En octobre-novembre, c’est l’automne, et il fait souvent gris et pluvieux en Lorraine.
Alors, un séjour pêche au soleil, avec l’espoir de leurrer les bass ibériques sur un plan d’eau majestueux, que demander de mieux pour se remonter le moral?
Sur les conseils de Sylvain, nous avions décidé en mars dernier de réserver un séjour d’une semaine chez Maïté et Patrice.
En effet, au vu de la capacité d’accueil de l’auberge, il est prudent de réserver suffisamment longtemps à l’avance afin d’être sûr d’avoir de la place, surtout à cette période de l’année.
Environ 2000 km nous sépare de notre destination, et après quelques semaines de tergiversations, nous avons décidé de faire le trajet en voiture, avec un arrêt hôtel à San Sébastian à l’aller, et à Angoulème au retour.
Le passage de la frontière à Irun
D’un point de vue financier, un trajet en avion avec location de véhicule à Madrid revenait pratiquement au même prix, mais le fait de pouvoir embarquer tout ce qu’on voulait comme matériel sans risquer un supplément de bagage a fait pencher la balance du côté de la voiture.
De plus, la soirée sur la plage de San Sébastian valait le détour, avec ses vagues énormes et ses surfeurs, suivit d’un sympathique repas en amoureux dans un restaurant au bord du fleuve.
La traversée du pays du taureau …
Extramadura, nous voilà …
Après 650 km d’autoroute en Espagne : On aperçoit le lac, enfin …
Ca y est !!! La tension monte d’un cran.
Le sympathique petit hôtel de Maïté et Patrice se trouve à quelques kilomètres de Carnaveral, sur la N-630, à l’Est de la retenue.
Il se situe pratiquement au bord de l’eau, avec une vue imprenable sur le lac.
7 petites chambres très bien tenues, avec toilettes et salle de bain privative, vous attendent dans un établissement entièrement rénové en 2014, avec une terrasse à l’avant et une autre à l’arrière avec piscine (l’été).
Maïté et Patrice tiennent à ce que les repas (matin et soir) se partagent en commun autour d’une grande tablée, ce qui entretient une agréable convivialité entre pêcheurs et nos hôtes, et permet des échanges forts sympathiques.
Nous aurons ainsi la chance de croiser le chemin de gars hyper sympas, ce qui nous fera passer un séjour qui restera comme un de nos meilleurs souvenirs de vacances (tout confondu).
Merci à vous tous, de Tarbes, de Tours, de l’Aveyron …
La retenue d’Alcantara
Le lac D’alcantara est un plan d’eau artificiel, voué à la production électrique.
Il se situe à 350 km à l’Ouest de Madrid, à un vingtaine de kilomètre de la frontière portugaise, dans une région appelée Extramadura.
Sa superficie est de 10 400 hectares, sa longueur est de 91 km.
Un barrage hydroélectrique monumental a été construit sur le fleuve Tage (Rio Tajo) à Alcantara en 1969, avec un potentiel de production électrique de 915 MégaWatts.
Notre principale zone de pêche se situe à la jonction du Rio Tajo, du Rio Almonté, et de la rivière Araya.
Il est possible de remonter ou de descendre le rio Tajo sur environ 60km, sans compter l’Almonté … Il y a de quoi voir venir.
La particularité du site est d’avoir été un point de passage important sur le Rio Tajo, particulièrement jusqu’au 13ème siècle, grâce à un pont romain.
Les ruines de ce pont, à moitié détruit par les sarrasins en 1222, ont été déplacées et reconstruites à l’identique dans le ruisseau Guadancil, afin de préserver cet héritage antique.
Les vestiges du pont romain d’Alconetar
Néanmoins, la montée des eaux du Rio Tajo a aussi noyé de nombreuses maisons et constructions, notablement deux ponts modernes (construits en 1930), les piles d’un pont Eiffel plus ancien (construit en 1880), et les ruines d’une forteresse moyenâgeuse (château Floripes) dont ne subsiste que la tour principale qui émerge lorsque le niveau d’eau commence à baisser.
Le site avant la mise en eau : La maison Montero au loin à gauche, puis les ponts et la forteresse Floripes
A noter qu’avec le niveau d’eau que nous avons eu en cette fin octobre, un des deux pont noyé commençait à affleurer la surface, et il fallait être prudent lorsque l’on naviguait à proximité.
Au beau milieu de cette grande « bassine », subsiste également sur une colline hors de l’eau la maison du docteur Montéro, ancienne figure locale.
Sur cette image par superposition, on voit l’ancien lit du rio Tajo et le lac actuel. Nous partions le matin depuis le club nautique Tajomar, situé à proximité de l’hôtel de Maïté et Patrice.
La pêche sur la retenue d’Alcantara avec Alcantara Pesca Evasion
Le lac Alcantara est principalement peuplé, en ce qui concerne les carnassiers, de black-bass, de sandres, de silures. Il se prend également du barbeau (commun et plus rarement comizo). On y trouve également du brochet, mais personne n’en prendra durant cette semaine.
A noter qu’il n’y a pas de perches.
Autant le dire tout de suite: A notre arrivée, Patrice nous a prévenu : Il fait (très) chaud pour la saison, et les poissons sont peu actifs. Néanmoins, nous allons écouter ses conseils sur les types de leurres à utiliser, et sur les endroits qui semblent les plus prometteurs. Le Black-bass ibérique n’a qu’à bien se tenir !!!
Au petit matin, après avoir pris notre panier repas de midi préparé par Maïté, Patrice nous conduit jusqu’au club nautique situé dans une anse à proximité de l’hôtel. L’organisation est bien rodée, les pleins d’essence sont effectués la veille et les batteries chargées durant la nuit.
Les bateaux sont très bien équipés. Ce sont des coques alu pontées de 3.80m à 5.00m, avec un thermique en barre franche compris entre 13.5cv et 25cv (en Espagne, le permis est obligatoire au dessus de 15cv), un moteur électrique à l’avant avec Ipilot, ancrage GPS, etc … (MinnKota Terrova), et un sondeur couleur Humminbird ou Lowrance, avec GPS, down et Side Imaging.
De plus, Patrice peut également louer un magnifique bassboat, poussé par un 115cv …
Le soleil pointe le bout de son nez …
Le pont LGV en construction sur le Rio Tajo. Il semblerait que le chantier ait pris du retard suite à un problème technique
Et c’est parti pour de nouvelles aventures …
C’est au pied de ces falaises rocheuses qu’il faut prospecter si l’on espère tenter un black.
Le premier poisson !!!
On a du mal à imaginer qu’au pied de ce bloc rocheux, il y a 38.00m de profondeur
La première journée sera la plus prolifique en terme de poissons. 13 bass et 4 sandres, avec de nombreux loupés et décrochés. Plutôt pas trop mal pour une pêche annoncée comme difficile. On commence à comprendre comment pêcher, et on espère faire mieux le lendemain.
Mais les jours vont se suivre sans se ressembler. La température va progressivement augmenter durant la semaine, et en journée, on dépassera 31 degrés, avec une eau atteignant 24 degrés. Nous allons connaître quelques après midi où le poisson, en bon espagnol qu’il est, faisait sans doute la sieste.
Un petit sandre au cranck dans 20.00m d’eau … Etonnant, non ?
Mais content quand même, hein ?
Nous étions venus ici pour principalement pêcher le black-bass. Ce poisson devenant un peu compliqué à leurrer, nous nous sommes essayés au sandre, avec des montages en verticale dont nous ne maîtrisons pas vraiment la technique. Nous attraperons également une paire de petits silures.
Merci à Alain Villefranque, que nous avons côtoyé durant notre séjour à Alcantara, pour avoir initié Nass durant une matinée mémorable à la technique de la verticale. C’est un véritable spécialiste, doublé d’un pédagogue hors pair.
Chaud et sec, … Extramadura porte bien son nom
La petite anse qui était devenue notre point de rendez vous pour le repas de midi, pris avec les copains sous les oliviers. Que de bons souvenirs.
L’après midi, il fait de plus en plus chaud …
Mais on est à fond, on ne lâche rien
On brisera quelques crancks contre les falaises … Les blacks se tiennent juste à leurs pieds.
Le matin, il faut un peu s’habiller, il ne fait que 19 degrés pour un mois d’octobre …(humour)
La célèbre tour du château Floripes. Un roi d’Alexandrie aurait enterré à ses pieds un fabuleux trésor pour le soustraire aux chrétiens (la péninsule a été musulmane jusqu’en 1492)
Le pont LGV sur le rio Almonté. Nous ferons plusieurs sandres à son pied
Un sandre pris … Au sandra !!!
Décidément, le sandre ibérique apprécie le cranck-bait
Le pont sur la rivière Araya, qui est complètement à sec. Il n’y a pas eu de pluie ici depuis le mois de janvier
47 cm pour le plus joli black de la semaine … Content.
Le seul barbeau de la session. Ce n’est pas un comizo
Imaginez qu’il y a exactement la même chose sous l’eau. Durant cette session d’une semaine, j’accrocherai et je perdrai autant de leurres qu’en une saison de pêche chez moi …
Heureusement, nos efforts sont récompensés …
Qu’ajouter de plus : Alcantara Pesca Evasion, c’est un accueil chaleureux et sympathique, une organisation parfaitement au point, un plan d’eau fantastique, du poisson, des rencontres amicales qu’on oubliera pas … Le tout pour un budget plus que raisonnable. On ne pense qu’à une chose : Y retourner !!!
Encore merci à Maïté et Patrice pour leur accueil.
N’hésitez pas à prendre contact, le séjour vaut le détour : http://fr.alcantarapescaevasion.com/
Les rencontres que l’on n’oublie pas :
Lionel, Thierry, Michel, de Tarbes et Cahors (le pâté maison et le vin, au top !!!)
Michel, Guy, Alain, de l’Aveyron et Allier
Thomas et Bastien de Tours
AB
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