêche

 

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