Opération Méquinenza 2013 – le reportage

Ola hombre, pour la seconde fois j’ai pu rejoindre Méquinenza, ce haut lieu de la pêche du carnassier pour une semaine entièrement dédiée à mes poissons fétiches que sont les perches, sandres et bass.

Petit récit de cette semaine de vacances où les prises ont été nombreuses et la convivialité de mise.

Nous nous sommes donc retrouvés à 8 copains du coin dans deux bungalows voisins ainsi que trois autres mais arrivés la veille et logés un peu plus loin. Vous imaginez donc que 8 gars minimum, ça mange peu car un veau qui tète bien n’a pas faim. On tète certes mais on sait se tenir, c’est normal on à de l’expérience.

 

 

C’est ma vieille Alumacraft 1442 NCS, l’esoxiste II, qui allait me trainer toute cette semaine, si j’avais eu un véhicule plus puissant j’aurais pris le bass boat mais je n’ai qu’un Berlingo 1,9 D. Pour la circonstance un copain m’avait prêté un Mercury  15 cv tout neuf qui allait me permettre d’atteindre les 30 km/h au GPS. 30 km/h avec un jon boat aussi léger dans des conditions quelquefois limite m’ont permis de constater que ma barque se débrouillait aussi bien que les barques plus classiques et qu’ Alumacraft construisait des bateaux solides car après 5 années à presque deux sorties par semaines et de la navigation en eaux agitées, toujours aucune fuite ni aucune déformation sur la coque.

 

C’est l’ami Franck, vieux compère de mes débuts à la pêche à l’époque des vélos, qui m’a accompagné et j’ai retrouvé ce passionné capable de pêcher sans s’arrêter toute la journée. Nous étions en compagnie de Vincent et Patrick et le moins qu’on puisse dire c’est que nous n’avons pas bu de la piquette cette semaine. Patrick et Franck étant des amateurs de grands vins, les bouteilles qu’ils avaient apportés étaient exceptionnelles, des grands crus pour des grands pêcheurs.

 

Dans l’autre Bungalows, Seb et Mathieu partageaient une chambre et Jean Louis et Christian l’autre.

Dès l’arrivée et la prise des clés à la réception à Maria, je posais la question : Combien de poissons  pouvons nous prendre, y a t’il des quotas, des tailles minimum??????Réponse de Maria : Yé sais pas, yous faites comme yous youlez…..

Un magasin de pêche s’est installé dans le camping et son détaillant d’origine hollandaise nous répondra un soir à l’apéro : Il y un règle ici, c’est qu’il y a pas de règlement (avec l’accent hollandais).

 

Nous arrivons trop tard pour mettre à l’eau et pêcher une heure à cause d’un bouchon sur l’autoroute. Direction l’aire de lavage et de désinfection où, pour la modique somme de 5 euros, un employé du camping vous passera très très rapidement un coup de karscher sur la coque avant de vous donner le précieux certificat obligatoire pour la navigation en zone d’infestation aux moules zébrées. C’est le lavage de barque  le plus cher  que j’ai jamais fait. Puis direction le bungalow où les affaires ont été vite déchargées.

Le lac est très haut, presque au maximum et les postes de l’année dernière sont sous 12/15m d’eau, difficile pour le lendemain.

Après un apéro d’arrivée des plus corrects, un de ceux qui vous obligent à mettre une pastille effervescente blanche dans un verre d’eau le lendemain….et une très courte nuit…Nous sommes à l’aube à la mise à l’eau. Le moteur Mercury démarre sans problème et me propulse avec une puissance qui m’étonne. J’attendrai les 30 km/h ce matin là, un record pour mon esoxiste 2 qui n’avait dépassé les 10 km/h en eau calme qu’une fois. Les vagues ne mesurent guère que 30 cm mais ça tape fort sur la coque et j’ai quand même des craintes sur la capacité de ma barque à supporter çà longtemps mais elle encaisse sans soucis et la coque alu glisse rapidement sur l’eau.

 

On nous annonce les poissons dans 12/15m mais comme cette profondeur ne convient pas au style de pêche que j’ai choisi nous chercherons dans 5/10m maximum.

Dès le passage des premières falaises, je découvre une belle baie qui l’année dernière était hors de l’eau. Premier passage dans les 8/10m et lancer d’un lipless Rapala, c’est la touche nerveuse et puissante de la tatane espagnole qui flirte avec les 35cm. Je ramène cette première prise qui finira en filet avec de l’échalote. Les combats sont tout en puissance et ces perches sont folles furieuses, nous auront l’occasion de nous en apercevoir tout au long de la semaine.

 

Nous découvrons une petite avancée rocheuse avec un beau cassant à 20m du bord et situé entre deux hauts fonds. Le poste idéal  où à l’issue de cette matinée nous ramènerons 18 perches maillées entre 30 et 40 cm. Nous hélons Seb et les autres qui nous rejoignent sur ce poste et les touches s’enchainent. Puis nous nous séparons pour rechercher d’autres coins.

Pas un bass en activité malgré une recherche active sur les postes classiques.

 

Au retour vers 17h00, chacun à fait une grosse bourriche et l’apéro qui suit se fait dans l’allégresse. Auparavant il a fallut fileter tout cela sur l’aire prévue à cet effet au camping. Je précise que toutes les perches ont crevé dans la bourriche où nous les gardions prisonnières pour ne pas effrayer le banc. Il s’agit pourtant du modèle de bourriche flottante le plus gros du marché.

Le second jour sera plus dur, nous explorons de nouveaux postes, des queues, des baies, des tombants…Sans beaucoup de succès et le soir nous ne ramenons que 5 perches. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas.

 

Seb et Mat semblent avoir mieux compris la pêche que les autres car ils ramènent beaucoup plus de prises que les autres équipages. Le troisième jour de pêche, soit le mardi nous les accompagnons au plus loin, à une demi heure de navigation, loin derrière le monastère de la Magdalena. Seb et mat pêchent une zone de captage d’eau et enchainent les prises, nous nous installons à coté et prenons quelques perches avant de partir chercher un bon coin. Nous nous rejoignons le midi  pour un casse croute devant le Monastère sur la Vuelta de la Magdalena. Patrick et Vincent semblent avoir trouvé un poste favorable qui donne bien.

Les jours se suivent avec une recherche active de notre part de nouveaux postes et de prises ponctuelles de sandres au leurre, au plomb palette et au ver. Les perches à force d’être sollicitées ne mordent quasiment plus au leurre et seul des gros canadiens les décident. C’est le drop shot et le montage classique tirette qui les décide et nos voisins allemands qui rentrent bredouilles ou presque viennent nous voir pour nous demander comment nous faisons pour ramener tous ces kilos de perches. Le ver en drop shot sauvera leur séjour et la nouvelle fera le tour du camping dans la journée au grand dam du détaillant local qui vendra beaucoup de vers mais quasiment plus aucun leurres….Pas bon pour les affaires çà ! Il n’empêche que les teutons seront contents et nous remercieront le lendemain.

 

C’est Seb qui trouvera l’arme secrète alors que le drop commençait à s’essouffler. Un ver canadien monté sur un plomb texan de 2 à 3g et animé très très lentement. Sur les 4 ou 5 postes réguliers que nous avions tous découverts c’est cette technique qui se démarquait et de loin.

Bien évidemment tout le monde à copié la technique de la « Morinovitch » que je vous livre ici (gardez ça secret !!)  avec ci dessous deux montages : Un pour les fonds de 5/10m avec un plomb de 3g et un plus lourd pour les fonds plus importants avec une balle de 7g.

Un tel montage est fragile car les moules zébrées coupent les bas de ligne en fluoro, j’y ai passé presque une bobine de 30m. Voici comment ça coupe, le bas de ligne passe dans la moule et le bas de ligne est éraillé rapidement.

 

Voici une photo de 2012 qui vous montre comment un tombant peut être peuplé de moules zébrées:

 

Avec cette technique, Seb montera au bateau d’énormes tatanes de plus de 40 cm alors qu’aucune de celle ci ne mordaient aux leurres que nous lui présentions.

De notre coté, nous prenions quelques perches mais cherchions encore de nouveaux postes et surtout j’avais envie de battre mon record de bass de l’année dernière mais nenni !! Aucun bass à l’horizon.

 

C’est Christian qui prendra un petit bass de 35 cm (ça reste petit pour Méquinenza) dans 15m d’eau ! Lui et Jean Louis prendront aussi deux grosses perches arc en ciel dans cette même profondeur et louperont un crapet de roche.

 

Le mercredi  soir au briefing de fin de pêche (à l’apéro donc) Franck et moi décidons de rester avec Seb sur un poste classique face à la Magdalena. Une pointe  avant une baie, un joli tombant et tout ça à 10/15m du bord.

A notre arrivée des allemands sont là sur un bass boat. Ancrés à 30m du bord, ils pêchent dans 20m d’eau au drop. Seb les contourne et s’installe sur le poste, j’arrive quelques minutes après et je me cale à 5m de lui. Les deux ancres automatiques du Ipilot se synchronisent et nos deux bateaux ne se toucheront pas.

Et là, c’est le festival…Des doublés sur le bateau, des triplés sur les deux barques. Les pauvres allemands nous regardent l’air dégouté en se demandant comment nous faisons. J’attrape deux énormes tatanes de 43 cm qui avoisinent les deux kilos et vous font hurler les moulinets. Ces perches sont énormes, dodues comme des cochons et puissantes comme des bars. Le combat est génial et met le matériel light à rude épreuve. Un moulinet Stradic CI4 y laissera des plumes dans la  barque voisine.

 

Bien vite rejoint par les autres copains nous sommes contraints de nous replier vers 11h00 car le vent se lève assez fort et les perches se calment.

 

 

Nous repartons en direction de notre première baie, un peu abritée du vent. La navigation est physique, les vagues sont assez hautes mais la deuze n’embarque pas d’eau. Une fois dans la baie et devant l’absence de touches nous décidons de replier car le vent forcit d’heures en heures et le pic est annoncé pour l’après midi.

Le retour est laborieux, surtout pour l’entrée dans la baie du port ou les vents sont puissants et les vagues traitres, je passe assez bien en me maintenant sur une ligne de vagues mais les autres collègues moins habitués embarquent des paquets d’eau.

 

L’après midi sera l’occasion d’aller faire un tour à Mequinenza ville. Le lendemain, le vent ne s’est pas calmé. Nous mettons à l’eau mais nous ne sortons pas de la baie du port, trop dangereux et trop difficile à pêcher. Je prendrais 5 perches dont une jolie tatane de 40 cm sur un tombant assez prometteur qui aurait mérité une meilleure exploration. L’après midi sera consacré à une sieste réparatrice avant le retour vers la France.

 

Je n’ai pas compté les poissons que j’ai pris mais j’ai eu au bout de ma ligne de superbes perches qui m’ont offert des combats d’anthologie. Voir ma canne ML pliée en U sur le rush d’une belle perche de plus de 40 cm, entendre le sifflement du frein du moulinet est un moment rare et jouissif qu’il me tarde déjà de revivre. Quelques sandres aussi mais moins combattifs, seul un petit de 45 cm pris au spin tail Spro dans 3m d’eau m’aura bien amusé car il s’est bien défendu.

Une grosse perche aura mordu au palette dans 17m de fond mais la plupart étaient dans la zone des 5/10 m. Pas de bass, malheureusement pour moi, pas de silure non plus mais je ne l’ai pas cherché.

Seules les deux dernières journées ont été difficiles à cause du vent qui nous a un peu gâché le plaisir mais ce sont les aléas de la pêche.

 

Les lever de soleil sur la Magdalena sont magnifiques, malgré les bordures rendues sales par les ordures laissées là par des pêcheurs du bord irrespectueux, les décors sont fabuleux.

 

Les écrevisses de Louisiane sont en nombre et faciles à attraper mais si les perches en dégueulaient quelques unes dans la bourriche, aucune n’a mordu avec une écrevisse montée en tirette.

Des carpes, des centaines de carpes entre 5 et 20 kilos, qui sautent à coté de votre barque, qui folâtrent au fond des reculées. Des poissons qui ne sont pas pêchés et qui sont en nombre important.

 

Je ramènerai le souvenir des bières à la terrasse du bar du camping, des apéros sur le patio de nos bungalows, des discussions enflammées sur la technique, le matériel, les tenues des poissons…

Mais surtout ce sont les fabuleuses combattantes que sont les grosses perches que je garderai encore longtemps en souvenir. Une tape franche et forte au leurre, un gratouillis au ver, le tout suivi d’un combat incroyablement puissant où j’ai retrouvé le comportement du bar.

Il me tarde déjà d’y retourner l’année prochaine.

 

Ah j’oubliais, contrairement à la légende, nous n’avons pas vu cette semaine, comme l’année dernière, la guardia civil sur l’eau…..Les fameux « contrôles » que tous craignent car personne n’a pu nous renseigner sur la réglementation n’ont pas eu lieu, heureusement pour nous.

Et dernier détail, passer la semaine en shirt et tee shirt et se retrouver en France sous la pluie avec 1° le matin, ça donne envie de repartir.

Plus d’infos sur la réglementation, le camping, le budget en lisant ma page sur Méquinenza.

Gardez la pêche

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