Nombreux sont les lacs de barrage dans le centre du pays, la plupart sont destinés à la production d’électricité, au soutien du niveau des voies navigables ou l’écrêtage des crues. La pêche n’y est pas plus compliquée qu’ailleurs mais il y a quelques trucs à savoir pour bien réussir.
Le lac de barrage classique se caractérise principalement par un marnage plus ou moins important avec un point bas vers la mi novembre et un remplissage total au printemps. Cet état est à nuancer en cas de production d’électricité où le niveau va fluctuer en fonction de la demande avec un marnage de plusieurs mètres en quelques jours.
Ce marnage irrégulier est le plus compliqué à gérer pour les pêcheurs car il entraine un dérangement des poissons et des changements de postes réguliers. Pour le cas du soutien des niveaux des canaux ou l’écrêtage des crues, le marnage est plus régulier et lent, il dérange moins le poisson et permet même la végétalisation des berges avec des espèces de type saules.
Il existe en gros deux types de lacs de barrage, ceux profonds et encaissés avec beaucoup de relief subaquatique et ceux de plaine de type bassine avec un fond plus régulier. Ces lacs ne favorisent pas la reproduction des poissons, avec le marnage les herbiers aquatiques ont du mal à s’installer et il arrive souvent que la ponte ou les frayères soient exondées.
En hiver la plupart des carnassiers ont tendance à se poster dans la partie la plus profonde du lac ou à sa proximité. C’est ainsi qu’on les trouvera sur des zones assez restreintes comme par exemple sur un lac chez moi où à partir de décembre tous les carnassiers se rassemblent sur moins de 10 % de la superficie. Il devient donc alors beaucoup plus facile de les trouver et de tenter de les faire mordre. Il faut pour cela que les blancs se regroupent au fond, tant que vous en verrez beaucoup au sondeur sur une grande partie du lac à une profondeur déterminée, les carnassiers ne seront pas encore regroupés et difficiles à pêcher.
On trouve en plein cœur de l’ hiver sur les lacs profonds des carnassiers entre 8 et 20m, il faut éviter de pêcher plus creux que 12m si on souhaite pratiquer le catch and release en évitant les incidents de décompression. Sur les lacs rocheux à fort relief on recherchera comme très souvent les abords des pointes, en pêchant autour à différentes profondeurs. On recherchera aussi les hauts fonds, les ruines submergées, les forêts d’arbres noyés. Tous ces postes seront des caches et des zones d’ affuts pour les carnassiers qui y trouveront du poisson blanc mais aussi des écrevisses.
Sur ces mêmes lacs s’ils sont peu profonds, un grand coup d’eau peut faire monter les carnassiers à l’ amont qui trouveront une eau moins froide, c’est ainsi que les brochets vont quitter les eaux profondes en janvier pour rejoindre l’amont du lac et chercher une prairie noyée pour y frayer. Donc en décembre et janvier, cherchez les perches et les sandres dans la zone du barrage, les brochets dans la zone profonde en décembre et plus en amont du lac en janvier où les plus jolis seront les premiers à se déplacer.
Sur les lacs de plaine qui sont souvent des lacs destinés à l’alimentation des canaux, la zone hivernale correspond au moment où le lac se recharge doucement. Le marnage étant plus lent, les carnassiers en semblent moins sensibles. On les trouvera aussi dans la zone la plus profonde du lac de plaine, près de la prise d’eau, en plein centre du chenal où passait la rivières avant la construction du lac. Là aussi il faut attendre que les blancs se regroupent dans le profond et ne nagent pas dans tout le lac. C’est facile avec un sondeur, on saura alors qu’il faudra chercher les carnassiers le long des digues au niveau du barrage en cherchant à différentes profondeurs. Les sandres seront souvent au milieu du lac et les brochets plus près du bord, quand aux perches elles seront compliquées à localiser car elles continuent à bouger même au cœur de l’ hiver.
Un lac de barrage c’est grand et on peut vite passer à côté de la pêche en insistant trop, mieux vaut être mobile et se déplacer rapidement de postes en postes en cherchant l’activité.
Gardez la pêche.
