Vif, en plombée ou au flotteur ?

L’ouverture arrive et pour beaucoup d’entre nous elle se fera au vif  du bord, mais pour ceci se pose la question de savoir s’il vaut mieux pêcher au bouchon ou en plombée ?

La pêche au vif n’est pas la chose ringarde et barbare qu’une minorité de pêcheurs se croyant supérieurs aux autres aiment à colporter. Elle se révèle fine, méthodique, intéressante et reste pour les plus âgés d’entre nous la seule pêche praticable. Il serait temps que les donneurs de leçons  la bouclent un peu, ils finiront par devenir vieux un jour…

Bref, si on aime pêcher au vif ou qu’on a pas tout simplement les moyens pécuniers ou physique de pêcher au leurre, il faudra faire un choix de technique pour l’ouverture, voyons dans quels cas le bouchon est supérieur à la plombée.

 

La pêche du brochet différente de la pêche du sandre.

Là où la pêche du sandre est autorisée à l’ouverture il est habituel de voir les pêcheurs le pêcher en plombée. La raison en est simple, une fois fini sa fraye le sandre va descendre dans la couche d’eau la journée, laissant les bordures peu profondes au brochet. Ainsi, quelques lignes en plombées judicieusement installées en éventail sur une zone de cassure ou de rupture de pente seront tendues et posées sur des piques. Ces plombées ont tout intérêt à être installées sur des moulinets débrayables de pette taille, pour une raison pratique le débrayable évite la petite pierre posée sur la bobine qui tombe au moindre coup de vent.

Pour le brochet la donne est différente en cette saison, notre carnassier préféré va se trouver dans les zones peu profondes en attente de croquer du poisson blanc qui se rapproche des bordures pour procréer. On le pêchera donc dans des fonds de 1 à 3m, ce qui est largement suffisant et comme ces zones sont tapies d’herbiers naissant il faudra décoller le vif. Pour cela le bouchon est parfait et offre un attrait visuel supplémentaire qui donne du piment à la pêche, c’est indéniable.

 

Le vent et le courant, ennemis du flotteur

En cas de vent, comme de courant, le flotteur aura tendance à partir sans pouvoir être contrôlé. Généralement le vent rabat le flotteur sur le bord et provoque un accroc ou en bel emmêlement. On peut remédier à ça avec un montage pater noster si le vent ou le courant son modérés mais si ça bouge, ce dernier montage ne sera pas très efficace hormis si on pêche au flotteur noyé pour le soustraire à l’action des vagues. Le courant en rivière n’est pas mieux, il pousse tout et décolle du fond le plomb du pater noster en le faisant dériver. Dans les canaux le passage des péniches oblige à des montages du type pater noster inversé qui ne sont plus guère pratiqués de nos jours mais qui permettent de garder le vif dans la bonne zone convoitée.

 

La plombée, éloge de l’immobilisme.

Avec la plombée, le vif est bridé et n’a comme latitude que la longueur du bas de ligne. C’est une sorte de pêche d’affut où on parie que le carnassier va passer par là et croquer le vif contrairement au bouchon ou le vif sera vu de plus loin. Le mouvement de « pompe » du flotteur est en outre un vecteur de basse fréquence dans l’eau, vibration que sera captée par la ligne latérale des carnassiers alors qu’en plombée le vif peut à loisir se cacher dans le substrat.

 

Par le passé lorsque je pêchais au vif, je tendais deux plombées coulissantes aux extrémités et un peu au large de mon poste, un pater noster au bouchon pile sur le poste et un bouchon libre qui se baladait entre mes deux plombées. Ceci m’obligeait à sans cesse relancer ce dernier montage pour le contraindre à rester dans la zone mais ça m’occupait et l’ activité que cela créait pouvait mettre en action les carnassiers. Voilà pour moi la bonne méthode si le poste s’y prête, sinon s’adapter est le maître mot !

Gardez  la pêche.