La perche, biologie, pêche et tout le reste

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Perca fluviatilis fascine le pêcheur de carnassier mais pour cela il faut qu’elle mesure au moins 30 cm. Ce poisson très courant, quelquefois déconcertant dans sa pêche pourra vous procurer un bonheur rare lorsque vous tomberez sur une chasse endiablée un jour d’été, ou lorsque vous découvrirez une tenue de belles perches sur un cassant en automne. Découvrons ce poisson à la robe splendide et à la gueule de bagarreuse.

La perche fut le poisson qui me fit découvrir la pêche des carnassiers. Il est loin le temps où avec mon copain Franck à l’age de 12/13 ans, nous pêchions les perches avec un simple fil tenu à la main et esché d’une belle sauterelle bien vivante le long d’une digue d’étang.

 

Ce poisson indigène comme l’est le brochet, doit dorénavant partager le casse-croûte avec le bass, le sandre et le silure,  en rivière c’est aussi avec le chevaine et l’aspe qu’ il partage le même biotope.  Superbe dans sa livrée rayée et ses nageoires dorsales hérissées, la perche est un magnifique poisson encore très présent dans nos eaux.  Elle se pêche à tout ou presque et si la petite perche peut amuser un enfant, la perche de 45/50 cm fait fantasmer tous les pêcheurs passionnés.

Je reste un passionné de la perche depuis ma première prise et c’est le seul poisson qui m’avait fait acheter avec mon argent de poche de gosse, un ouvrage destiné à sa seule pêche. Capable de chasser en surface, à fond, ses attaques furieuses et sa défense puissante m’émeuvent à chaque sortie. Sa robe est l’une des plus belles de tous les poissons d’eau douce et quel bonheur de voir glisser une de ces tatanes de 40 cm, nageoires toutes hérissées, à l’épuisette.

 

Les perches dans le monde :

Si la famille des percidés est très présente dans le monde, il semble qu’on ne retrouve que deux variétés de perches nommées perca en latin, les Européennes ou perches communes Perca fluviatilis et les Américaines appelées perchauds pour Perca flavescens.

En France deux autres poissons ont hérité du surnom de perche : La perche goujonnière ou perche goujonnée pour la grémille et la célèbre perche arc-en-ciel qui n’a rien d’une perche et serait plus de la famille des crapets.

On retrouve Perca fluviatilis partout en France, que ce soit dans les grands lacs ou dans les petites rivières. En Europe elle est présente partout, même en Espagne où elle était absente naturellement. A Mequinenza, par exemple, elle représente une grande partie de la biomasse car elle apprécie particulièrement ce biotope.

 

Les différentes robes et morphotypes des perches

Ce sujet a déjà été traité dans une page de dossiers dont vous trouverez le lien en fin de cet article. On peut dire que la perche est moins sensible à l’ albinisme ou au leucisme que le brochet mais des perches très claires sont assez courantes, ce cliché posté sur Facebook dernièrement par Mathias Melchior nous présente une perche de belle taille très jaune.

 

La constante semble être (d’expérience) le même nombre de zébrures alors que les Y dans les zébrures peuvent être différents dans une même population. Les scientifiques ont découvert trois souches de perches différentes pour l’ Europe qui pourraient descendre d’une souche primaire originaire du sud de l’Europe est provenant du bassin de la Grèce aux époques préhistoriques. Chez nous il semblerait que la souche grecque soit de rigueur avec des différences dans la morphologie. Pour une même taille on pourra avoir des perches fines et allongées et des perches très bossues.  Ce ballon de football est une grosse perche prise en hiver et pleine d’œufs, ce qui explique cette silhouette peu courante (photo Pierre).

Il arrive que dans certains lacs et étangs les perches soient atteintes de nanisme, ceci serait dû à une très grosse reproduction une année donnée corrélée à un manque de nourriture qui ne permet pas une croissance normale.

 

La biologie de la perche

La femelle perche a une croissance plus rapide que celle du mâle, mais elle ne devient féconde qu’à trois ans contre deux pour le mâle. Une femelle va pondre en 100 000 et 200 000 œufs par kilo de son poids. Ces œufs seront groupés dans un ruban qu’elle va déposer sur le substrat ou sur les arbustes noyés.  Cette reproduction se déroule d’ avril à juin selon la température avec un optimum de 12 °c  mais elle peut pondre dès 8°c. Ces rubans d’œufs semblent ne pas plaire aux autres poissons et la prédation d’œuf n’est pas courante. L’incubation nécessite 120 à 200 degrés-jours. Avec une eau à 10 °c, les œufs vont éclore en deux semaines. Une fois nés les alevins sont entraînés vers le large et se nourrissent de plancton avant de revenir sur les bordures à partir de l’ âge de deux mois.

La croissance est très lente chez la perche, comme chez tous les autres poissons elle grandit rapidement la première année avec une moyenne de 10 cm. Par la suite cette croissance se ralentit puisqu’elle ne gagne plus que 3 à 5 cm par an. En moyenne, une perche de 35 cm peut avoir entre 6 et 8 ans et une de 50 entre 10 et 15 ans ! Le record de longévité semble être de 22 ans

La taille record de la perche semble être d’une soixantaine de centimètres pour un poids de 4,5 kg. Là ou la nourriture est abondante et la température de l’eau assez chaude sans dépasser 30 ° c , la perche peut grandir plus vite. Les grosses perches du barrage de Mequinenza semble atteindre la taille de 35 cm en peu d’années, car elles se nourrissent des nombreuses écrevisses de Louisiane très présentes dans ce lac.

 

Habitat et vie de la perche

Les perches, qu’elles soient petites ou grosses, vivent en banc plus ou moins nombreux. C’est un poisson très mobile en lac qui passe constamment son temps à suivre les bancs des proies qu’elle consomme. En rivière elle occupera des postes types selon les saisons comme les avals de barrage en été, les zones profondes en hiver.

Les perches adorent se nourrir d’ écrevisses et c’est souvent près des zones rocheuses qu’on les trouve à chasser ces crustacés. Le rapport poids protéine des écrevisses est élevé et les perches qui s’en nourrissent deviennent vite de belle taille. Pour autant on ne pêchera jamais une perche de 50 cm dans un étang de deux hectares, ce poisson a besoin de grands espaces pour grossir et ce n’est pas un hasard si les lacs landais et le lac d’Orient sont réputés pour leurs grosses perches.

En été elles se positionnent près des plages où se trouvent les alevins, de gardons ou même de leur propre espèce car la perche est son principal prédateur.

Plus la perche vieillit et grossit plus les bancs sont réduits à quelques exemplaires de beaux poissons, à partir de 50 cm on considère qu’elle devient solitaire.

 

Les différentes techniques de pêche de la perche

La perche mord à tout : Vif, cuiller, poisson nageur, jig, craws, chatterbait, lame, mort manié, traction…..

Je vous invite à lire ma page sur les techniques perche qui détaille les manières d’attraper la belle zébrée au leurre comme au vif, vous trouverez le lien en fin d’ article.

Reste que quelques techniques lui étaient totalement dédiées par le passé : Le poisson d’ étain et la balle brillante eschée d’un ver de terre. Désormais c’est plutôt la cuiller à jigger et la tirette au ver, néanmoins ces vieilles méthodes valent qu’on s’y attarde sur quelques lignes. Le poisson d’étain est l’ ancêtre des cuillers à jigger, il comporte un armement double à son extrémité. Celui-ci est rigide par rapport au leurre parce qu’il est coulé avec, ce qui provoque des décrochages nombreux, pour palier à cela on les équipait de gros hameçons. Le corps figure un poisson et sur les modèles les plus aboutis des écailles étaient moulées ce qui donnait encore plus de flashs lumineux. Les anciens utilisaient ça à la grande canne en dandinant ce leurre près des supposés postes non loin du bord. Par la suite avec les lancers et le bateau, ce truc qui s’accrochait partout au fond fut remplacé par un modèle articulé plus proche de la cuiller à jigger.

 

Le principe du ver à la balle brillante se pratiquait lui aussi à la grande canne et surtout en hiver en insistant sur les postes par une dandine de faible amplitude. Le plomb servait de teaser et les mouvements de dandine donnaient une ondulation au ver de terre que semblaient apprécier les truites.

N’oublions pas la pêche au streamer avec une canne à mouche, une technique très ludique qui permet de bien s’amuser l’été lorsqu’elles chassent dans les bancs d’alevins près des plages.

Si d’aventure vous êtes amené à fréquenter lors de vos vacances estivales les lacs alpins, une pêche ludique consiste à pêcher les perchettes au moyen d’un train de mouches, et en plus c’est excellent en filet à l’ apéro lorsqu’elles mesurent une quinzaine de centimètres.

 

Vous en savez dorénavant un peu plus sur ce fabuleux poisson qui fait autant la joie du débutant que du pêcheur expérimenté.  Prendre un poisson de plus de 40 cm est toujours vécu comme un moment rare dans la majorité des eaux de notre pays. Là où elle abonde, elle offre une multitude de techniques pour s’amuser à les prendre, en fait toutes les techniques carnassiers, que ce soit celles du brochet, du sandre et du bass fonctionnent avec la perche.

 

Relire ma page sur les techniques de pêche pour la perche

Relire ma page sur les coloris rares des perches 

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