L’harmonisation des dates d’ouverture, où en est-on ?

Il y a déjà cinq  ans de cela, la date d’ouverture générale de la pêche des carnassiers a été décidée  à l’unanimité lors d’un congrès de la FNPF par les présidents des fédérations départementales.

Cette date  partait d’un bon sentiment, simplifier la réglementation pour favoriser la mobilité géographique des pêcheurs, mais cet argument s’est heurté à la protection de nos poissons durant leur période de fraye.

Donc il y a quatre ans ça devait ouvrir partout le 1er mai puis lors des AG départementales, certains présidents se sont fait tancer par les responsables d’ AAPPMA  et ont reculés pour la protection du sandre.

 Certains comme la Nièvre ont imposé la mise en place de réserves sur les grands lacs durant le mois de mai, d’autres comme la Saône et Loire on reculé la date d’ouverture jusqu’à la mi mai et d’autres encore comme la Côte d’or n’ouvrent qu’au premier juin.

Qui a tort ou qui a raison ?  Le plus permissif comme la Nièvre ou le plus restrictif comme la Côte d’Or ?  En tant qu’amoureux de  la nature je pencherai vers le 21 mais en tant que pêcheur je penche vers le 58 et que dire de tous ces gars de la Côte d’Or qui applaudissent à tout rompre les décisions de leur fédé et vont pêcher le sandre en Nièvre pour ensuite s’en glorifier sur Facebook. Ils attendent  aussi fermement l’ouverture au 11 mai pour aller pêcher d’autres départements.

On est face à quelque chose de difficile à comprendre. On accepte une date ultérieure chez nous mais on a aucun cas de conscience pour aller piller les voisins !

J’ai longuement réfléchi au problème comme nombre d’entre vous depuis 2009, pesé le pour, le contre, dépassionné le truc et réfléchi objectivement et le fruit de ces cogitations m’a amené à cette conclusion :

Ou une ouverture générale pour tous le 1er juin qui aurait le gros avantage de laisser frayer les sandres (mais pas les bass) partout sur le territoire ou mieux  encore, à l’image de ce que fait l’étranger : Pas de fermeture générale mais une fermeture par espèce lors de sa période locale de reproduction.

Voyons les avantages de l’une ou l’autre, dans l’absolu bien sûr, les inconvénients en découlent :

  • Ouverture au premier juin et fermeture au 31 janvier. 4 mois de tranquillité pour les poissons qui ne seront pas stressés par la présence humaine et auront une meilleure reproduction.
  • Plus de pêcheurs qui redécouvriront la première catégorie et qui sait s’investiront dans les petites AAPPMA gérant des parcours de rivière.
  • Le coté préservation de l’environnement est mis en avant

 

  • Ouverture tout le temps et périodes de fermetures dédiées aux espèces : Plus de pêcheurs au bord de l’eau du fait de la simplification, vérifiée par la fréquentation des plans d’eau privés qui n’ont pas de période de fermeture générale.
  • Plus de mobilité de ces pêcheurs qui pourront s’offrir des week end pêche sans se prendre la tête.
  • Le coté ludique et économique de la pêche est mis en avant.

Quelle serait la meilleure piste, personnellement je choisis la deux en y rajoutant une obligation des AAPPMA à dépenser leur bas de laine quelquefois outrageusement importants pour du rempoissonnement, sauf bien entendu pour celles implantées sur des lots où les professionnels tendent des filets.

 

Certes, les bracos auront plus de facilité, mais ils en ont déjà pas mal maintenant avec un ONEMA qui n’a plus le temps de faire des contrôles de pêcheurs et des agents de développement des fédés qui ont peu de pouvoir et ne sont pas nombreux.

Certes les poissons pris et relâchés durant leur période de fraye seront stressé mais se reproduiront ils plus mal ?…En Hollande on pêche les sandres sur les frayères en No Kill et le pays est toujours très poissonneux ! Je me rappelle de la polémique lancée par le premier numéro de Planète Carnassiers avec un article de Luc Coppens à ce sujet. Il expliquait que lorsque la fraye est terminée, seuls les mâles restent sur les nids et si on relâche un mâle, il retourne sur son nid et l’on peut le reprendre à plusieurs reprises sans trop perturber la protection de ses œufs.

Luc Coppens n’est pas la moitié d’un pêcheur et quand il parle, j’écoute et je le crois plus que d’autres.

Donc, où nous dirigeons nous ? La FNPF ne cache pas qu’elle cherche et travaille à reformer la loi pêche pour la mettre plus en phase avec son temps. La proposition d’année sans ouverture générale est étudiée de très près, à l’image de la carpe qui illustre parfaitement que le Nokill et l’empoissonnement sont des solutions qui fonctionnent.

Plus il y aura de poissons, plus il y aura de pêcheurs et plus la FNPF y gagnera donc il est de son intérêt de trouver la meilleurs solution alliant pêche et pêcheurs.

D’ici quelques années nous pourrons pêcher le carnassier presque partout et presque tout le temps, pourquoi pas, moi j’y crois !

Gardez la pêche

[subscribe2]

 

Les commentaires sont fermés.