La multitude et la multiplication des références pêche

Bonjour, je m’appelle Sylvain et je suis un vieux rétrograde halieutique…. Non je déconne mais entre nous, le commerce de la pêche c’était mieux avant, plutôt c’était plus compréhensible avant.

Eh oui, c’était plus simple, lorsque j’ai commencé la pêche sportive des carnassiers aux leurres, c’est-à-dire fin des années 90, il n’y avait que quelques marques, une quinzaine à tout casser.

On avait des marques généralistes, la plupart du temps des distributeurs, c’est-à-dire des importateurs et des marques spécialisées qui étaient souvent des fabricants concepteurs.

 

Les marques généralistes étaient par exemple Sert, qui vendait ses cannes et proposait des moulinets, des leurres, avant de créer sa marque carnassier Sakura. Idem pour Sensas avec Illex puis Gunki après le rachat de Pezon et Michel.

Il y avait déjà du choix et de quoi se perdre un peu dans les références puisque chaque distributeur, en plus des leurres s’est mis à vendre des hameçons d’une autre marque, des têtes plombées, des agrafes… Il fut un temps où il n’y avait qu’une marque d’émerillon et pas un choix monstrueux comme maintenant. Relativisons quand même car ceci rendait service au client mais aussi au détaillant qui n’avait pas besoin d’aller piocher dans 50 catalogues pour proposer un choix pertinent à ses clients.

 

Il y a actuellement 186 marques de leurres référencées chez pecheur.com, qui proposent en moyenne une bonne vingtaine de leurres soit un peu plus de 3700 références et ceci juste pour des leurres !

Retour dans les années 80 avec les Mepps, Celtic, Suissex, Syclops, Toby, Mister Twister et Rapala, le choix était quand même plus restreint et plus facile pour le pêcheur. Un leurre restait plus de 10 ou 20 ans au catalogue, désormais s’il dépasse 5 ans c’est que c’est devenu un classique. Les grands fabricants de leurres sont devenus l’Estonie (pour Rapala),  le Japon et surtout la Chine qui doit fournir 90 % de la production mondiale, seuls quelques rares petits fabricants font des leurres chez eux en France.

 

Du coté du matériel de pêche c’est aussi pléthorique, par exemple prenons des boites plastiques de rangement. Avant, on avait sur le marché les marques Plano et Flambeau, maintenant n’importe quelle marque de pêche propose des boites avec son logo et celle-ci ressemblent étrangement à celles de deux marques leader ou à celles d’une célèbre marque japonaise. Les grandes marques ont compris que des profits étaient possibles à vendre des produits généralistes et Daiwa par exemple vend des cannes et des moulinets (ce qui l’a fait connaitre) mais vend aussi des leurres, des tresses, des plombs….En gros si on est fan d’une marque on peut désormais quasiment s’équiper de A à Z avec les produits de cette marque. Si la différence de qualité était flagrante par le passé, actuellement presque toutes les marques sont à peu près sur le même pied d’égalité, seules quelques unes proposent des produits d’exceptions pour les passionnés.

79 marques proposant des cannes, 46 proposant des moulinets, ça fait beaucoup non ?

 

Heureusement il reste quand même quelques petites marques qui restent cantonnées dans un domaine où elles excellent avec des produits qui se démarquent de la concurrence, je pense à PLP Entreprise avec ses têtes plombées ou certaines marques de leurres comme Digital Squad Fishing ou Fiiish. D’autres totalement artificielles ne sont que des boites d’import qui maquillent des chinoiseries bas de gamme pour tenter de nous faire croire que ce sont des créations originales.

Le foutoir actuel, car c’en est un honnêtement, voit se retrouver sur le marché un nombre immense de références. Portées souvent par une communauté virtuelle facebookienne qui voudrait artificiellement nous faire croire que l’entreprise est solide, nombre de petites sociétés nous vendent des produits avec un SAV à la hauteur des chaussettes et disparaissent en quelques années.

 

On voit justement que le marché de la pêche est toujours en expansion à la lumière de ces nombreuses sociétés et de tous ces produits. Il arrivera pourtant un jour où seules les plus solides et sérieuses resteront et que les clients que nous sommes se retrouveront face à un choix plus restreint et ce ne sera pas une si mauvaise chose.

Gardez la pêche.

 

3 réflexions au sujet de “La multitude et la multiplication des références pêche”

  1. C’est vrai que seules quelques marques sérieuses finiront par rester sur le marché et beaucoup d’autres vont disparaitre tout simplement parce que le nombre de pêcheurs de loisir lui aussi diminue d’année en année.En 2022 moins de 800 000 pêcheurs réguliers (carte CPMA) et personne n’en parle,pourtant la situation est là !

  2. Belle analyse du marché
    Plus le tout incompréhensible par une profusion d’anglissisime et hop le moindre pêcheur y perd son” hameçon ”
    Pendant ce temps la faune piscicole ne ce développe pas au même rythme

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