Truite, chercher les sauvages dans les endroits peu fréquentés

Le mois d’avril devient, dans ma zone morvandelle, le mois parfait pour rechercher les farios sauvages qui ne sont guère sorties de leur trou en mars.

Il est une constante avec ce poisson, il n’aime pas la présence des humains et se cave au moindre mouvement suspect, il aime les coins sauvages les plus inaccessibles pour vivre en paix.

Certes on trouvera toujours une grosse fario sauvage sous un pont routier mais elle est l’exception et si elle est là c’est qu’elle est rusée. La plupart des truites de taille courante vont s’activer à la recherche de nourriture sur des postes précis où elles auront une vue à 360 ° pour surveiller d’éventuels prédateurs.

 

Rechercher les sauvages c’est partir vers l’inconnu et vers la frustration, il vous faudra accepter d’ avance une éventuelle bredouille et souvent un bain forcé, des épines de ronces dans les mains. Bref tout un tas d’impondérables qu’il faudra gérer sur place.

Dans quelques jours j’irai dans le Haut Morvan, près des sources de l’Yonne sur des zones sauvages qui ne voient passer qu’une poignée de pêcheurs dans l’année. Ces coins sont difficiles d’accès, il faut crapahuter au milieu des rochers et des arbres morts qui barrent la rivière. Les ronces sont géantes, les tourbières profondes, les cailloux glissants mais quel bonheur de se sentir seul, loin de tout.

 

Certes les truites sont petites mais on n’est pas à l’ abri d’en prendre une de plus de 25 cm, ce qui est un très beau poisson pour ces biotopes où les truites grandissent très lentement.

Pour les découvrir il vous faudra vous garer près d’un pont où au bord d’une route et marcher un moment pour accéder à la rivière, ensuite il faut pêcher en remontant, jamais en descendant comme on peut se le permettre en grande rivière. A la moindre trace de pas fraiche sur la rive, pas la peine d’insister, si quelqu’un est passé avant vous le poste est mort pour au moins 24 heures.

 

Pour ces zones de ruisseaux et de torrents, je m’équipe d’une canne rock fishing en 2.1m en puissance UL et je l’arme avec un simple hameçon lesté avec un plomb juste au dessus, comme une tête plombée en quelque sorte. J’esche avec un ver de terre ou une teigne, je jette amon au plus loin et je laisse dévaler en soutenant le montage. Pour pêcher les trous et les abords de gros cailloux, je rajoute un plomb ou deux, toujours placés au ras de l’hameçon sinon ça s’accroche trop. Si je pêche une zone calme et profonde, j’éloigne les plombs pour plus de discrétion mais les truites sauvages attaquent toujours franchement et ne sont pas regardantes sur la qualité des montages.

Mon moulinet en taille 1000 est garni de tresse fine avec une tête en copolymer de 16 centièmes, ça peut paraitre un peu fort pour des truitelles mais ça évite de laisser trop de montages au fond.

 

Les touches sont franches et il faut ferrer vite pour éviter l’engamage profond, ensuite c’est le combat toujours très bref dans ces petits milieux où il faut sortir le poisson d’autorité. Puis à la fin, on est parti pour minimum une demi-heure de marche pour rejoindre la voiture.

C’est pour moi le seul moyen de piquer ces sauvages si farouches dans un cadre magnifique où on ne croise généralement personne à part de temps en temps un chevreuil.

Gardez la pêche

 

4 réflexions au sujet de “Truite, chercher les sauvages dans les endroits peu fréquentés”

  1. Salut, entièrement d’accord avec toi ,ces ruisseaux perdus au fin fond du morvan je les fréquente souvent, dépaysement et beauté des sites, pas des grosses truites,quoique parfois j’ai eu la surprise de spécimens de 30cms, voir un peu plus ,mais c’est pas courant! Pêcheur vieillissant, j’ai moins de rendement physique que par le passé, j’ai la chance d’avoir un petit 4×4, ça aide, comme toi j’aime pecher en remontant, je connais très bien certains accès de ruisseaux, ça aide aussi, petite astuce de ma part, même dans les endroits faciles d’accès, avant ma partie de pêche , je pose ma voiture et redescend le cours d’eau assez loin, j’attaque ma pêche et quand j’arrive à la voiture, hop fini je range et rentre, ça évite en fin de partie de pêche, quand t’es crevé, de revenir à la voiture! @+

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