Un week end à la truite et au corégone dans le Jura

Que les jurassiens ont de la chance, ils possèdent un réseau hydrographique splendide avec de nombreuses rivières et des plans d’eaux superbes. Certes leurs rivières font souvent l’actualité à cause de la pollution mais on ne peut que rester admiratif de ces paysages enchanteurs, de ces eaux turquoises et de ces poissons magnifiques.

Il y a longtemps que l’envie me titillait d’aller passer un week end à la pêche dans le Jura, c’était prévu l’année dernière mais les eaux ont été trop fortes en avril pour me permettre de concrétiser ce périple. Pourtant les copains de la team Barésia, mon ami Olivier Bernolin, Marc Baud le président de la Truite de l’ Ain, Didier Rouméas figure locale de la pêche, les copains de la team Sultalus, les potes de l’ AMC, Remy le sioux Fishing…Bref, tout le monde me disait : Vas dans le jura, tu verras c’est géant.

Évidemment ma seule connaissance du Jura se résumait à Vouglans, grand lac mais Vouglans n’est pas représentatif de tout le Jura.

 

Donc quand Bruno des Sultalus m’a proposé une place pour une sortie entre potes à la mi avril j’ai sauté sur l’occasion de pêcher la truite zébrée et de tenter le corégone.

Je suis donc arrivé vendredi soir à Marigny à coté du lac de Chalain et au pied de la rivière d’Ain. Bruno, Clément, Vincent, Sylvain et Mat étaient déjà là depuis le matin et avaient déjà pêché. C’est Vincent qui avait pris quelques truites mais petites à la cuiller. Selon Bruno, la pêche était difficile, l’Ain avait monté dernièrement et était en phase de descente.

Comme souvent, ces retrouvailles furent joyeuses et les discussions se poursuivirent tard dans la nuit et le réveil trois heures plus tard fut laborieux. Même mon vieil ami Efferalgan codéïné n’a pas suffit à tuer les All Blacks qui jouait dans ma boite crânienne.

 

Direction l’Ain à cinq minutes du gîte et première constatation pour moi : « Que c’est grand ! », une rivière du Morvan géante avec des eaux cristallines.

 

Les berges sont quasi impraticables et c’est en wading la plupart du temps qu’il faut avancer. J’ai fait le choix des cuissardes car mes waders en toile ne protègent pas du froid mais j’aurai du choisir waders et pantalon de survêtement car la profondeur arrive vite et les cuissardes sont limites.

 

Nous démarrons la pêche sur une zone large et calme, la rivière grouille de vie, des vairons, des gammares partout ! Je comprend que les truites grossissent vite.  Je reste avec Bruno qui connaît bien le terrain et me servira de guide.

J’ai choisi l’option poissons nageurs de 7 à 11 cm  et une grande tête de ligne en fluoro pour la discrétion. Bruno lui ne fait pas dans la dentelle puisque c’est une cuiller Mepps 4 avec un coloris particulier qu’il ne quittera pas du week end.

Arrivé à un grand virage près d’une station hydroélectrique, Bruno nous dit qu’il s’en fait toujours une belle ici. Au bout de deux minutes, il annonce « poisson », une petite selon lui mais en réalité une belle mémère de 45 cm qui lui fera quelques beaux rushs.

 

Après la photo la belle zébrée repartira tranquillement dans son élément pour de prochaines aventures.

 

Nous insistons un peu sur le secteur et après un stop en pleine eau j’ai enfin la touche, deux grands coups de têtes plus tard c’est décroché, malheureusement pour moi, je l’ai senti plutôt petite.

Nous remontons un parcours magnifique, ponctué de radiers, de fosses, de courants. A l’un des plus beaux un pêcheur officie au bouchon, il piquera quelques ombres.

 

Nous sommes quatre à remonter le parcours amont et deux l’aval, pour eux  plus de réussite car Clément « le Muz » piquera une belle truite de 40 et un énorme ombre de plus de 50, toujours à la cuiller. Sylvain lui aussi piquera quelques poissons mais plus petits.

Vers la fin du parcours, repli car les meilleurs postes sont déjà occupés.

 

Pour Mat, Vincent et moi c’est capot sauf si on compte mon vairon qui s’est jeté goulûment par le dos sur le triple de mon jerkbait minnow.

 

Nous redescendons le parcours pour retourner aux voitures à 11h00. Il est un peu tôt pour l’apéro donc une petite visite s’impose. Direction tous ensemble vers les pertes de l’Ain et sa superbe cascade, mais ce n’est pas la cascade qui nous intéresse, plutôt les dizaines de truites en poste dans la réserve de pêche, c’est impressionnant je n’avais jamais vu ça même en rêve !

 

Nous redescendons sur Champagnole et là encore dans une zone interdite à la pêche c’est le festival de grosses farios Adidas en poste. L’Ain est une rivière superbe et je m’imagine bien pêcher à la mouche sur ces fabuleux spots.

 

 

Retour au gite pour un petit apéro, un repas léger, l’arrivée de Seb et Franck à qui je prêterai mon bateau pour un après midi corégone sur Chalain  et une grosse sieste pour les autres.

Vers 18h00 les pêcheurs de truites repartiront pour un coup du soir, je les abandonnerai pour aller visiter mon ami Didier Rouméas qui avait quelques superbes cannes et moulinets à me présenter. Merci Didier pour ton accueil toujours aussi sympathique, à charge de revanche chez moi !

Le retour au gîte est salué par un nouvel apéro et un bon bœuf bourguignon préparé par Bruno, mais cette fois c’est à minuit que nous irons nous coucher, après avoir fêté dignement  l’anniversaire de Seb (Morvan Pêche).

Le lendemain matin à 06h00, les mêmes têtes de déterrés pour nous et la fatigue qui se fait sentir. Nous préparons le bateau pour une sortie corégone initialement prévue à Chalain mais repoussée au lac d’ Ilay, où Didier m’a confié que ça mordait encore.

Nous mettons à l’eau vers 7h30 sur un lac d’un calme impressionnant. Déjà une bonne quinzaine de barques en place qui « gambent ».

 

Seb me file une canne spéciale très sensible de scion et une gambe de cinq nymphes chironomes et l’attente commence.

 

Soit je n’ai rien compris soit les nymphes n’étaient pas les bonnes mais je n’aurai aucune touche, idem pour Franck qui pourtant est un pêcheur régulier de corégone. Mat à coté de moi remontera un  poisson mais pas maillé (maille à 32 cm). Le combat est sympa, le corégone semble un vrai camion, les rushs sont nombreux et ça envoie sur ces petites cannes.

 

C’est Seb, en gros chateux comme d’habitude, qui piquera plusieurs corégones, un seul maillé et deux limites suivi de quelques petits de 25 cm.

 

Il paraît que la pêche du corégone est une pêche à laquelle on s’attache, c’est loupé pour moi. Je ne suis pas prêt de laisser tomber mes brochets pour cette pêche ou la lenteur passive associée à un profond ennui ne me laisse pas un bon souvenir.

 

 

Nous arrêtons vers midi pour un retour au gîte et la préparation du départ. Merci à Bruno pour cette superbe découverte de la rivière Ain, j’y retournerai. Corégone, ne tremblez plus, ce n’est pas moi qui viendrait vous casser la gueule un jour, je préfère les truites.

Gardez la pêche.

Les commentaires sont fermés.