Cette année encore dans notre pays l’ouverture de la truite en première catégorie s’est faite à la même date sur la totalité de l’hexagone et c’est bien le seul élément commun à cette ouverture.
Entre les mailles différentes, les quotas différents, les règlements différents, le pêcheur a de quoi attraper des migraines s’il veut pratiquer sereinement.
Certes la truite de Lozère n’a rien à voir avec celle de Côte d’Or ou de Haute Savoie mais la tâche est quelquefois compliquée pour le pêcheur voyageur qui aime découvrir de nouveaux horizons.
Les mailles
Elles sont déterminées par le préfet sur demande de la fédération de pêche, ainsi sur un même cours d’eau du Morvan, on aura une maille de 20 cm à un endroit, 23 à un autre et 25 encore à un autre. Ces mailles qui peuvent être justifiées par des constatations scientifiques ne font finalement que compliquer la vie des pêcheurs. Et encore vous n’avez pas tout vu, si le cours d’eau sépare deux départements, c’est la législation la moins restrictive qui s’applique à l’endroit de cette particularité géographique. On peut donc avoir sur un linéaire de quelques kilomètres trois mailles pour la truite, de quoi bouffer son chapeau de pêche. Et surtout de quoi avoir des soucis si on rencontre un garde tatillon à qui il faudra expliquer que la petite truite a été prise la bas, la moyenne ici et la plus grosse en peu en aval.
Les quotas
Là aussi c’est le bazar, dans mon département c’est un quota de 6 salmonidés par jour mais seulement 3 farios. Dans d’autres départements comme son voisin la Nièvre c’est 4 salmonidés par jour. Bref, lorsqu’on décide d’aller pêcher un cours d’eau, mieux vaut savoir sur quel département on est et quelle est la règlementation en vigueur car elle peut changer sans que vous n’en voyez la limite. Il va bientôt falloir préparer ses sorties comme si on préparait un raid en Amazonie avec toutes ces règles différentes. Imaginez croiser un garde qui va vous reprocher d’avoir gardé 6 truites alors que le quota est de 4 alors que vous avez pris les 6 sur la zone là bas qui est dans l’autre département !
Les règlements
Dans certains coins il est interdit de pratiquer le wading à l’ouverture, certains appâts peuvent être interdits là et pas là…C’est incompréhensible de complication. Et encore on a de la chance d’avoir une certaine cohérence sur le domaine public car dans les AAPPMA non réciprocitaires ou sur les parcours privés c’est encore plus complexe. Il y a des étangs publics ou on peut utiliser une, deux ou quatre cannes, pourquoi pas une harmonisation nationale à ce sujet ?
Vous aurez compris que le jour ou tout sera la même chose pour tout le monde n’est pas prêt d’arriver, je subodore même que nos instances aient jeté l’éponge au niveau de l’harmonisation tant demandé par une majorité de pêcheurs. Il faut croire que les querelles de chapelles existeront toujours dans notre beau pays.
Gardez la pêche.