Pêcheurs, polémiques, reflexions et objectivité

Avez vous remarqué combien nos points communs sont aussi vastes que nos divergences ? Ceci est à l’image de notre société ou la liberté permet de penser ce que l’on veut mais où en réalité votre avis sera rarement le votre, juste celui qu’un autre aura véhiculé et que vous aurez fait vôtre parce qu’à un moment donné soit il vous a paru le plus sensé soit on vous l’a tellement rabâché que vous l’avez pris comme argent comptant.

Prenons quelques exemples pertinents pour illustrer mon propos, mais avant posons nous la question: Combien de temps ai je mis à réfléchir pour décider une fois pour toute qu’un argument était recevable à mes yeux et qu’il débouchait sur un positionnement ferme de ma part sur un sujet ?

Ne vous inquiétez pas je ne vais pas partir dans un délire philosophique mais cette dernière question m’avait été posée par mon prof de philo au lycée et avait amené ma meilleure dissertation de l’année. Disserte basée sur un précepte que j’applique encore tous les jours : Le doute.

Je doute de tout, tout le temps, sans être parano mais j’aime bien cela, tout simplement. Je doute que tel produit présenté comme super vachement bien le soit, que tel truc soit si nocif, que telle pratique soit vraiment la plus pertinente. Je doute de moi, je doute des autres….En gros je philosophe sans m’en rendre compte.

 

Et vous, avez vous l’esprit critique, celui qui permet de se distinguer de la masse des beuglans des vérités toutes faites ? Avez vous réfléchi plus de deux minutes aux exemples suivants ?

Le fish grip :

Il y a quatre ou cinq ans cet accessoire (la pince à poisson) très sécurisant pour le pêcheur a inondé les magazines qui ne tarissaient pas d’éloges à ce sujet.

Tout le monde s’en est doucement équipé, moi même y compris, puis devant le coté « chiant » à courir après la gueule du poisson en priant pour qu’il ne se décroche pas, j’ai laissé tomber pour me rabattre sur une grosse épuisette en maille caoutchoutée. Pratique mais encombrante et future victime de la vindicte car on lui trouvera bientôt un défaut mais personnellement je la garderai car je ne lui trouve que des qualités.

Le fish grip est devenu honni des pêcheurs sportifs qui lui reprochent d’abimer la gueule des poissons. Pourtant avec le mien je n’abimais pas la gueule des poissons, je le certifie, juste un petit trou quelques rares fois, trou qui devait cicatriser assez rapidement au vu de la capacité de nos poissons à guérir de blessures autrement plus graves.

Je l’ai toujours dans un coffre de ma barque, au cas où, si un énorme brochet ne voulait pas rentrer à l’épuisette !

Le plomb :

Ah ça pollue!!!!Entends on partout même chez les pêcheurs qui pourtant l’utilisent à tour de bras. C’est même devenu un argument commercial et quand ça devient un argument commercial je me méfie.

Relisez donc l’article que j’ai pondu sur le sujet et surtout le commentaire d’un spécialiste qui remet les choses à leur place: Au secours les écoresponsables envahissent la pêche .

Avez vous réfléchit à ça une minute, vos plombs de pêche peuvent ils vous rendre malade ? Peuvent ils être nuisible à l’environnement ? Ou nous prends t’ on pour des billes (de plomb) ?

 

Les mailles, les quotas, les mesures restrictives :

Là, avec ce sujet, je suis sûr que vous vous être posé la question mais l’avez vous fait dans le calme en recherchant les arguments pour mais aussi les contre ?

Une telle réflexion ne peut aboutir à un avis tranché qu’au bout de plusieurs heures voir quelques mois de gamberge. Lorsque la cafetière bout et que je n’arrive plus à réfléchir, je laisse tomber et reprend le fil quelques temps plus tard. Mon avis que j’ai exprimé en long, en large et en travers sur ce site est le fruit d’une longue et mûre réflexion, je n’ai pas dit que j’avais raison, je dis juste qu’après avoir longuement réfléchi j’en suis arrivé à cette conclusion.

Le nokill, le prélèvement raisonné ou le prélèvement tout court

En voilà un autre sujet qui alimente les discussions et les forums : Le Nokill. Savez vous que cette notion inventée par les anglo saxons n’a rien à voir avec la santé  de  poissons. Il s’agissait seulement de préserver le cheptel pêche sur des parcours privé, donc de prendre plus de poisson pour le coté sport et l’argent du droit de pêche qui en découle.  Désormais on voudrait nous faire gober que les poissons sont nos égaux, que tout carnassier à le droit au respect de sa vie…..Et pourtant  vous continuez à manger du thon en boite, des bâtonnets de colin, de la soupe de poisson..

Réfléchissez par vous même et décidez une bonne fois pour toute. Personnellement je suis pour un prélèvement raisonné car je prends plus de poissons que je n’en pourrai manger. Les remettre à l’eau  me fera peut être les rencontrer plus gros mais peu importe, je les attrape parce que ça me procure des émotions.  Je me fous de savoir s’ils souffrent comme je me fous de la mouche que j’écrase.

Ne blâmez pas ceux qui gardent tout, il fut un temps où c’était la règle, où l’acte de pêche était un acte de prédation et non un jeu cruel. Expliquez leur, convainquez les poliment que votre avis est le meilleur mais qu’on arrête d’insulter ou d’appeler au meurtre pour quelques poissons !

 

Le sang sur les photos, la sensiblerie déplacée.

On en arrive au pire du pire selon moi, depuis quelques années quelques moralisateurs ayant beaucoup de temps à perdre sont présents sur les réseaux sociaux, les blogs et essaiment tels des criquets. Leur crédo : Pas de photos de poissons qui puissent souffrir (???) pas de sang, de feuilles mortes, d’herbes, de poissons mal tenus et pour certains intégristes pas de poissons sortis de l’eau.

Rappelons à tout pêcheur que le poisson souffre d’être pendu à un hameçon et tiré par un fil. Souffre il s’il saigne, s’il des feuilles se collent à son mucus ? Un poisson propre qui souffre, est-ce lui rendre plus de respect que de le voir sale et souffrant autant ?

Remarque t’on un rictus au coin de sa gueule après cinq minutes à être treuillé par la gueule ?

Ou est ce simplement le fait qu’un trophée doit être propre pour être joli ? J’ai plaisir à exhiber un beau poisson sur une photo sans sang et sans herbe collée mais c’est uniquement pour la beauté du cliché, n’y voyez rien d’autre de ma part.

Je rends hommage au poisson qui m’a offert un beau combat en le présentant aux autres et en lui rendant sa liberté ou en le tuant pour le manger mais s’il saigne, peu importe, ce seront les marques de sa bravoure.

Les intégristes, les rigoristes, les gens aux idées trop vite arrêtées  nous donnent de grands cours de morale mais piquent eux aussi des trucs en fer dans la gueule des poissons. Il dénoncent que vous en prenez trop et instillent dans l’esprit du pêcheur qu’il vaut mieux vivre caché (sinon gare aux viandards!!!) mais eux aussi continuent à pêcher et leurs photos sont aussi visibles que les vôtres sur Google.

 

Posez  vous la question, est il utile d’écouter les avis de ces pseudo pêcheurs qui ont une soit disant éthique au dessus de tous. C’est le syndrome de l’alcoolique repenti qui les mène, celui qui était rigolo avant et qui vous gâche la vie maintenant avec ses réflexions incessantes lorsque vous buvez un coup.

Évidemment tout ceci n’est que le reflet de la nature humaine, si complexe, si déroutante et parfois si contradictoire. Chacun peut faire comme il veut sans casser les noix de son voisin mais le Français aime bien s’enflammer pour des sujets qui sont si petits en regard d’autres plus importants.  Néanmoins, amis pêcheurs, faites moi plaisir, avant d’adhérer à un concept et de le colporter partout, asseyez vous tranquillement et utilisez vos neurones avant de décider parce que si ça continue, un jour à force de laisser s’exprimer la minorité hurlante on aura un jihad du poisson ! Non je déconne !

Et gardez la pêche.

 

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