La pêche à la volée du brochet en grand lac

Voici une technique mise au point en grands lacs alpins pour prendre les brochets aux comportements pélagiques  qui s’inspire largement de cette technique de pêche du bar en mer qu’on appelle aussi pêche en traction. 

Quelle est donc la différence entre la pêche à la volée aux leurres et la pêche en linéaire ?

Tout d’abord, celle ci se pratique quasiment exclusivement en bateau sinon du bord ce sera plus une pêche linéaire ou façon manié, de plus elle demande l’utilisation d’un sondeur pour trouver la zone de pêche adéquate. 

Voyons comment procéder et auparavant tentons de comprendre le comportement de ces  brochets si particuliers.

Dans les grands lacs alpins les bancs de vifs (des perchettes la plupart du temps ou des corégones) sont en boule et se comportent comme des bancs de sardines. Très compacts et très grands ces bancs se déplacent en fonction de l’emplacement de leur nourriture et du courant. Tout autour c’est un peu le désert, sauf en bordure où les postes sont occupés…. Donc nos brochet, s’il veulent manger, sont obligés de suivre ces immenses bancs et de coordonner (en quelque sorte) leur attaque pour être plus efficace. C’est ainsi qu’autour de ces bancs de vifs on trouve plusieurs brochets voir plusieurs dizaines dont certains au milieu du banc. C’est pourquoi la pêche à la traine avec des poissons nageurs plongeant fonctionne bien car ils passent dans ces bancs de poissons. 

La pêche à la volée va consister à lancer un leurre dans ces bancs de vifs ou autour et à contrôler sa descente. C’est au cours de celle ci généralement que la touche va se produire sous la forme d’un « toc » ressenti dans la canne. Le ferrage devra être puissant car vous aurez souvent 50m de tresse sortie et détendue (qui fait un léger ventre). Pour ce type de pêche l’emploi d’une tête de ligne en fluocarbone d’au  moins trois mètres est indispensable car les eaux sont souvent cristallines. Cette pointe se terminera par un bas de ligne de 50 cm de fluoro entre 70 et 90 centièmes. Pour l’anecdote je me suis fait couper un 60 centième au bout de 5 secondes de combat. Donc montage solide et ferrage puissant pour assurer la prise de brochets qui peuvent atteindre quelquefois les 1,20 m de long. 

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L’animation du leurre est ensuite plus classique, on lui fait toucher le fond pour prendre contact puis on le décolle et on l’anime par tirées amples et souples faites avec le bras, car avec le poignet les tirées seront plus saccadées et moins efficaces. 

On prendra soin de compter mentalement les secondes avant le contact avec le fond pour ne pas le toucher au prochain lancer, ça ne sert à rien car ces brochets sont la plupart du temps décollés. Si vous le pouvez comptez à partir de l’entrée du leurre dans l’eau jusqu’à la touche et vous saurez a peu près à quelle hauteur sont les brochets, vous n’aurez plus qu’à vérifier au sondeur la véracité de vos informations. 

Question leurres, il vous faut employer des shads assez gros avec une bonne caudale mais n’oubliez pas que les becs sont très sensibles aux vibrations des virgules et que souvent ce sont celles ci qui pourront sauver votre pêche.

 

Vous armerez votre leurre souple avec une tête plombée adaptée pour pêcher dans les 20/30m ou plus encore, à vous de voir pour le grammage mais il faut qu’il soit adapté au leurre. Vous passerez un triple voleur sous le corps au deux tiers que vous attacherez à l’hameçon simple de la tête plombée via une tresse armée de bonne qualité. 

Le cliché suivant  montre le choix pléthorique de leurres que l’on peut essayer en une sortie. Il faudra trouver la couleur qui fonctionne : Dans les grands lacs alpins le blanc, le jaune, le bleu et le coloris perche fonctionnent bien. Ensuite il faudra comparer entre vous quel est le leurre le plus attaqué pour comprendre à quelle vitesse celui ci doit couler. Les leurres à palettes sont excellents car ils sont fortement plombés et leur palette s’animera seule à la descente. Soit vous les fabriquerez vous même soit vous vous tournerez vers Biwaa, la marque qui a crée le Divinator, un excellent leurre devenu une référence dans ce type de pêche. 

 

Coté matériel les cannes casting permettent un très bon contrôle,  Sylvain Legendre (plus besoin de le présenter) utilise  une canne, la  Rocksweeper Nano d’Abu Garcia en 40/80g spécialement dédiée à cette technique, j’ai pu la tester et c’est un réel plaisir de pêcher avec cette canne qui vous donne un excellent bras de levier pour animer avec souplesse car elle mesure 2,26m. 

Niveau tresse je vous conseille une excellente 8 brins qui coulera bien mieux qu’une 4 brins, comme vous pourrez avoir affaire à de très gros brochets ne lésinez pas sur la qualité : Varivas ou Gosen  sont des choix pertinents pour ce type de pêche. Niveau moulinet j’ai eu la chance de pêcher avec le top du top : Un Shimano Calcutta DC qu’on m’avait prêté mais un bon Shimano curado 300 ou un Abu Garvia Révo Toro conviendront suffisamment.

 

Si j’insiste sur la qualité et la taille qui peut paraître importante de ces moulinets c’est parce que les « poutres » du Léman, du Bourget ou d’ailleurs ont une vigueur extraordinaire et que sans un matériel adapté vous pourrez casser ou mettre trop de temps à monter ces poissons, compromettant leur chance de repartir si vous pratiquez le No Kill (entre nous, du filet de brochet d’1m, ce n’est pas très bon c’est plutôt gras). 

Voilà, vous en savez un petit peu plus, reste à trouver les bancs de vifs et découvrir si les brochets sont actifs et présents. Ça c’est une autre histoire !!! 

Gardez la pêche.

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