La pêche en verticale

joli sandre creusotin

 

La pêche à la verticale

Je suis un verticalier d’opportunisme, non pas un pur et dur de la technique mais plutôt un amateur dans le vrai sens du terme (celui qui « aime »).

Ma partie de pêche idéale débute par quelques dérives en verticale pour se terminer en power fishing sur les bordures vers midi. Ce n’est qu’en plein cœur de l’hiver où je me cantonne à une verticale pure et dure.

Si vous souhaitez vous mettre à cette technique ou bien vous perfectionner, je vous conseille sans réserve l’excellente  vidéo de Jackie FARRONA: Pêche et Techniques  verticale, vous trouverez en fin d’article les liens Youtube pour celui qui a été l’initiateur et le développeur de cette technique en France.

Dans cet article je vais essayer de vous donner quelques bases, à vous ensuite de vous perfectionner. En préambule qu’est ce que la verticale ?

Il s’agit de présenter un leurre ou un poisson mort sous la canne, à quelques centimètres du fond et en profitant de la dérive de la barque pour l’animer.

Dis comme ça, il n’y a rien de plus simple, d’ailleurs la verticale est une technique simple, ce qui ne l’est pas c’est la localisation des poissons et des bons postes.

Comme je l’ai précisé, à la verticale on pêche au leurre ou avec un poisson mort monté sur une monture épingle.

Il convient d’effectuer des mouvements plutôt lents et avec une amplitude plutôt réduite. Le but de la manœuvre serait dans l’absolu de reproduire la nage d’un leurre au ras du fond et de le faire nager sur une sinusoïdale peu développée.

Pour cela il convient d’utiliser une plombée assez lourde. Pour le spécialiste un gramme par mètre de profondeur et pour le débutant dont la canne n’est pas d’excellente qualité, on conseille deux grammes par mètre de fond. Ça c’est la théorie mais un jour de vent qui vous pousse dans un mauvais sens il faudra augmenter le poids de la tête plombée pour que votre ligne ne se retrouve pas trop loin, la verticale impose de pêcher à la verticale, pour autant un peu d’angle est souvent  positif.

 

L’équipement:

Du coté des têtes plombées le modèle stand up semble être la référence et on le trouve dans toutes les tailles et dans tous les grammages.

Pour l’hameçon « chance » ou « voleur », je vous conseille des triples dont l’une des branches est étudiée pour ne servir que de piquant pour le leurre, ils sont plus faciles à positionner.

Pour le bas de ligne entre la tête plombée et le triple voleur, j’ai essayé plusieurs matériaux pour finir par m’arrêter sur les tresses blindées ultra souples du type Pafex wondertresse ou toutes les tresses armées Cannelle qui sont d’ excellente qualité.

Pour le bas de ligne normal, si vous n’avez pas de brochet mettez au moins 1,5m de fluoro en 20 ou 25 centièmes, en cas de brochet montez plus gros et mettez un bas de ligne acier.

L’usage de la tresse sur le moulinet est indispensable, elle seule permet vraiment la détection fine des touches en profondeur. A cet effet les  tresses 8 brins ou 12 brins sont un atout, elle perforent ou coupent  mieux l’eau et la détection des touches est plus aisée.

Pour la canne, une canne spéciale verticale n’est pas indispensable, c’est mieux mais on peut dans l’absolu s’en passer. J’ai longtemps pêché  avec une canne casting light qui n’ était  pas prévue pour la verticale mais qui convenait bien sur des pêches légères. Désormais j’ai une canne leurre souple très tactile en ML pour les pêches light et une spéciale verticale en puissance M pour les pêches moyennes.

Pour le moulinet qui ne sert que peu, un petit moulinet en taille 1500 ou 2500 conviendra bien assez. Choisissez le de bonne qualité car un combat avec un brochet de 80 cm dans 10 m d’eau peut vous mettre à mal un moulin bas de gamme. Concernant le moulinet, il faut choisir un modèle dont la manivelle sera équilibrée et ne tournera pas seule lorsqu’elle sera en position haute sinon votre montage pêchera trop haut si la manivelle tourne seule. Enormément de moulinets ont ce soucis, à vérifier avant l’achat.

Le  positionnement:

La verticale est une pêche de précision chirurgicale, il faut localiser les bancs de sandres ou d’autres poissons et leur animer sous le bec un montage.

L’usage du sondeur est indispensable, un bon verticalier a toujours le nez dessus. Il vous indique s’il faut redonner ou reprendre du fil en fonction du fond, si des échos sont présents, s’ils sont décollés ou près du fond……

En bateau la technique consiste à faire des dérives contrôlées le long des cassures ou sur les lits de rivières noyées. L’usage du GPS est un plus qui vous empêchera de repasser sur une zone ou au contraire vous redonnera la même dérive fructueuse.

La plupart des verticaliers historiques hollandais pêchaient en reculant, ainsi la conduite de la barque du bras gauche par un droitier est plus facile et lui permet de pêcher avec sa main droite. Désormais avec les moteurs avant Humminbird équipés de IPilot on retrouve des dérives « dans le bon sens », ce qui ne change absolument rien dans la pêche.

Les montages:

Voici une photo de quelques un de mes montages les plus courants qui remplissent mes boites. Vous pourrez remarquer que je suis bien équipé coté  Worm. Les montages pour shad étant décris en long en large et en travers dans les magazines spécialisés je vous parlerai plutôt des montages pour vers qui fonctionnent très bien aussi. Je les soupçonne même de mieux fonctionner, les poissons ne les connaissent pas encore beaucoup.

Tous ces leurres longilignes vibrent différemment des shads, l’idéal est qu’à deux pêcheurs, l’un pêche au shad et l’autre au worm afin de comparer ce qui énervera plus les poissons.

 

Comment monter ces bébêtes:

Je suis partisan de noyer le bas de ligne de l’hameçon triple dans le leurre, c’est plus discret. En revanche le leurre est souvent rendu inutilisable après la première prise.

A l’aide d’une aiguille à locher je perce mon leurre pour faire ressortir une bouche  de tresse armée  (par exemple de la supratresse Cannelle) à l’endroit ou je fixerai mon triple dont l’une des branches sera piquée dans le leurre, l’autre bout de la tresse sera fixée par une boucle à l’œillet de la tête plombée et non sur la courbure de l’hameçon simple comme je le vois faire par beaucoup. C’est peut être aussi efficace mais sur un fort coup de tête, ce bas de ligne pourrait se détacher. Fixé sur la boucle de la tête, même secoué très fortement, ce montage ne risque pas de se défaire.

Pour les vers, il est important de faire son bas de ligne en tresse armée, un fluoro serait trop rigide et  gênerait  la souplesse naturelle du worm.

Sur la photo suivante  vous constaterez les placements optimaux pour le triple « chance », la distance est différente selon le leurre utilisé. Les worms étant plus fins, une tête plombée plus légère convient  mieux, le montages n’en est que plus discret.

Vous pouvez remarquer que sur la photo on peut voir un montage verticale pour un ver, pour un worm  et pour un slug, j’ai placé un shad pour comparer. Tous les leurres souples conviennent pour la verticale, l’un des moins utilisés mais efficace est  un montage avec une écrevisse pour tenter les sandres.

Après des années et des années de pratique, je vous conseille des têtes plombées à hampes courtes et des hameçons voleurs placés au plus près de la caudale. Si le sandre est actif, il va attaquer en tête et plier le leurre et s’il chipote ce sera en queue.  L’image placée en haut de ce paragraphe est une archive datant de plus de 10 ans, désormais j’utilise les hampes les plus courtes possibles, en plus elles gardent toute la souplesse du leurre




Les têtes plombées les plus efficaces:

Il y a 10/15 ans on ne jurait que par les tp sabot, désormais entre les tp techniques, les tp Cheburashka et toutes les autres, le choix est complexe. Le truc, car il y en a un, est simple: Choisissez la tp qui vous plait ! L’important est d’adapter le grammage à la profondeur ou à la vitesse de dérive. En fleuve en crue, une tp profilée de type dart sera plus efficace mais en lac sans vent c’est plus une tête ronde ou football favorisant le rolling que sera plus efficiente. Pour plus d’infos techniques, lisez cet article sur le sujet: Choisir ses têtes plombées pour la verticale.

Le Fire ball:

Comment aborder les techniques verticales sans parler du fire ball, voyons de quoi il en retourne:

exemple d’eschage avec un fire ball

Il ne s’agit en fait que d’un tête plombée comportant un hameçon à large ouverture et à hampe courte. Sous la tête plombée, il se trouve un oeillet d’attache pour un bas de ligne « voleur ». Le plomb est désaxé par rapport à l’hameçon de façon à avoir un centre de gravité plus bas.

Cette invention américaine était à l’origine faite pour la pêche du « doré », le cousin US de notre Sandre.

Les américains, très pragmatiques, avaient mis des vifs accrochés à leurs têtes plombées normales et s’étaient aperçus que ça fonctionnait très bien lorsqu’on dandinait ce montage sous la barque en dérive. Il n’ont fait que raccourcir la hampe de l’hameçon pour plus d’efficacité et rajouter un œillet pour y attacher un bas de ligne.

Chez eux cette pêche ne date pas d’hier, alors que chez nous, elle n’a pris son essor que seulement depuis le début 2010, le DVD  de Jackie FARRONA sur les techniques verticales y est à l’origine, sans aucun doute.

Différents Fire Balls

Auparavant on trouvait des fireball US ou canadiennes d’une douzaine de grammes, avec un oeil incrusté dans le plomb peint. Je possède encore ces modèles qui sont idéaux dans peu d’eau, jusqu’à 6/8 mètres ou alors avec de petits vifs, au delà il faut utiliser les gros modèles du marché européen en 25g et plus.

Avec le fire ball, c’est ferrage à la touche obligatoire. Ce poids sera détecté rapidement par le sandre , la perche ou le brochet, qui recracheront immédiatement, d’où la nécessité quasi obligatoire du triple voleur planté au niveau de la caudale du vif.

Coté montage, on utilisera une tresse armée très souple pour la jonction fireball au triple. Cannelle est une marque qui propose le supratress, une tresse armée très efficace et  Savage Gear avec le Raw 49, propose un multibrins acier très souple idéal pour ce montage qui doit aussi résister aux dents du brochet.

Ne pas oublier un petit accessoire très pratique: La rondelle de caoutchouc qui empêche votre vif de se décrocher de l’hameçon. On peut les acheter toutes faites mais pour moins cher on peut les faire soi même avec un emporte pièce de 5mm de diamètre qu’on utilisera pour en faire dans des élastiques plats.

Dernier point à aborder, comme c’est le triple de queue qui prendra le plus souvent le carnassier, ne lésinez pas sur sa qualité.

Les carnassiers se trouvant quasiment toujours dans des endroits scabreux (ruines, arbres noyés), préparez vous psychologiquement  à perdre du matériel car vous allez casser, c’est sûr ! Ayez au moins un dizaine de montures préparées à l’avance pour faire face à toute éventualité.

Un vif en montage fire ball est moins malmené qu’un vif en tirette, certains arrivent à rester vivant presque une heure, donc c’est une pêche assez économe en vif.

Facile à pratiquer, pour peu que l’on pêche en barque, ne demandant qu’une canne assez « sonore », économe en vif et ne demandant pas d’emporter dix boites, le fire ball à tout pour plaire.




 

Stratégie de pêche en verticale

RDV en fin d’article pour plusieurs liens vers des articles plus poussés sur l’utilisation de l’ électronique en verticale, surtout la carto.

Combien de fois me suis je cassé les dents à la verticale, jusqu’à en arriver à dénigrer cette technique. Puis le temps est passé, mon approche s’est faite plus technique et les résultats se sont nettement améliorés.

La verticale est la pêche la plus simple en ce qui consiste dans l’acte  de pêche à proprement parler. Il s’agit d’agiter ou simplement de promener un leurre juste au dessus du fond (entre 10 et 50 cm en moyenne), de différentes manières selon son inspiration. Là où les choses se compliquent c’est pour le barreur, c’est lui qui a tout le boulot. Il doit constamment suivre une dérive logique, se concentrer sur la vitesse de dérive et  la profondeur.

Au début, chaque verticalier amateur, réussit tant bien que mal à intégrer le paramètre vitesse de la dérive car c’est celui qui gène le plus pour la pêche. En effet une trop grande vitesse de dérive vous mets la tresse en diagonale et vous oblige a sortir le double de la profondeur de votre moulinet (quelquefois le triple) ou bien vous n’arrivez plus a garder le contact avec le fond, vous obligeant donc à monter en grammage. Donc ce paramètre est facilement ajustable avec le moteur électrique même en cas de vent (pas trop fort quand même).

Passons à la direction de la dérive. Si vous y allez au petit bonheur la chance, hormis la ballade matinale vous risquez une grosse déception. Votre dérive doit suivre à peu près une route, un cap que vous aurez déterminé à l’avance. Généralement ce cap va longer un plateau juste avant ou après un tombant et ce de façon parallèle au tombant  pour éviter d’aller se promener sur des zones inintéressantes.

C’est ici que le sondeur/gps trouve toute son utilité pour les lacs que vous ne connaissez pas.

superbe sandre de Pannecière pris en verticale

Mais revenons à  cette dérive, vous trouvez des échos de poissons à 7m après avoir pris  15 minutes pour  naviguer, donc la majorité des poissons se trouvent dans cette profondeur, sous ou dans la thermocline. Je connais des pêcheurs qui sont tellement pressés de pêcher qu’ils ne prennent pas le temps de faire une recherche au sondeur. Donc une fois trouvé des échos, il vous faudra pêcher cette hauteur, disons entre 7 et 9 m pour toute la durée de votre partie de pêche (en théorie).

Placez vous à 7m sur une zone que vous connaissez et effectuez une dérive dans les 7m, à l’issue décalez vous à 7m50, puis 8, 8,5 et terminez à 9m, c’est suffisant. Si vous n’avez pas eu de touche, changez de coin, en cas de touche prenez soin de repérer précisément l’endroit et surtout la profondeur. Il peut arriver que des sandres soient tapés à X,5m et pas à 50 cm près. Il vous faudra alors tester la moitié de vos leurres et presque tous vos coloris, essayer un fire ball, enfin tout jusqu’à trouver ce qui agacera le poisson ce jour là. S’il n’y avait qu’un point à se rappeler c’est celui ci, en cas de touche, insistez sur la zone !!

brochet pris en verticale

 

Si vous abordez un nouveau plan d’eau, sans une connaissance précise des fonds, vous devrez exploiter au mieux votre sondeur. Dans ce cas, le GPS est indispensable, je m’en explique.

Généralement les courbes de niveaux suivent à peu près les courbes du bord sauf en cas de tributaire qui va créer un fond plus important.

Eloignez vous et cherchez des échos, une fois trouvé, notez la profondeur et la zone. Prenez un Waypoint (point gps) ou jetez un marqueur, partez à votre droite parallèlement au bord sur la distance que vous jugerez opportune, cherchez cette même profondeur et prenez un autre WP (ou un autre marqueur), même procédure pour la gauche.

Vous avez maintenant trois points vous indiquant une route ou un cap avec la même profondeur, cette route croise des poissons. Vous mettez là déjà beaucoup de chances de votre coté. Maintenant place au capitaine qui devra naviguer sur cette route et corriger la dérive due au vent (bon courage) et qui pestera parce qu’il n’arrive pas pêcher correctement  pendant que son coéquipier n’aura qu’a seulement se concentrer sur sa pêche (j’en connais un qui se reconnaitra, pas vrai Patoche?).

Cette stratégie est assez payante et a le mérite d’être logique.

Une autre consiste à suivre des WP déjà pris et qui marquent un chemin noyé ou des ruines, Là les profondeurs ne seront pas les mêmes. La stratégie consiste à rechercher la profondeur de tenue des carnassiers sur ces vestiges en faisant des passages assez rapide. Une fois trouvée cette profondeur vous n’aurez plus qu’à dériver autour des vestiges en insistant à cette  même profondeur.

Ces deux techniques d’approches fonctionnent bien pour le sandre et quelquefois pour le brochet. Par contre la perche est plus délicate, vous pourrez la trouver entre deux eaux comme collée au fond, le mieux est de chercher les boules de blancs dans les bonnes profondeurs  et de pêcher autour de la zone. Un qui pêche à fond et l’autre à mi eaux, les deux ensuite pêchent à la bonne profondeur une fois les poissons découverts.

Et puis, il y a…..Les jours où malgré toutes ces mesures de bon sens vous ne prendrez rien. Il faudra alors savoir tenter le diable. On vous a dit que les sandres se tiennent  dans les 6 m, cherchez les à 10 m durant une demi heure puis à 15m…On ne sait jamais.

Voilà, un petit tour rapide de ce qu’il faut savoir pour débuter en verticale.

Voici quelques vidéos que Jackie Farrona a eu la gentillesse de mettre en partage sur You Tube, vous en apprendrez beaucoup en regardant ces extraits.

http://www.youtube.com/watch?v=bapdZrV3-BY&feature=share&list=ULbapdZrV3-BY

http://www.youtube.com/watch?v=bfhdWRY2Y1Q&feature=share&list=ULbfhdWRY2Y1Q

Voici quelques liens sur des articles récents que j’ai rédigé et qui développent plus précisément certains points:

Verticale, les règles de base pour bien pratiquer

Choisir sa canne pour la verticale

Choisir son moulinet pour la verticale

Choisir sa tresse pour la verticale

Sondeur, se servir du balayage horizontal et vertical pour comprendre les postes

Bien utiliser la cartographie pour la pêche des carnassiers

Optimiser sa pêche grâce à la coloration de la cartographie

 

Gardez la pêche.

 

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