Nombre d’entre nous sont sensibles aux thèses écologiques de protection de la nature, nos instances fédérales et nos AAPPMA ne sont elles pas garantes de la protection des milieux aquatiques ? D’autant plus que les association écolos profitent de la période des fêtes pour faire feu de tout bois dans la pub pour vous solliciter. Cette inquiétante dérive écolo qu’amorce la pêche depuis plusieurs années ne fait que profiter à une frange extrême de la société, celle qui veut la fin des pêcheurs au bord de l’eau.
Chaque pêcheur possède la fibre écologique, c’est indéniable. Nous nous émouvons tous des pollutions, nous admirons le ballet du martin pêcheur, du cincle plongeur. En février nous sommes nombreux à nettoyer les abords de nos lacs et rivières, pas seulement pour la pêche mais pour rendre notre coin de nature préféré beau et vierge de toute souillure. Par contre nous pestons contre la jussie, contre les cormorans, contre les poissons chats ! Nous coupons des arbres, déplaçons des cailloux, mais nous installons des poubelles et ramassons les détritus des autres. Ça c’est la vraie écologie, celle de l’homme qui arpente et se sert de la nature comme support à ses jeux, à sa vie en général sans pour autant la mettre en péril. Ceux qui me connaissent ou me lisent depuis longtemps savent que je me considère comme un écologue : je connais la vie et les mœurs de presque tous les animaux vivants de mon coin de nature, je sais différencier les arbres, les plantes, les roches mais je pêche et je chasse, je suis passionné par la nature mais c’est l’homme et l’humanité que je place au sommet de mes préoccupations.
Viens le moment où le pêcheur lambda s’emballe, le contemplatif l’emporte sur le sportif. On commence a être d’accord avec le fait d’interdire la motorisation thermique sur les lacs, le stationnement au bord des rivières sous prétexte que ça pourrait peut être apporter hypothétiquement une nuisance à l’eau. On arrête de réfléchir pas soi même pour prendre pour argent comptant les arguments de ceux qui nous paraissent sages. On commence doucement à croire que la nature à un cycle de vie comparable au notre ( une vie humaine) et qu’il est de notre devoir de la défendre.
C’est à partir de là que ça part en vrille, l’homme veut un engagement, c’est dans sa nature profonde, et il trouve là un défi à relever. Mais pourquoi devenir bénévole au sein de son AAPPMA alors qu’on tue des baleines à l’autre bout du monde et qu’il est si facile de cliquer sur « j’aime » sur Facebook ou faire un virement par Paypal?
Permettez moi un bref aparté qui illustre cet emballement. Le 30 juillet 2005, le conseil d’administration de mon AAPPMA « la Gaule Lucenoise », dont je n’étais pas encore membre, par cinq voix contre deux, avait offert une subvention de 1000 euros à une association écologiste nouvellement crée qui se battait contre l’agrandissement d’une porcherie locale. Désormais la porcherie est là, à 10 km de notre parcours de première catégorie et aucun effluent n’a jamais transité par notre rivière le Ternin.
Comment une petite AAPPMA d’à peine 130 membres a t’elle pu offrir la moitié de son budget annuel (donc des cotisations de ses membres) à une association d’écolos sans que ceci ne soit voté en AG et est ce à une AAPPMA de subventionner une association écolo pour payer ses frais de gestion courante?
Rien sur cette subvention n’a servi à la pêche ou à la protection du milieu aquatique sur les baux que détenait mon AAPPMA, tout est parti en frais d’avocats et d’expertise pour l’association en question.
C’est là l’exemple d’une dérive écolo qui n’aurait jamais du avoir lieu. Les dirigeants de l’époque ont confondu leur idéologie propre à l’intérêt de l’ AAPPMA. A titre personnel, si j’en avais été membre cette année là, j’aurai engagé des poursuites judiciaires afin que cette somme soit rendue aux pêcheurs.
Le pêcheur amateur d’écologie, dans son cheminement de pensée et le temps passant va soit s’assagir et s’engager au sein de son AAPPMA soit finir de se radicaliser dans son jugement vert. En effet, à force d’admirer les animaux et les poissons il risque fort de devenir sensible aux discours radicaux d’une poignée de khmers verts qui portent la nature au pinacle et accusent l’humanité de tous les maux. Pourtant l’humanité, c’est une partie de la nature non ? Elle n’est pas idéale mais elle est ! Elle est comme elle est doit être pour vivre, c’est sa nature à elle.
Ceux que j’appelle les escrologistes, ou que d’autres appellent les khmers verts même si le terme est outrancier, veulent en outre s’impliquer dans tout. La plupart du temps ce sont des bobos possédant un bon niveau de vie, ayant le temps de s’investir dans un tas d’activités toujours en rapport avec leur « nature » et se coupant socialement du reste de la société qu’ils méprisent.
Ces bébé ayatollahs vont haïr tout ce que leur gourou parisien va leur jeter sous la dent, ainsi on les verra vitupérer contre l’exploitation des gaz de schistes (qui est interdite en France faut il le rappeler), contre la corrida, contre l’effet de serre, contre les animaux de cirque…….Par contre localement, on ne les verra jamais au bord de la rivière quand il faut nettoyer par exemple, et coté prosélytisme, il battent à plate couture les témoins de Jéhovah avec le mensonge et la manipulation comme crédo.
Ces radicaux finissent par devenir extrémistes dans leur jugement et nombre d’entre eux en deviennent risibles. Certains veulent faire interdire la pêche aux appâts vivants, pas que les vifs mais le ver aussi ! Ceci sous prétexte que nous sommes assez « intelligents » pour ne pas faire souffrir un être vivant. Ne rigolez pas, c’était au programme des verts aux européennes il y a une vingtaine d’année déjà.
Ceux là ne veulent qu’une chose c’est faire interdire la pêche car selon eux elle est indigne de la morale qu’ils voudraient nous imposer. Elle perturbe les milieux, gène la vie sauvage par le dérangement induit, salit la nature par les déchets abandonnés, et grand crime au dessus de tout, elle tue des poissons sauvages !
Je le dis sans aucune prétention politique ni positionnement idéologique radical mais ils veulent nous voir disparaître pour pouvoir avoir la main mise totale sur la campagne avant de partir à la conquête de la ville.
Si nous les laissons faire, si nous acceptons de voir les décisions importantes prises en comité paritaire avec des extrémistes pour qui l’humanité est néfaste, nous finiront par disparaître ou au moins par voir notre loisir préféré se réduire comme peau de chagrin.
Peut être donnez vous au WWF, à Greenpeace, à l’ ASPAS, à FNE, à la LPO ….Gardez plutôt votre argent ou donnez le aux nécessiteux, à la recherche médicale, pas à ces associations où la masse salariale payée à se pavaner et la pub sur les média nationaux dévore 90 % du budget des dons. Réfléchissez deux minutes et offrez plutôt un repas à un pauvre plutôt qu’engraisser des nantis extrémistes qui partiront en croisière avec votre argent pour prendre en photo des queues de baleines !
J’en veux pour preuve ce dernier exemple de leur incurie. Localement, sur le parcours de mon AAPPMA, le syndicat des eaux local a fait construire deux lagunages. Cela part d’une bonne intention pour traiter les effluents domestiques, sauf que ces lagunes sont à deux pas d’une rivière de première catégorie. En cas d’orage, de mouvement de terrain, d’incident…Où ira cette eau souillée ?
Et là que font nos écolos locaux, nos écolos nationaux, ces associations subventionnées à tous les étages ? Rien, c’est le silence total malgré les alertes de l’ AAPPMA. Après tout ce n’est qu’une rivière ce n’est pas un ours ou un loup !
Pour conclure, amis pêcheurs, sachez que nous n’avons pas d’amis chez les militants écolos. Ils nous supportent, se servent de nous mais n’attendent que le moment propice où ils pourront nous faire disparaître.
Bien entendu je généralise, il y a partout en France des exemples qui démontrent le contraire de ce que j’écris mais c’est si rare….
Relire mon article sur la LPO qui a fait annuler une battue de cormorans organisée par une AAPPMA : Cormorans, ils arrivent !
Gardez la pêche.
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