La chronique de Ridique le pêcheur de mai 2017

chronique-ridique-300Ces derniers temps ça flingue dans tous les sens sur esoxiste.com, eu égard à un article vachement bien écrit de mon gentil rédac chef sur la pêche d’un poisson à l’ouverture. Ca mets des lecteurs sur les charbons ardents ces sandres, oh le subtil jeu de mots dont vous avez eu la primeur pour mon retour à cette chronique. Un article sur les sandres qui ont mis le feu aurait pu titrer le JI3P !

Je me suis demandé qu’est ce que je serai devenu si j’avais été un pêcheur écolo. Si vous avez dévoré mes chroniques et mes articles du JI3P et si vous avez constaté que je ne les aimais pas  c’est que vous savez lire, dans le cas contraire la corde pour vous pendre est en promo chez Bricorama.

Vu que j’suis un gars poli, je me suis demandé et je me suis répondu, engageant par là, et non par ici, et non sans mal d’ ailleurs, un dialogue constructif avec moi même dans lequel tous les points de vues ont convergé vers une ligne commune, soit la mienne qu’un écolo c’est tout pas bien.  Et, puisque je suis en forme  je vais vous en faire la brillante démonstration par ce que je manie le mieux, l’ absurde !  Je manie aussi pas mal la Drachkovitch mais c’est un autre sujet, en réalité le sujet c’est JE, je dis ça pour les grammairiens et les grammairiennes.

ecoloUn jour, je me suis réveillé avec une conscience écologique, wouah ! Je dirais même mieux, « mieux » avec une conscience écologique de pêcheur.

Avant je pêchais du bord, foulant de mes rangers en 44 le sol humifère des rives boisées et écrabouillant sans la moindre vergogne de petits zanimaux zinnocents tels que les fourmis rouges, les araignées, les chenilles processionnaires automobiles. J’ai donc décidé d’acheter un bateau pour moins impacter le milieu et la périphérie aussi, comme disait Fernandel.

J’ai voulu acheter un pneumatique mais quand j’ai vu que c’était du plastique issu de la pétrochimie j’ai abandonné pour un fibre. Mais là itou, c’est aussi issu de la chimie avec de la fibre de verre qui va donner des cancers du poumon aux pauvres ouvriers qui les fabriquent et de la résine toute chimique pas bien qui pique les yeux et donne mal à la tête.

J’ai regardé pour un bateau en aluminium mais les  boues rouges de Gardanne jetées dans la méditerranée  et rendant tous les poissons rouges m’ont aussi fait reculer.

pirogueC’est donc un bateau en bois venant d’une forêt écocertifiée qu’il me fallait, pour minimiser le bilan carbone c’est la grume  que je me suis fait livrer et j’ai creusé moi même ma pirogue à l’ Opinel ! Notons que c’est un chêne que je me suis fait livrer et non un citronnier car l’ agrume la grume aurait cassé le charme de la précédente phrase.  Youppi, ça flotte bien mais c’est chiant à mettre à l’ eau, même avec une bonne remorque ou un trinqueballe.

Il a aussi fallut que je revoie mes techniques de pêche. En bon écolo, il m’ était absolument impossible d’ ôter une vie pour prendre un poisson donc fini la pêche au vif, au manié, au ver, à l’asticot, au yorkshire, au migrant (pourtant ça marche franchement bien sur les requins blancs, dommage).

Je me suis dit « pêche donc au leurre Ridique ? »  et là j’ai cherché mais je n’ai pas trouvé cette marque, je me suis dit « tu voulais dire quoi ? » et je me suis répondu « oh crotte de bique, c’est pêche donc au leurre, Ridique mais avec une virgule, sinon ça change le sens de la phrase » ce à quoi je me suis interrogé «  qu’avec une virgule, pas un shad ? » et j’en ai conclu que j’étais vraiment con.

J’ai arrêté les leurres souples car composés de plastiques avec ou sans phtalates mais issus de secours ou  du pétrole dont l’extraction et l’exploitation participent au réchauffement climatique. Et les têtes plombées sont en plomb !!! Et le plomb, oulalalalalalalalalalalala ! Ouillouillouillouillouille ! Le plomb ça tue ! En 14/18 ça à tué plein de poilus, c’est une preuve irréfutable de sa nocivité ça !!

poilu poisson

 

j’ai du arrêter aussi les leurres durs en plastique avec des peintures non issues de pigments naturels et de liants superchimiques et de vernis hyper pas naturels. En plus les hameçons sont traités avec des produits chimiques super pas bien.

Je suis revenu au bon vieux leurre en bois certifié écoresponsable en le vernissant avec de la gomme  diluée dans de l’ alcool, un leurre apéro puisqu’on peut le lécher vu qu’y a de l’ alcool dedans ! Mais attention, à consommer avec modération, Jean Philippe Modération pour être précis, un vieux pote qui picole autant que moi mais qui me fournit un parfait alibi même si c’est un con au bout de trois verres.

hameçon oeilJ’ai forgé mes propres hameçons avec une toute mini forge et une toute mini enclume. Ca a été dur, mais au bout d’un an j’ai réussi, pendant ce temps je ne suis pas allé à la pêche  et mon bateau pirogue a nourri des vers à bois que j’ai revendu à Koh Lanta pour rentrer un peu dans mes frais.

J’ai aussi banni la tresse et le nylon, ça aussi ça vient de la chimie et ça troue la couche d’ ozone et faisant griller aux UV des manchots sur la banquise qui fond, aie !   J’ai aussi arrêté les cannes en carbone, pas bien ça le carbone, ça nous tuera tous, on devrait tous arrêter comme ça les usines qui en fabriquent seraient obligées de déposer leur bilan carbone ! Et on sait tous, grâce à TF1, que le réchauffement climatique qui va tuer tous les zozios est du à l’ accroissement de dioxyde de quoi ? Eh ben de carbone !!!!! Eh oui mon bon monsieur, c’est le carbone le fautif. D’ailleurs en anglais ça veut dire os de voiture, tout est dit !

Je pêche donc avec une canne en bambou et un moulinet en tôle emboutie, comme fil je suis passé au crin de cheval mais je vais arrêter car je considère que c’est un crime contre la nature que d’arracher les poils de queue des gentils chevaux. Vous aimeriez qu’on vous les arrache vous, les poils de queue ? Les masochistes épilatoires n’ont pas le droit de répondre…

Puis finalement j’ai arrêté de prendre des poissons car j’estime qu’un bon pêcheur ne doit pas avoir d’ impact sur le milieu et faire des trous dans la mâchoire des poissons pour les faire suffoquer à l’ air libre est un comportement indigne à ma nature humaine.

menetou salonJe suis donc un pêcheur qui ne pêche plus, j’observe, je scrute, j’admire, et je critique ces salopards de pêcheurs qui n’ont rien compris aux dangers qu’il font courir à la planète, que laisseront ils à leurs enfants ? Des jouets en plastiques, des animaux dans les cirques, des poissons dans les parcs aquatiques ? Des kinder surprises ? Des films de Star Wars ? Le chauffage central ? Des côtes de bœuf, du Menetou Salon ? Hein ? Non mais.

Vu que je ne pêchais plus je me suis mis à l’ étude des poissons et j’ai découvert que les sandres étaient des poissons qui n’étaient pas du coin. Ce ne sont que des migrants qui installent leurs camps de fortunes sur les terres subaquatiques de nos braves brochets pour lesquels nos anciens en 14 sont morts de l’ingestion rapide d’un surplus de plomb. Il paraît qu’en Espagne il est classé nuisible et un pêcheur pollueur n’a pas le droit de les remettre à l’eau sauf au cours bouillon.

Diantre, fichtre, foutre comme disait Gotlib dans une de ses BD, le sandre est alors un immonde migrants qui mange nos poissons patriotes. Il m’ a donc fallu, car je défends mon pays, forger de nouveaux hameçons triples pour aller les grappiner sur les frayères, parce que c’est là que les bactéries attaquent d’une part et qu’ils sont plus faciles à grappiner d’ autre part de flan.

J’y ai rencontré des autres gars sympas, pas écolo responsables mais qui m’ont dit que prendre une carte de pêche c’était participer à la déforestation mondiale et qu’ eux ne le faisaient plus depuis longtemps. En plus ils vendaient le sandre aux restaurateurs afin de favoriser les circuits courts dans un système d’économie participative citoyenne. On les nommait les « bracos » du nom, selon ce qu’ils m’ont narré, d’ Aldebert Bracovitch, l’inventeur de la monture nétoitou, super efficace sur frayère.

Moi qui voulait préserver le poisson j’en suis arrivé à le pêcher toute l’ année pour que mon pays retrouve sa vraie population d’antan : Des brochets gras et sympas auxquels je pourrai apprendre plus tard à devenir végans. Il me reste encore à exterminer les silures, les black bass, les aspes, les truites arc-en-ciels avant de tout mettre en réserve totale sans présence humaine afin que la nature redevienne naturelle telle qu’elle le fut avant  l’ arrivée de la verrue d’ humanité.

Y’en a là d’dans, ça gamberge grave les mecs chez moi! Le sandre en cendre, sans langue de bois, sauf en Bretagne où le sandre en breizh se fait au barbecue.

Si vous avez cru ce que je viens de dire c’est qu’il faut changer vos pilules rapidement car votre médecin se fout vraiment de vous depuis tout ce temps…

Ptet ben à un d’ces jours !

 

Les commentaires sont fermés.