Et pourtant, ils sont bien là …

WaterWolfBroc 21 07 2017Passé l’euphorie des premières semaines post-ouverture, ou bon nombre de brochets ont succombé à l’attrait de nos leurres, il faut bien se rendre à l’évidence : A Madine, la pêche du carnassier est devenue beaucoup plus difficile, même pour ceux qui pêchent au vif.

Mais la faute à qui, ou à quoi? Le vent? La chaleur estivale? Un apport de nourriture du à l’éclosion de nombreux alevins? La pleine lune? Une année à foin (année à rien, comme disent les anciens)? Toutes les conjectures sont évoquées, tous les dieux sont invoqués : Mais ou sont ils passés, ces satanés brochets?

Mon ami Laurent, sympathique et fervent amateur de technologies liées à la pêche (Il n’y a qu’à voir l’équipement électronique de son superbe bass boat pour s’en rendre compte…) a récemment fait l’acquisition de cette petite caméra profilée que l’on peut attacher à sa ligne, et derrière laquelle on raccorde un leurre via un fluoro ou un avançon : La WaterWolf (Savage-Gear).

Il y a quelques semaines, après quelques heures de pêche et lassé par l’apathie des brochets, il décide de mette en place la caméra, suivie par un gros articulé, et de battre du terrain. Tant qu’à ne rien prendre, autant mettre à contribution le temps passé sur l’eau pour tenter l’expérience vidéo.

Une spécificité de la caméra: On ne peut visualiser en temps réel ce que l’on filme, car elle ne dispose pas d’un écran de contrôle. Il faut attendre le retour à la maison pour pouvoir visionner son œuvre.

Après une paire d’heures sans une touche, de guerre lasse, mon ami est de retour dans ses pénates.

La caméra est reliée au PC, et, tout en sirotant une bière bien fraîche, Laurent regarde du coin de l’oeil les images tremblotantes qui se déversent à l’écran via le câble USB.

Et là, il n’en croit pas ses yeux, et manque de se blesser en tombant de sa chaise :

Les brochets sont bien là, et ils sont actifs. Pratiquement pour un lancer sur cinq, un brochet, voire parfois peut-être plusieurs, se décalent sur le poisson nageur.
La grande majorité de ces approches sont vraiment plus que furtives, et la plupart du temps, on ne devine qu’une ombre très rapide.
On pourrait être tenté de croire que certains mettent même un coup de tête dans le leurre, comme pour le tester.
Sur les quelques images réellement exploitables, on voit clairement que les poissons intéressés par le leurre sont comme stoppés dans leur élan, et ils s’en retournent, comme s’ils avaient flairés la supercherie.

Et tout cela sans avoir senti le moindre grattouillis, la plus petite secousse dans la ligne.
Laurent comptera une dizaine de brochets qui se seront approchés, ou auront suivi, mais qui, finalement, ne se seront pas laissés tenter.

Une journée de pêche qui fini en brecouille, avec la sensation d’avoir pêché une grande baignoire vide, c’est déjà arrivé à tout le monde. Mais se rendre compte, une fois rentré à la maison, du nombre de poissons qui “auraient” pu (ou du) se laisser prendre, il y de quoi se poser des questions.

Une petite vidéo des quelques images exploitables :

[youtube_sc url=”https://youtu.be/tFs0Xc04Fv4″]

Alors, le poisson, à la suite de la forte pression de pêche de l’ouverture, serait il devenu plus méfiant?
Ces réactions peuvent-elles être liées à la pratique du catch and release, avec un phénomène d’accoutumance?
Un leurre différent aurait il pu faire la différence?
Ou tout bonnement, ce comportement est-il lié à la saison, ou l’abondance de nourriture rend le poisson moins obnubilé par son alimentation, car il a tout loisir de choisir son repas?

Bien malin qui pourrait le dire …
Merci à Laurent Kuntz pour les images.

AB

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