La rivière n’est pas un milieu uniforme et la pêche au vairon manié de la truite est soumise à un certaine expérience du pêcheur qui saura s’adapter en fonction des postes pratiqués pour optimiser sa façon de leurrer dame fario.
Il existe nombre de montures à vairon que vous pourrez découvrir dans une page du dossier consacré à la truite mais il existe aussi nombre de rivières différentes dans leur débit, leur profondeur moyenne, leur type de fond et d’autres paramètres qui nous obligent à nous adapter en permanence si on veut pratiquer une pêche efficace.
Bien que la truite raffole du vairon, la plupart du temps elle ne quittera guère son poste que de 50 cm pour en gober un, certes un jour vous verrez une truite traverser la rivière pour s’attaquer à votre vairon mais c’est plutôt rare en ce début de saison par eaux froides.
Les farios sauvages peu éduquées des ruisseaux ne se posent pas la question et se jettent comme des damnées sur un vairon mort présenté à n’importe quelle hauteur et n’importe quelle vitesse mais en rivière « normale » il convient de soigner dans un premier temps la présentation.
Pour ce faire la discrétion est le point à placer en avant de votre stratégie, discrétion du bas de ligne en fluorocarbone soft ou en copolymer mais aussi discrétion du pêcheur que beaucoup ont oublié.
Permettez ce petit aparté sur la tenue des pêcheurs de truites actuels. Lorsque j’ai commencé avec mon pépé, du haut de mes 12 ans, une des premières choses qu’il m’a dit est de ne pas faire de mouvements brusques et de ne pas m’ habiller en clown multicolore. Plus tard mon beau père, fameux pêcheur de truites lui aussi m’a conseillé une longue canne pour pêcher au toc même en ruisseau afin d’être invisible aux yeux de la truite et j’ai pu constater la différence en termes d’efficacité.
Je vois dorénavant des pêcheurs de truites semblant victimes des modes urbaines et se déguisant en rappeur de banlieue à la pêche. Désolé les gars, mieux vaut s’habiller en local, c’est-à-dire en couleurs neutres qu’en fashion-victims avec les logos de nos marques préférées. Les truites et les chevesnes ne sont pas bigleux et des couleurs qui n’ont rien à faire dans le biotope associées avec des mouvements rapides vont les mettre en alerte et il sera plus dur de les faire mordre.
Une fois cet élément de discrétion pris en compte, on s’équipera en moyenne de trois types de montures qui tiendront dans une petite boite. Il vous faudra des montures nageuses, des plombées en tête et des plombées en corps.
La nageuse est la célèbre monture Ariel avec son disque de plastique. Celui-ci en s’opposant à la force du courant va générer du wobbling comme une bavette de poisson nageur et ainsi fera battre la queue de votre vairon. Faites l’essai entre ce type de monture et une autre et vous constaterez que votre vairon remue plus avec une Ariel. Cette monture est la plus délicate à mettre en place car elle demande l’usage d’une aiguille à locher. En action par un matin frisquet de mars et au petit jour, ça devient franchement galère de la mettre en place sur un vairon.
La monture Ariel est idéale pour peigner les zones peu profondes de type radier ou fin de pool, là où la rivière est large. On l’emploie comme une cuiller et on ratisse le secteur. Comme le vairon et la monture remontent sur le bas de ligne durant le combat on a presque aucun décroché avec cette monture, mais quand on s’accroche au fond, c’est pareil !
La plombée en tête est plutôt passe partout, on la retrouve souvent sur des mini-montures Drachko mais la monture Eden d’ Himara Fishing à la palme concernant la mise en place facile. c’est la monture que j’utilise le plus souvent pour pêcher les postes. Sa plombée en tête fait qu’elle tombe assez précisément sur la zone convoitée et il suffit de l’ animer. Son plombage amovible et réglable permet de passer d’une zone peu courante à une très courante.
Sur un radier on peut aussi pêcher canne haute et la laisser dériver en frôlant le fond.
Terminons avec une monture plombée en corps que j’emploie de moins en moins car elle ne fonctionne bien qu’en plan d’eau ou dans les zones assez calmes mais profondes de la rivière où elle donnera une nage planante à votre vairon.
Seul souci selon moi, elle demande l’usage de gros vairons car le lest central a tendance à souvent déformer outre mesure le poisson et lui percer la cavité abdominale. En outre on en peut pas régler le poids du lest qui est toujours assez léger sur ce type de montures.
Une fois arrivé au bord de l’eau, au lieu de jeter comme un forcené votre vairon sur le premier poste qui paraît intéressant, prenez une minute pour essayer de lire l’eau. Regardez comment le courant se comporte, où est la veine d’eau principale, s’il y a des caches à proximité… Une fois analysé le poste, montez la bonne monture, celle qui passera idéalement sur la zone choisie. C’est facile, montez trois montures et conservez-les dans le bocal à vairons, ainsi vous pourrez choisir et mettre en place cette monture équipée en une seconde.
N’hésitez pas à changer autant qu’il le faut, certes c’est dur et ce n’est pas dans la nature humaine, surtout pour un jour d’ouverture où nous courrons tous comme des gamins. Pourtant en adaptant sa monture au poste, son grammage, sa vitesse d’animation…On est plus efficace et c’est ce que nous recherchons tous non ?
Gardez la pêche.
Relire la page sur la truite au vairon manié
Relire ma page sur les montures à vairon
Relire mon article sur les montures Eden Vairon d’Himara Fishing
Les commentaires sont fermés.