la pêche en barque

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Après avoir arpenté les chemins, les berges encombrées. Après avoir misèré de trimbaler par monts et par vaux tout le matériel. Après avoir jalousé le veinard qui pouvait atteindre les postes inaccessibles. Ca y est vous êtes décidés à investir dans une barque.

Vous découvrirez dans ce dossier un article général sur la pêche en barque puis plusieurs articles sur l’aménagement, les avantages du fond plat ou du fond en V, la règlementation de navigation….etc, etc.

Choix judicieux que vous faites de pêcher en barque. En plus de devenir un nouveau  pêcheur plus aguerri, vous deviendrez un capitaine et découvrirez les joies du nautisme.

J’ai conduit (et non piloté) de nombreuses années une moto de style Harley et j’ai trouvé dans la barque ce même sentiment de liberté, cette même avalanche de sensations fortes et d’émotions vraies.

Qui plus est les pêcheurs en barque sont la plupart du temps plus communicatifs que leurs homologues du bord et vous conseilleront sur vos coins de pêche et vos montages si vous les abordez avec un grand salut.

Ce petit article n’a pas la prétention de  vous dire quelle est la meilleure marque ou le meilleur modèle mais juste vous guider dans votre choix qui vous engagera de nombreuses années. Néanmoins je vous invite à acheter une occasion pour vous faire une idée avant d’investir dans du neuf.




 

Quel type de barque choisir ?

Il y a trois types de matériaux qui sont le plus représentatifs et les mieux distribués. Nous passerons outre le bois (trop lourd), l’acier (idem), les radeaux en bidon (pas très pratiques) et le plomb (très très très rare et lourd qui plus est)

Ces trois matériaux sont le polyéthylène rotomoulé, le polyester ou fibre de verre et enfin l’aluminium :

barque polyethylène rotomoulé

 



Commençons par les plus courantes, les polyéthylènes. Il en existe de multiples modèles, de multiples marques dont vous trouverez les pubs dans les revues de pêche. Leur grand avantage est leur prix.

D’une conception plus facile, ces barques sont souvent deux fois moins chères que les autres. Elles sont très stables et généralement insubmersibles. Voila les bons cotés, passons aux mauvais.

Elles sont lourdes…, lourdes à tracter, lourdes à manœuvrer, lourdes à placer sur ou descendre de la remorque. Le soleil à la longue attaque le polyéthylène et le fragilise, il faut donc les remiser à l’abri pour les conserver longtemps. Leur matériau n’invite pas au bricolage, ce plastique mou ne m’a jamais inspiré confiance. Dernier point, on ne peut pas les réparer en cas de voie d’eau (certes on peut bricoler un pansement mais il ne tiendra pas longtemps), dans ce cas il faut les emmener au docteur des bateaux qui vous facturera une belle note.

 

Les coques polyester ou fibres : Il en existe aussi pléthore de modèles. Les plus rencontrées à la pêche sont les « BIC » et les « TABUR ». La BIC ou TABUR 2 est l’embarcation du baroudeur solitaire, très légère elle peut voyager sur une galerie. Les autres citées sont plus destinées à être remorquées. Ce sont des barques ou il faut pêcher debout car les bancs d’origine  sont si bas que vous avez en permanence les genoux dans le menton. Ce sont souvent ces barques que l’on achète d’occasion pour débuter.  Les autres modèles du style « technostrat » ou autres sont plus pratiques pour les pêcheurs en binôme.

 

 

l’esoxiste I, une Tabur III

 

Le gros avantage de la fibre c’est qu’on peut la réparer ou l’aménager assez facilement. On trouve tous les produits sur le net dans les rubriques accastillage. La fibre résiste aussi bien à l’agression du temps, elle est conçue pour rester dehors, d’ailleurs la plupart des bateaux (les vrais, les gros) sont en fibre.

Dernier matériaux l’aluminium. Ami du bricolage, ce type de coque est faite  pour vous, elle est facilement aménageable par le premier bricolou venu équipé d’outils de base. Elle est légère et se tracte avec un véhicule commun, son matériau ne craint pas les échouages sur les cailloux et elle est facile a mettre à l’eau.

l’esoxiste II, une Alumacraft 1442 NCS

 

Si vous désirez bricoler un vivier, un coffre à cannes… Prenez l’alu.

Deux points négatifs quand même, l’alu est plus sonore qu’une canne verticale, il vous faudra donc poser de la moquette au risque de voir tous les poissons du lac transis de peur.

Les barques alu sont généralement livrées sans plancher, il faut absolument en faire un  ou l’acheter.  Et là c’est du boulot.

Bien entendu il existe des modèles clés en main mais ce n’est plus le même tarif.

Vous l’aurez compris, la barque alu se mérite, il vous faudra consacrer de nombreuse heures à l’aménager avant de pouvoir pêcher.

Comment la motoriser ?

Si rien ne l’interdit, naviguer avec un hors-bord thermique est un bonheur (quand il fonctionne). En dessous de 10 CV pas besoin de permis fluvial. Par contre ce type de moteur n’est franchement pas donné. Les derniers modèles en quatre temps sont puissants et silencieux. Les modèles en deux temps devraient être bientôt interdits à cause de la pollution (c’est vrai que tous les petits hors-bords polluent bien plus que nos grosses péniches diesels, de qui se moque t’on !!…).

Un dernier point, pensez à faire changer en morte saison l’hélice de turbine caoutchouc de refroidissement,  ce n’est pas cher et ça vous évitera de tomber en rade (comme moi par exemple).

 

Sinon vous pouvez utiliser les moteurs électriques. A l’arrière pour la navigation, de 30 lbs  pour une barque de trois mètres,  à 55 lbs  pour une plus grande longueur. Ces moteurs sont pratiques, silencieux, presque inusables mais nécessitent une bonne batterie. Prendre au moins une 110 amp, de cette façon vous pourrez utiliser votre moteur toute la journée. Concernant le chargeur, investissez dans un chargeur electronique (un Cteck par exemple pour 70 €), c’est petit ça charge au top sans avoir besoin d’ouvrir la batterie et ça ne la fait pas bouillir.

Si vous avez un thermique, utilisez un électrique avant à commande au pied, c’est fou ce que c’est pratique pour arriver discrètement sur le poste et pour pêcher sans constamment avoir la main sur la barre.

Une astuce pour les verticaliers : Il y a quelques années, j’avais mal arrimé mon Minn kota endura. Arriva ce qui devait arriver, il tomba à l’eau. J’ai pu le rattraper mais de l’eau avait pénétré partout. Arrivé à la maison, j’ai tout démonté (moteur compris) et j’ai tout séché.  La partie de pêche suivante m’a fait m’apercevoir que j’avais un léger  souci : Mon hélice tournait à l’envers, j’avais alors cinq vitesses arrière et deux avant, idéal pour la verticale. J’ai quand même re-démonté et aligné les aimants dans le bon sens mais je me suis dit que si j’étais un verticalier  accompli, je préférerai avoir plus de vitesses arrière. Essayez  et vous m’en donnerez des nouvelles.




 

Comment l’équiper au mieux

sondeur Humminbird 898c -SI (doc fabricant)

Une fois votre barque achetée, offrez lui une remorque de qualité. Evitez les fabrications maison sauf pour une vielle barque d’occas. Une bonne remorque sera garante de la bonne conservation de votre embarcation. Les remorques de marques sont prévues pour les mises à l’eau, ont des amortisseurs ….

De même, offrez vous un bon sondeur couleur avec GPS ou si vous n’avez pas les moyens un sondeur noir et blanc et un GPS de randonnée. Quand vous aurez compris comment l’utiliser (en général il faut plusieurs sorties) vous ne pourrez plus vous en passer. Je le dis au risque de me répéter, si vous voulez faire des économies, achetez d’occasion. On trouve sur Ebay ou autres des sondeurs en parfait état, des GPS de rando idem pour un prix incroyablement bas.

Il vous reste à l’équiper de porte-cannes, de rames, de gilets de sauvetage, d’une écope et vous voila prêt.

Pour vous renseigner sur ces équipements, vous pouvez aller sur le site de pecheur.com, profil nature, l’aigle pêcheur ou sur nootica, vous trouverez quasiment tout.

 

 

Coque en V ou à fond plat :

C’est LE sujet qui fait parler les pêcheurs en barque. Si vous voulez  naviguer sur des grands lacs ventés ou les vagues peuvent être hautes, investissez dans une coque en V qui vous évitera d’être trempés, sinon une coque à fond plat donne plus d’espace et est plus stable lorsqu’on est debout. Le reste n’est qu’une question de goût, je préfère les fonds plat style bass boat et mes propos n’engagent que moi.

 

 

Mon exemple personnel :

J’ai navigué avec une TABUR IV de trois mètres cinquante, équipée d’un électrique 30 lbs et d’un vieux thermique 5 CV Yamaha en deux temps. J’ai passé de supers bons moments dans mon « Esoxiste I » mais j’avais envie de voir plus grand alors j’ai franchi le pas et j’ai investi.

 

A présent j’ai une barque alu de marque « Alumacraft » de 4.20 mètres, équipée du même thermique et d’un électrique à l’avant Minn Kota Power drive V2 avec I pilot (super pratique)  le tout tracté sur  une remorque PAM . Je l’ai équipé d’un sondeur avec Side Imaging, une pompe de cale, les faisceaux électriques sont cachés et j’ai mis trois sièges dont un bicyclette sur la plateforme avant.  J’en ai eu pour 5500 € sans compter les heures de boulot.

Mon aménagement de l’Esoxiste II  est à découvrir dans un autre article de ce dossier.

Pour moins de 6000 euros (rajouter 1000 € pour un bon thermique d’occasion)  vous pouvez naviguer en prenant votre pied et en prenant accessoirement du poisson. Quand on voit les prix des motos, des quads…Une barque n’est pas plus chère, elle perd moins vite de la valeur et se revend très bien.

Vous pourrez emmener votre épouse et vos enfants en ballade, c’est sympa et ça justifiera à ses yeux tout l’argent dépensé ( !).

Bonne navigation.

Gardez la pêche !