Ouverture du sandre, un problème de date ?

Chaque année la date d’ouverture générale de seconde catégorie fait s’enflammer les esprits des pêcheurs qui n’ont rien contre ce qui intéresse le brochet mais se braquent contre cette mesure en regard du sandre.

Bien des départements via leur fédération ont tenté des choses comme reculer l’ouverture du sandre, mettre des zones en réserve sur le mois de mai ou d’autres n’ont rien fait. Voyons le panel de mesures qui ont été mises en œuvre pour protéger la fraye du sandre et les conséquences que cela entraine.

En préambule, les données scientifiques ne sont pas si nombreuses que ça sur le sandre car ce poisson importé du Danube n’a pas le statut prestigieux que possède le brochet aux yeux des pouvoirs publics et des chercheurs, c’est donc en majorité grâce au financement des fédés que des études sandres sérieuses sont menées.

 

Les mesures diverses

Pour protéger la fraye du sandre il est impossible légalement de reculer l’ouverture générale de seconde catégorie car c’est écrit dans la loi. Celle-ci se base sur le brochet et seulement le brochet. Pour le sandre c’est le préfet dans son arrêté qui pourra faire quelque chose et le plus souvent il le fait sur proposition de la fédération départementale.

On a vu des ouvertures décalées classiques, des zones pertinentes ou non mises en réserves ou alors rien du tout. Certaines fédés sont en pointe sur la défense de la fraye du sandre, d’autres s’en moquent ou considèrent que ce qui est existant avec les quotas est suffisant.

Les réserves peuvent être totales et durer tout le temps ou être temporaire, en ce cas elles sont généralement balisées via des bouées et bien annoncées par panneautage sur les rives. Encore faut il choisir la bonne zone, elles sont généralement très connues des pêcheurs et abritent des nids années après années. Sont-elles efficaces ? La question se pose car il n’y a jamais de pêche d’échantillonnage pour vérifier cela. On se base la plupart du temps sur un ressenti de quelques « sages » mais sans véritables données objectives on reste dans une mesure difficilement justifiable hormis par le simple bon sens.

 

Les départements avec pêcheurs pro (comité de bassin)

Dans certains départements, il existe un comité de bassin où siège l’administration, les fédés et les pêcheurs pros. Ce sont ces derniers qui bloquent les mesures d’ouverture retardée du sandre et il faut composer avec les désidératas des pros. Prenons mon département de Saône et Loire qui est soumis à ce comité de bassin Saône Rhône, malgré les demandes des AAPPMA aucune possibilité de faire une ouverture décalée du sandre depuis plusieurs années. Cette année, la fédé 71 a obtenu la mise en réserve temporaire de quelques darses sur la Saône et une ouverture décalée sur le reste des cours d’eaux non soumis aux pros. C’est une demi-mesure mais elle a le mérite d’exister.

 

Les départements novateurs

C’est le département du Rhône après avoir mis en place une fenêtre de capture sur le brochet qui en mets une sur le sandre. Selon les études qu’ils ont effectuées, les grosses femelles pondent plus précocement que les petites. En conséquence à la date de fin avril où ouvrira le brochet, ce ne seront que les jeunes femelles produisant moins d’œufs et de moindre qualité qui seront en reproduction. On peut donc accepter une prédation sur des poissons jeunes entre 40 et 60 cm sans mettre en péril le cheptel. Cette mesure est testée sur l’axe Saône Rhône , on verra dans quelques temps ce qu’elle donne et d’autre pourront ou non s’en inspirer.

Outre la volonté de protéger la fraye de certains donc de reculer la date d’ouverture, la nécessité d’ouvrir au plus tôt des autres à cause des pros, il reste un dernier point de vue qui n’est pas à jeter aux oubliettes. Le sandre est relativement abondant sur certains endroits, au détriment du brochet parfois donc pourquoi faciliter son développement en protégeant sa fraye ?

 

A titre personnel la mesure la plus simple à appliquer est toujours la meilleure, si le brochet ouvre fin avril, au lieu de pénaliser les pêcheurs en mettant d’immenses réserves temporaires, décalons l’ouverture du sandre au 15 mai, mais partout en France. Certes on répliquera que les bracos s’en donneront à cœur joie mais ne croyez vous pas qu’ils le font déjà ? Pour les plus radicaux d’entre nous, demandez d’être agrée garde particulier pour votre aappma. Dans beaucoup de pays et de zones en France, certains carnassiers comme le bass ont une période de fermeture durant l’ouverture du brochet et ça ne gêne personne alors qu’eux aussi sont si faciles à attraper sur les nids.  Pourquoi le sandre cristallise t’il les passions à ce point ?

Gardez la pêche.

 

5 réflexions au sujet de “Ouverture du sandre, un problème de date ?”

  1. Bonjour, oui pour répondre à cette polémique, il faut une seule et unique date d’ouverture du carnassier quel qu’il soit et voilà, on simplifie, de toute façon les bracos notoires continueront leurs méfaits, tôt ou tard en saison, et comme dit cèdre grenin plus haut, je suis d’accord avec lui, nievre pêche à la truite, trois tailles, pour moi ça passe car je ne pêche que sur la nievre morvandelle, mais il y a de quoi sy perdre, et la aussi à la truite existent des bracos, 20, 23, 25 cms; ils s’en fichent et ramasse tout! C’est ça la france, pourquoi faire facile, alors qu’on peut tout compliquer, pour moi tout est affaire de bon sens des pêcheurs, en respect de la loi et de nos adversaires poissons!

  2. Bonjour Sylvain ,
    votre blog/site est vraiment genial
    je voulais juste avoir la marque de la perche que vous utilisez pour votre sonde sur le cote du bateau
    merci d’avance

    • Bonjour Stéphane, il s’agit d’un montage bricolé par un ami à base de pièces de stations Sensas et d’une embase qu’il a fabriqué. Ce n’est pas vendu dans le commerce à ma connaissance.

  3. Salut l’Esoxiste.Je pense que plus il y a de dates d’ouverture plus c’est compliqué de s’y retrouver.C’est comme pour les tailles de capture. .Dans la Nièvre pour la truite il y a 3 tailles donc une chienne y perdrait ses petits.Il faut simplifier les choses mais en tenant compte des particularités des poissons et des lieux de pêche.Malheureusement il semblerait que même dans le monde de la pêche c’est compliqué.Bon courage à toi et bonne pêche pour le mois de Juin.

  4. Bonjour Sylvain.
    Le Sandre et sa protection ! vaste sujet !
    On peut faire plein de chose pour sa protection et rendre des réglementations incompréhensibles pour les débutants et qui ne satisferons pas les pêcheurs élitismes !
    Doit-on rendre la pêche inaccessible par une réglementation complexe à des pêcheurs lambda ?
    Il est beaucoup plus simple que les pêcheurs plus chevronnés ne pêchent pas le Sandre en début de saison, ce que je fais et les captures accidentelles sont très rares à partir du moment où on ne pêche pas les zones de frayère. Ça, c’est une pêche responsable.
    Mais souvent, je vois des gens qui pêche le Sandre sur des zones de frayère sous prétexte qui pêche en No-kill. Pour moi, ils font beaucoup plus de dégâts que les gens qui vont en prélever et qui sont limités par un quota. On doit accepter des prises sur un poisson qui n’est pas en régression et tellement lunatique.
    Cela étant, je n’ai jamais vu une réglementation empêcher des braconniers de braconner ?
    Bref, je crois qu’il n’y a pas de recette miracle. Je pense qu’il faut se concentrer sur le brochet, qui lui a un vrai problème de reproduction et ne pas perdre les pêcheurs sur une réglementation trop complexe qui ne sera pas respecté par ignorance.
    Je me mets à la place d’un pêcheur qui pratique quelques jours par an, s’il faut lire un bouquin avant de partir !

    Jean-Michel RIGOLLAUD
    Président de l’AAPPMA de Barbezieux

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