La pêche mise à mal par les associations animalistes

affice end of fishing day parisDernièrement la pêche dans son ensemble, qu’elle soit amateur ou professionnelle a été la cible d’ attaques de groupes animalistes, le dernier exemple parisien en est la parfaite représentation. Notre sport heurte la sensibilité de certains qui sont prêts à mettre des moyens sur la table pour le faire cesser.  Et face à ça, que faisons-nous, n’avons-nous pas commencé à creuser nous même notre propre tombe par nos comportements ?

Dernièrement sur la Capitale, les réseaux sociaux se sont enflammés suite à l’attaque d’une association animaliste contre la pêche en Seine dans le cadre de la journée mondiale contre la pêche.

Cette action, soutenue par des grandes associations ayant pignon sur rue et très souvent ouvertement soutenues par les pêcheurs dans leur ensemble a déclenché, je l’espère un électrochoc salutaire dans le monde de l’halieutisme.

A force de vouloir protéger les milieux aquatiques, nous avons adhéré peu ou prou aux idéaux écolos, soutenant Sea Sheperd ou d’ autres que je préfère ne même pas nommer mais qui sont tout autant célèbres. Et qu’a-t-on vu ? Une belle alliance contre toute forme de pêche en nous racontant à grand renfort de désinformation que les poissons étaient nos égaux. S’en est suivi une campagne d’affichage, des vœux au conseil de Paris qui finalement ont été rejetés mais qui nous ont montré d’une façon claire que les animalistes avaient trouvé un nouveau morceau de quinoa à mâcher avec les pêcheurs.

liste soutiens france end of fishing day

 

Évidemment les pêcheurs ont réagi, nos instances représentatives aussi et j’ose à penser que cette mobilisation via une pétition et un peu de lobbying ont aidé le conseil de Paris à prendre une sage décision et à rejeter ces demandes d’interdiction de la pêche à Paris soutenue par une députée « France Insoumise ».

les médias classiques s’en sont fait un sujet à bien essorer et toutes les associations de protection des bébêtes ont eu droit à leur pleine page, par exemple sur l’ Est Républicain où on apprenait le 20 mars qu’une association de Besançon militait elle aussi contre la torture infligée aux poissons.

Ces attaques nous montrent une chose, nous serons toujours les ennemis des associations écologistes et animalistes. Je n’ai de cesse de le dénoncer depuis 2009 au travers d’exemples parlants mais j’avais l’impression  de hurler dans le vide. La dernière action parisienne m’a donné raison. Jamais nous ne serons considérés comme des alliés ou des partenaires par ces associations montées de façon très professionnelles pour recevoir des subventions.

image JBD
image JBD

 

Relisez mon article sur «  Association FNE/FNPF, l’alliance du loup et de la chèvre »  ou celui ci «  Les écolos du 71 se déclarent contre l’ aménagement d’un étang en réservoir de pêche à la mouche » qui ne sont que quelques exemples parmi tous ceux que j’ai dénoncé (liens en fin d’ article).

Il est vrai que notre propre comportement prête à ces attaques, nous plantons un hameçon dans la gueule d’un poisson en le sortant de l’ eau juste pour notre propre plaisir. Ça peut choquer les âmes sensibles mais peu importe en réalité puisque c’est autorisé par la loi et que cette loi a été votée au nom du peuple et promulguée par un gouvernement constitutionnellement légitime. Notre sport ou notre distraction est un acte cruel, comme la vie qui est cruelle aussi et qui nous le rappelle tous les jours. Nous sommes donc dans les clous côté législation et plutôt appréciés par une grande majorité de français qui trouvent que la pêche est une saine détente ou un sport nature plutôt sympa.  Alors pourquoi cela cloche-t-il ?

Nous avons fait le lit de notre faiblesse en n’étant jamais rassemblés, la pêche est un monde de division et ça tous les pêcheurs l’auront remarqué. A titre d’exemple les carpistes et les pêcheurs de carnassiers se déchirent, les pro no kill et les adeptes du prélèvement aussi. Si auparavant nous avions l’image du beauf avachi sur sa caisse de pêche en buvant des bières nous avons dorénavant l’ image de gaulois qui passent leur temps à se bagarrer entre eux, et je vous rappelle que César a gagné grâce aux dissensions entre tribus gauloises.  Toujours dans cet ordre d’idée, auparavant ce qui  se déroulait au zinc du comptoir entre 2 ou 3 pêcheurs se passe  maintenant  sur Facebook entre plusieurs centaines à la foi et ces disputes, ces incompréhensions sont portées à la connaissance de tous.

detournement paris 2018

 

Permettez-moi un parallèle récurrent avec la chasse. La chasse on l’aime ou on ne l’ aime pas mais elle existe, elle est autorisée et légale et elle est organisée à peu près comme la pêche en France. Pourtant à la chasse, les pratiquants font bloc et aucun ne critique la méthode de chasse du voisin, il n’existe pas de clans ou tout du moins ils se font bien  moins entendre qu’à la pêche.  La chasse a appris à vivre face à ses détracteurs ce que la pêche ignorait encore jusqu’à hier.

Le chasseur sait qu’il éprouve du plaisir à faire la même chose que nous, sans se draper du pseudo voile blanc du no kill. Le chasseur gère ses territoires et la preuve en est qu’il le fait bien puisque la France n’a jamais été aussi giboyeuse que maintenant. Que dire aussi de la tauromachie qui comme nous fait souffrir un animal vivant ?

Nous nous cachions auparavant derrière notre pseudo-gentillesse avec les poissons, notre engagement à  protéger les milieux aquatiques, notre animation des campagnes, mais tout ceci n’est que  fadaises pour nos opposants. Nous pêchons parce que nous sommes attirés de façon incontrôlable par la quête du poisson. C’est atavique chez nous, pas besoin de philosopher outre mesure, il nous faut prendre du poisson pour assouvir ce besoin de prédation naturelle et peu importe que nous le relâchions ou pas, que nous aménagions, protégions, formions les jeunes….

Je suis pessimiste pour le futur, tant que nous n’ accepterons pas de dire haut et fort  que nous voulons pêcher pour pêcher, sans parler de défense des milieux et autres excuses accessoires, nous ne serons pas pris au sérieux. Notre façon actuelle  de « vendre » la pêche à ceux qui ne la pratiquent pas  c’est comme si un amateur de cannabis disait qu’il fume parce que le chanvre est utile à la dépollution des sols et qu’il guérit le cancer sans jamais dire que c’est cool parce que ça défonce ! Vous le croiriez-vous ?

affice end of fishing day paris

 

Il est grand temps de réhabiliter la pêche pour ce qu’elle est, un acte de prédation ! Et d’en être fier. Peu importe qu’on pratique le catch and release, qu’on s’émeuve un matin de la beauté de la nature, qu’on s’intéresse aux bêtes, aux insectes et aux plantes qui peuplent nos lieux de pêche, ca doit rester en seconde position.

Ces dernières années la parole a trop été donnée à ceux d’entre nous qui se sont éloignés de la pêche pour devenir des donneurs de leçons sur une forme d’ écologie halieutique. Nous avons tous adhéré à ce discours vertueux en plaçant le milieu aquatique avant le poisson. Protégeons les milieux nous somme nous dit et le poisson reviendra en force, nous seront apprécié des utilisateurs de la nature, nous seront honorés pour notre engagement en faveur du milieu aquatique si souvent oublié, pour finalement voir que même en étant des chevaliers blancs les non pêcheurs pourraient un jour nous détester.

Remettons le poisson au centre du terrain et le milieu aquatique aux ailes d’où il n’aurait jamais dû sortir. Le statut bâtard des AAPPMA leur impose de protéger le milieu aquatique mais c’est normalement une mission régalienne ça ! Ce n’est pas au citoyen de le faire, c’est à l’ ONEMA ou a son descendant l’ Agence Française de la Biodiversité de s’en occuper, pas aux pêcheurs, on paye pourtant une CPMA pour ça !

Face à ceux qui veulent nous faire ranger les cannes, que faire ? Montrer qu’on travaille bien et qu’on est des bénévoles dévoués, montrer qu’on est de braves pêcheurs conscients des enjeux de l’environnement ? Que nenni, ils ne veulent que notre disparition. A nous de ne plus jamais pactiser avec eux et ceux qui les soutiennent de près ou de loin.

Gardez la pêche

Relire les articles :

Association FNE/FNPF, l’alliance du loup et de la chèvre

Les écolos du 71 partent en guerre contre l’ aménagement d’un étang en réservoir de pêche à la mouche

 

Les commentaires sont fermés.