Tarifs des leurres, du grand n’importe quoi

Vous l’avez certainement remarqué à moins d’être aveugle, le tarif des leurres varie du simple au quadruple pour quelque chose en plastique de quasiment équivalent. Qu’est ce qui justifie un tel écart et pourquoi certaines marques affichent des tarifs exorbitants ?
Lorsque j’ai commencé la pêche au leurre il y a un bon demi-siècle, on trouvait quelques cuillers, quelques twists et têtes plombées et quelques modèles de Rapala.

La pêche en ce temps là était alimentaire et si le coût des leurres avait été plus élevé nous serions tous revenus à la pêche aux appâts naturels. Puis le temps a passé, les leurres japonais avec leurs superbes finitions sont arrivés et les tarifs ont bondit. Désormais on ne perd presque plus de leurres durs en embarcation, il n’y a guère qu’en rivière où on en laisse au fond en pêchant du bord. Ce qui n’était pas acceptable avant avec un leurre cher finit par le devenir maintenant quoiqu’avec le développement des sites de E-commerce chinois beaucoup font marche arrière en achetant des leurres pas chers et aussi bien finis que leurs homologues qu’on trouve chez les détaillants.

Ce qui fait le prix d’un leurre japonais est d’une part sa conception, ses tests pour arriver au produit final puis la fabrication d’un moule industriel très onéreux, l’accastillage et la peinture qui se font manuellement, l’emballage et la distribution. Cette étape entre l’idée du leurre et le produit fini dure environ deux ans. Pour nous Français viennent ensuite la marge de l’ importateur qui prends des risques en investissant dans un lot dont il faudra intégrer les frais de douane, il lui faudra aussi stocker ces leurres puis mettre en place un circuit de distribution pour les écouler tout en prenant en compte la masse salariale. Vient alors le détaillant qui lui aussi achète par lot, stocke et doit prendre en compte les frais de fonctionnement de son magasin et les salaires des employés.

Hormis la marge des détaillants qui varie normalement entre 30 et 40 %, pour les autres marges c’est le bal des faux culs.
Aucun distributeur ne veut avouer quelle marge il met en place pour faire tourner sa boite et certains font exprès de vendre moins mais très cher pour faire croire au produit d’exception.
Pour illustrer mon propos, qu’est ce qui peut justifier qu’un célèbre swimbait qui commence par Ba coute entre 130 et 150 euros alors que sa copie chinoise coûte 12 euros ? Certains rétorqueront qualité de nage, finition…Mais est ce que ça justifie un tarif X10 ? Y-a-t-il de l’or dedans ? Pourtant en y regardant de plus près sur tout ce que nous pouvons acheter, on constate que le Cochonou c’est 20 euros le kg et un saucisson artisanal de porc noir gascon c’est 72 euros le kg soit 3.5 fois plus cher mais je connais très peu de gens qui mangent du saucisson à ce prix là, alors que pour le swimbait cité, tous les jeunes en ont un ou plus.

En fait on nous vend du rêve et le rêve se paye en fonction de que l’on est prêt à payer pour rêver. C’est comme les I Phone, avons-nous besoin, nous gens normaux, d’un téléphone à 1000 euros alors qu’un à 200 est déjà un très bon smartphone.
Comme je suis curieux de nature, j’ai donc acheté une grande partie des copies chinoises au fil du temps pour les comparer aux originaux. Si quelquefois j’ai été déçu, dans l’ ensemble j’ai plutôt été surpris de la qualité de la majorité des copies par rapport à leur prix de vente. Qu’il y ait des copies en vente libre ce n’est moralement pas acceptable mais qu’on nous prenne pour des quiches avec une pochette de 4 leurres souples à 20 euros ne l’est pas non plus. Cette stratégie du haut de gamme payé très cher risque d’aller droit dans le mur à terme. Imaginez perdre votre leurre hyper cher sur un lancer, la tresse qui se chevauche et claque, le brochet qui coupe votre bas de ligne, un accroc impossible à décrocher…Et c’est 150 balles qui s’envolent, comment accepter ça ? Perdre 10 euros fait déjà mal mais ca reste psychologiquement acceptable.

Dans le registre du tarif on trouve aussi des marques françaises ou européennes proposant des leurres aboutis et très bien finis, semblables en termes de finition aux japonais mais autour de 12 euros pas 30 ! Là encore c’est du n’importe quoi, la marque qui vous vend un crank à 12 euros ne vends pas à perte rassurez-vous mais elle vend au juste prix, l’autre se moque de nous et nous empapaoute. Regardez dernièrement la qualité des leurres Caperlan, conçus en France et fabriqués en Chine comme la très grande majorité des leurres dans le monde qui sont aussi fabriqués en Chine. Caperlan nous propose des leurres splendides et efficaces à des tarifs qui font plaisir au porte monnaie.

Pour conclure, libre à vous de dépenser de fortes sommes dans un leurre, du moment qu’il vous fasse rêver car c’est du luxe pour vous faire vous sentir un peu au dessus de la mêlée. Mais de grâce qu’on arrête cette course à l’échalote et que les tarifs reviennent à la baisse sinon les chinois tueront le marché du leurre et nos marques Françaises disparaitront doucement.
Gardez la pêche.

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