Sondeur, les bases techniques

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Le sondeur, un objet magique ?

Toujours avec l’envie de vulgariser les explications trop techniques de nos fabricants et des spécialistes, je vais tenter d’aborder dans cet article ce qui fait la magie du sondeur dont le vrai nom est échosondeur.

Un sondeur, comment ça marche ?

Pour simplifier au maximum, imaginez que la sonde soit une lampe torche et le sondeur des yeux et un cerveau….. L’eau serait figurée par une nuit avec du brouillard.

Allumez la lampe et vous verrez se former un cône de lumière qui va éclairer le brouillard et les objets présents.. Si on arrive à les distinguer c’est parce que les photons qui composent cette lumière sont partis de la source émettrice, ont voyagé puis ont rebondi sur un objet pour ensuite venir se faire capturer par notre rétine avant d’être analysés par notre cerveau.

faisceau lumineux

 

En l’occurrence dans le brouillard, ils ont rebondi contre l’ objet mais aussi contre les gouttelettes d’eau en suspension. S’il n’y en avait pas eu, le faisceau lumineux aurait continué son chemin sans s’interrompre mais en se diluant (façon de parler) au lointain.

Un sondeur est à peu près basé sur le même principe. Une sonde « éclaire » le fond grâce à des ondes sonores émises sur une certaine plage de fréquence et pas de la lumière. Les ondes sonores voyagent très bien dans l’eau contrairement à la lumière. Ces ondes vont rencontrer le fond, des poissons, des branches, etc etc  et rebondir jusqu’à venir frapper de nouveau la sonde. Les infos récoltées vont être analysées par un calculateur et être transcrites sous la forme d’images défilantes.  Votre sonde est donc une antenne qui émet et qui reçoit en même temps.

banc vif sondeur

 

L’interprétation de l’ écran.

Le problème avec un sondeur c’est que son écran est un historique de ce qu’il éclaire pas une image comme on a l’habitude d’en voir une avec une télé. L’image sur votre écran c’est donc ce qui s’est passé à gauche et ce qui se passe à droite, l’important étant de regarder le partie à droite de votre écran , même d’ afficher la fenêtre RTS qui affiche les échos en temps réel.

Imaginez vous que vous être à l’ arrêt, une bulle de gaz s’échappe du fond et monte verticalement vers la surface. Votre sondeur vous tracera une ligne oblique puisque l’écran est défilant et non une ligne verticale. Idem pour un poisson qui montera ou descendra, s’il se déplace en oblique et non verticalement c’est la couleur du trait qui va changer.

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Garmin est à ce jour la seule marque qui a mis au point un système sans écran défilant avec son système Live Vü PANOPTIX.  Cette interprétation des données sondeur est plus facile pour le cerveau humain car il ressemble vraiment à une image en live, c’est à mon avis l’ avenir des sondeurs que Garmin a mis au point.

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Lorsque l’eau est très pure ou très claire, les ondes sonores ne vont rebondir que sur le fond ou sur des poissons mais lorsque l’eau est chargée d’algues (fortes chaleurs, lit de la rivière mère pour un lac…), de bulles de gaz (même très petites) ou de plancton,  les échos vont apparaître partout sur le sondeur. En effet, les ondes rebondissent sur n’importe quoi, même sur des eaux de différentes densités. C’est ainsi que quelquefois la thermocline s’affiche sur votre écran, car elle est différente en température, en densité et chargée de vie planctonique. Pour cela vous disposez d’un réglage de sensibilité qui permet d’ effacer à l’ écran toutes ces infos qui ne sont pas indispensables.

Banc de vifs sous deux fréquences différentes
Banc de vifs sous deux fréquences différentes

 

Sur certains sondeurs, des bancs d’alevins seront vus comme de gros poissons lorsque le Fish ID est en marche (symbole de poissons sur l’écran). L’idéal étant de supprimer ce fish ID qui ne sert à rien.

En plus de toutes ces imprécisions une sonde n’est pas aussi fine  sur les bords qu’en son centre. L’arc représentant un poisson en est le meilleur exemple : Le poisson rentre dans le cône de vision, il s’affiche un trait fin, il arrive au centre du cône et le trait s’épaissit puis rediminue lorsqu’il s’en éloigne. Pourquoi une forme d’arc et pas une ligne droite, je n’en sais rien !!!!

Cet arc ne se découvre qu’avec de beaux poissons et une vitesse correcte, si vous êtes immobile l’arc se transforme en ligne si le poisson ne bouge guère. Pour comprendre, revenons à l’image de la lampe torche, la partie la plus éclairée est toujours le centre du faisceau, sa périphérie l’est moins car la lumière s’échappe sur les cotés ce qui explique que le centre du cône de la sonde soit plus précis.

Banc de vif avec fish ID
Banc de vif avec fish ID, on voit mon leurre dandiné dessous

 

La seule façon d’être certain de la présence d’un beau poisson est l’épaisseur du trait. Plus il est épais plus le poisson est gros. Par contre il est quasiment impossible de savoir à quel poisson on a affaire sauf avec beaucoup d’habitude et sur un plan d’eau déterminé où les échos (à force de les voir et de prendre du poisson) deviendront une seconde nature chez vous.

Si vous n’avez pas encore de sondeur ne désespérez pas, il m’a fallu un sacré moment pour maîtriser un simple Eagle fish Easy ( vieux sondeur en noir et blanc). J’ai plus eu de facilité avec mon humminbird 898 c SI à cause de la couleur qui aide grandement et maintenant avec mon Onix à la pointe de la technologie, les choses sont grandement facilitées.

un pont noyé vue en Side Imaging
un pont noyé vue en Side Imaging

Néanmoins et très honnêtement, un sondeur indique des machins dans l’eau et le pêcheur y voit ce qu’il veut bien y voir. Comme dit mon coéquipier Patoche « ton sondeur j’y crois pas trop, il voit ce qu’il veut ton truc !!!! ». Patoche à tort mais pas tant que ça…

A titre personnel, j’y découvre des bancs de blancs et je pêche les carnassiers dessous. Ça je l’ai vérifié de visu c’est sûr,  un immense banc de gardons en surface s’étale sur une bonne hauteur d’eau. Vous pouvez être alors certain qu’il y a des milliers de poissons et en déduire que des carnassiers ne sont jamais trop loin. Des  « trucs » juste décollés du fond et ce peut être des sandres ou des carpes, voir des brèmes.

banc poisson sondeur

 

Sur ce cliché c’est un banc de perchettes avec quelques plus jolies en périphérie.

Pourquoi alors ne pas copier le système de la rétine ? Et bien figurez vous qu’ils essayent sans arrêt nos fabricants, mais une rétine n’est pas chose facile à reproduire et encore, sans un cerveau performant pour l’interpréter une rétine ne sert à rien.

 

Le chirp c’est quoi ?

image Humminbird
image Humminbird

Dernière innovation dans le monde du sondage en 2d, le Chirp est un balayage multi fréquences qui permettra de mieux discriminer la cible.

Revenons encore à notre lampe torche une nuit de brouillard…. Vous savez tous que la lumière blanche est la combinaison de toutes les autres lumières, soit de toutes les fréquences visibles par l’ œil humain, en dessous on a les infra rouge au delà les ultra violet qui ne sont que des ondes (des particules mises en mouvement) tout comme les ondes radio ou télé. Nos yeux ne sont en fait que des antennes receptrices.

Imaginons que vous ayez un filtre vert sur votre lampe, elle n’éclairera qu’en vert et un objet vert sera  peu visible dans les faisceaux, alors qu’en jaune on l’ aurait mieux vu.

Le chirp reprend ce principe à peu près. En émettant sur plusieurs fréquences, certaines réagissent mieux à certains trucs et d’autres à d’ autres, on gagne alors en visibilité ou en précision.

La plupart des sondeurs actuels chirpent sur une petite plage de fréquence mais certains haut de gamme balayent plus large avec une précision impressionnante qui permet par exemple de voir un train de nymphes à corégone sous 25m mais ça demande une sonde très puissante et très lourde. Par analogie on voit mieux une nuit avec une lampe torche puissante qu’avec la vieille lampe  à pétrole de Charles Ingalls.

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La puissance du sondeur

Là aussi les puissances augmentent années après années ce qui parallèlement nous oblige à avoir des batteries de plus en plus grosses car les sondeurs deviennent gourmands.

settons 06091407La puissance c’est bien mais ce n’est pas le miracle… Revenons une fois de plus à notre lampe torche la nuit.  Si la nuit est claire et que vous souhaitez éclairer le fond du jardin à 100m vous aurez besoin de puissance  mais s’il y a du brouillard  cette lampe si puissante ne va éclairer que le brouillard et vous ne verrez rien, rappelez vous les plein phares de voiture sur le brouillard épais.

Pour nous voilà ce que ça donne, eau propre et puissance tout va bien, eau sale, chargée de matières en suspension et puissance, c’est le foutoir, c’est pourquoi les puissances ne sont pas si élevées que ça.  Donc dans des profondeurs normales, une puissance énorme ne servirai pas à grand chose bien qu’elle permette une meilleure discrimination des objets éclairés.

Pour les grands fonds, il n’y a pas que la puissance à prendre en compte mais la fréquence. Plus une fréquence est élevée plus elle est précise mais plus elle s’estompe vite c’est pourquoi les sondes bi fréquence 83/200 khz  étaient utilisées pour marier la chèvre et le choux.

Rentre aussi en compte la largeur du faisceau dans la puissance, avec un faisceau fin et concentré on va plus profond mais j’y reviendrai plus loin.

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Le side et le down, voir le clear !!

image Humminbird
image Humminbird

Les dernières innovations avec le Side  et le Down  m’indiquent que nos fabricants ne sont plus très loin du but.

 

Le side c’est un peu comme un scanner, des images très fines, des tranches, récupérées par un faisceau très fin et assemblées par l’ordinateur pour nous donner une vue latérale en quasi 3D. Le down  est l’interprétation des images du sondeur et leur mise en forme en 2D. C’est impressionnant et efficace de voir une photo de ce qui se passe sous son bateau.

Pour le side c’est le coté prospection des fonds qui prime mais on arrive à voir l’ ombre portée du poisson puisqu’il est éclairé et cette ombre est souvent plus facile à interpréter que l’écho du poisson par lui même.

 

Les limites du sondeur

Malgré tout subsiste de grosses zones d’ombres, un sondeur ne peut pas aller plus bas que le premier fond qu’il trouve. Si vous naviguez sur une cassure, le sondeur vous indiquera la profondeur  plus faible, par ex à gauche mais tout ce qui se passera dessous à droite lui sera invisible.

C’est comme si notre faisceau de lampe électrique s’arrêterait au premier obstacle latéral. Imaginez avec une sonde de 60 ° qui à cinq mètres de fond éclaire un cercle de 5m de diamètre. La paroi peut chuter de plusieurs mètres sur ces cinq mètres mais le sondeur ne verra qu’un fond imaginaire construit à la première profondeur qu’il détecte. C’est facile à vérifier et je l’ai fait le long d’une falaise contenant un énorme bloc rocheux. La barque immobile, il ne détecte pas le fond au pied de ce bloc, il faut alors naviguer pour avoir un sondage efficace.

La grande vérité à retenir est qu’un sondeur n’est efficace qu’en mouvement pour vous donner une configuration des fonds, fixe il n’indiquera que le passage d’éventuels poissons

Matrix 3d d'Humminbird (Doc fabricant)
Matrix 3d d’Humminbird (Doc fabricant)

 

Les cônes des sondes

combine_couleur_bi-frequences_sondeur-gps_humminbird_597_ciA l’heure actuelle une majorité de sondeurs sont équipés de sondes bi faisceaux 20/60 °, la 20 possède un cône étroit  et détecte mieux au centre du faisceau alors que la 60 éclaire plus large. Pour vous donner un ordre d’idée, à 5m de fond, une 60° éclaire un cercle de 5m de diamètre alors qu’une 20° n’éclaire qu’1.6m.

Humminbird a sorti par le passé les sondes quadrabeam qui éclairent avec 4 faisceaux. J’avais auparavant un Matrix 3D en noir et blanc qui éclairait avec 6 faisceaux et donnait une image en 3d à l’écran. Malheureusement ce sondeur ne se fabrique plus, il a été remplacé par le side imaging, mais il était très performant.

 

Il y a encore plein de subtilités avec cet appareil qu’est un sondeur. Quelquefois il ne détectera pas un arbre au fond, d’autres fois il verra des tas de trucs qui n’existent pas. De plus l’interprétation des échos est différente selon les utilisateurs. Certains y verront un muret éboulés à cause de l’épaisseur du trait alors que d’autres y verront un beau sandre…..

En navigation, un poisson qui se situe sur les extrémités du cône pourra ne pas être détecté ou très difficilement, à ce moment  la couleur apporte un plus en différenciant les matériaux détectés

A vous de vous faire votre propre opinion, mais je ne saurai que vous conseiller un sondeur couleur avec Side  ou down, c’est certes cher mais le jeu en vaut la chandelle.

Image d'un pont noyé en Down Imaging
Image d’un pont noyé en Down Imaging

 

Avec cette fonction, vous consacrez quelques minutes à naviguer avec le Side, vous marquez au GPS les accidents de terrains ou les lits de rivières mêmes éloignés à 50 m de votre embarcation. Une fois tout ceci en mémoire, vous n’avez plus qu’à tracer une route et pêcher entre ces points !

Si vous connaissez votre lac par cœur, pas besoin du side mais le Down  disponible maintenant dans nombre de sondeurs de base vous permettra de visualiser ce qui se trouve sous votre barque. Je vous conseille un sondeur couleur qui permet de mieux différencier les objets et même d’inverser les couleurs ou de jouer sur les contrastes en cas de soleil qui tape.

En attendant un sondeur ne vous fera pas devenir un pêcheur d’exception, il vous indiquera s’il ya de la vie sous le bateau et vérité n° 1, la vie appelle la vie. S’il y a des poissons, il y aura toujours des carnassiers à proximité.

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Pour plus d’info, allez visiter le site de Michel TARRAGNAT avec un dossier extrêmement  complet sur le sondeur en cliquant sur ce LIEN.

Relire mes différents articles sur le sujet:

Sondeur, pourquoi ça semble si complexe

Sondeur : Se servir du balayage vertical et horizontal pour comprendre les postes

Sondeur : N’enterrons pas l’imagerie latérale



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