Moteurs thermiques VS moteurs électriques, comparons la puissance

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Là où c’est autorisé, et c’est de moins en moins le cas, le moteur thermique hors bord équipe la plupart des barques de pêche qui ne se servent de l’électrique que pour manœuvrer.

moteur hors bord 5 cv 2 temps

Mais là ou le thermique est interdit, sous le fallacieux prétexte de pollution,  on découvre des pêcheurs qui d’autres choix que de se satisfaire de leur électrique pour les mener sur leur point de pêche.

Hormis une évidence de puissance du au couple d’un moteur thermique, qu’est ce qui différencie vraiment la  poussée d’un moteur électrique d’un thermique ?

La réponse n’est franchement pas simple et j’essaierai de ne pas trop rentrer dans les détails pour ne pas devenir rébarbatif.

D’ors et déjà la puissance d’un thermique se mesure en Cv et celle d’un électrique en lbs. Ce terme lbs est l’abréviation de « livre anglaise ». Pourquoi différencier les deux ? Parce que l’un utilise un moteur à explosion et l’autre pas, et surtout c’est pour nous embrouiller !!!

 



Un moteur électrique 12v est en moyenne donné avec une puissance de 30 à 55 lbs, au delà il faut généralement passer en 24v .

30 lbs suffisent pour une barque de 3m, 55 suffisent pour une barque de 4m50. Sur mon Alumacraft qui n’est pas étudiée pour la navigation, j’atteins les 5 km/h avec mon Terrova BT Minn Kota  55lbs, c’est suffisant pour manœuvrer mais trop léger pour se déplacer  sur une grande distance. Sur une autre barque, par exemple celle de mon ami Seb qui pêchait avec une Xtrem boat en 3.5m, étrave en V, un 55 lbs  lui permettait d’atteindre un 8km/h.

Coté thermique, je possède un vieux 5 CV 2 temps Yamaha des années 80 et  un 4 temps récent  Mercury 6 CV. La différence se situe non pas au niveau du couple mais de la plage d’accélération. Le 2 temps donne toute sa puissance dès le début puis sa montée dans les tours ne me fait gagner que plus ou moins 1 km/h à partir de la moitié de l’accélération. C’est-à-dire que lorsque j’accélère à moitié, je me déplace à 7km/h et si je mets « poignée en coin » j’atteins péniblement les 9km/h.

Le 4 temps Mercury possède une accélération plus linéaire qui lui permet de monter à plus de 10 km/h (12 km/h au GPS sur mon jon boat).

A ce niveau entre en compte le profil des hélices. Une hélice peut être une hélice de manœuvre et délivrer de la puissance au démarrage ou une hélice de vitesse. Seuls les professionnels du  nautisme sont en mesure de juger d’une hélice pour son utilisation. De plus avec des petites puissances de 5 ou 6 cv, la différence entre hélice n’est franchement pas flagrante.

Comparons maintenant ou tentons de comparer les puissances de nos différents moteurs. Pour arriver à la puissance finale, celle de poussée il faut prendre en compte quelques vérités :

 

Une première vérité concerne le rendement, un moteur thermique aura au mieux un rendement de 50 % voir moins, c’est-à-dire que la moitié de la puissance disparait en pertes si on la mesurait à l’effet sur l’hélice. Les moteurs électriques ont eu un bien meilleur rendement. Leurs hélices tournant plus lentement et dans une plage restreinte par rapport aux thermiques, leur pas est mieux étudié et le rendement de l’hélice est bien meilleur.

Les savants calculs des amateurs de mathématiques nous donnent ces chiffres pour la puissance comparée. Je ne vous mets pas les formules, vous pourrez les trouver sur des sites étrangers en cherchant un peu. Selon eux en termes de poussée, un 55 lbs en 12 v atteint la puissance de 0.334 CV. Ces même calculs mais en terme de puissance réelle mesurée donnent pour le même moteur électrique une puissance de 0.804 CV.

La conclusion serait, toujours selon les savants calculs, qu’un 55 lbs serait comparable à un ½ CV. Or un 110 lbs vous mène quasiment à la même vitesse qu’un 6 cv, cherchez l’ erreur !

Ce que je comprends, c’est que l’on ne peut comparer l’incomparable sans avoir une échelle de valeur commune. Je reste persuadé que le moteur électrique ne doit rester qu’un moteur d’appoint et que se déplacer sur un grand lac ne devrait se faire qu’au thermique. Les grands lacs sont des zones immenses ou le vent peut souffler fort. Un orage qui vous prends au milieu de 500 ha d’eau avec votre électrique….C’est la galère assurée. Sauf si vous possédez un vrai propulseur électrique puissant et non un moteur de manœuvre comme c’est souvent le cas.

Maintenant, il devient la règle, sous le faux prétexte de sauvegarde de l’environnement, d’interdire les thermiques pour la pêche. Par contre on va l’autoriser pour la barque technique chargée de l’entretien du barrage, pour l’animation ski nautique locale, pour l’accompagnateur aviron……De qui se fout on ? Et ceci avec l’assentiment de l’AAPPMA locale qui ne pipe mot !

Ou bien c’est interdit pour tout le monde ou pour personne !! Les moteurs thermiques actuels ne polluent pas plus que les effluents ou les résidus de combustion qui coulent des routes environnantes et ils sont bien mieux entretenus que ceux des écoles de voiles.

Certes dans de petits étangs de moins de 50 ha on peut considérer que le thermique pourrait déranger mais au delà il s’agit d’une prise en compte non pas du coté ludique mais du coté sécurité de la pêche en bateau. On peut limiter à 6CV en quatre temps par exemple comme le font certains lacs ou ne rien limiter du tout ….

L’autre solution est de s’équiper d’un propulseur arrière 24v en 110 lbs qui aura besoin soit de deux batteries 12v/110 amp en série soit d’une Lithium 100 amp 24 v. c’est à mon sens vers quoi nous serons tous ou presque obligés de nous diriger dans un futur proche.

En conclusion et malgré les arguments des motoristes électriques je dirai que le moteur thermique est loin d’être le diable qu’on voudrait nous faire croire. Il devrait équiper la plupart de nos barques et posséder son complément électrique. Essayez de remonter un fleuve en crue à l’ électrique, bon courage.

 

De réelles menaces pèsent sur le thermique, portées par certains commerçants pour qui un électrique à 600 euros se vendra toujours mieux qu’un thermique à 1200, par les idéalistes qui voudraient même interdire la peinture sur les coques ou reculer ses roues de remorques dans l’eau et par les syndicats des eaux forcés par une réglementation trop restrictive et coupée des réalités.

Je reste pour le thermique, n’en déplaise à certains, et là ou il est interdit sur mes coins de pêche, ça me navre au plus haut point !

Gardez la pêche



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