Le carbone et les cannes à pêche

N’attendez pas de moi un article super technique, à cela deux raisons, la première est que je n’en ai pas le niveau, la seconde est que je pense qu’un tel article serait juste un peu indigeste au pêcheur commun, je resterai donc à quelques notions de base sur ce qui fait que ce matériau est idéal pour les cannes à pêche.

Le carbone c’est quoi donc ? C’est un élément  qu’on retrouve dans toute la chimie du vivant, sous forme pure c’est le graphite ou le diamant.

image fruitsdusavoir.org

Des industriels ont mis au point la fibre de carbone qui une fois tissée va donner le fil de carbone, c’est lui qui sera tissé en nappes qui seront le constituant des blanks.

 

Il n’existerai que trois fabricants de fils de carbone : Mitsubishi, Toray et Granoc et un grand tisseur de nappes : Reglass (italie) qui fabrique des cannes à pêche pour différentes marques ou qui vend les nappes à des fabricants de cannes selon leurs spécifications.

On retrouve désormais le carbone dans les accessoires auto, les cadres de vélo, les cannes à pêche, l’industrie aéronautique. Le carbone est pour l’heure ce qui se fait de mieux en terme de légèreté/résistance.

 

Il existe plusieurs fabricants de nappes qui utiliseront des fils de différents diamètres et de différentes résistances selon le produit à fabriquer.  Les nappes seront alors tissées fines ou très fines, plus ou moins serrées.

Les fils sont tressés par une machine à tisser et imprégnés d’une résine, la nappe qui en sort est dite prepeg et quasiment prête à l’emploi. Il convient alors de la stocker au froid pour une durée déterminée pour ne pas sécher sa résine outre mesure.

Une nappe de carbone c’est un morceau d’environ 60 cm de large sur une très faible épaisseur.

image eu.purefishing.com/laurent Checko

 

C’est la résine utilisée pour l’imprégnation de la nappe qui lui donnera une partie de sa spécificité. Les fameuses résines nano contiennent des microparticules de carbone qui vont s’insérer entre les fibres et donner un liant plus homogène. Ceci va rejaillir sur le poids de l’ensemble car il y aura besoin de moins de résine.

Les morceaux de carbone sont alors découpés comme on découperait du tissu puis roulés sur un mandrin et collés. C’est une machine qui enroule la nappe sur le mandrin pour éviter la formation de micro bulles d’air.

image daiwa-france.fr

 

Ensuite on les passe au four pour une durée très précise, four sous vide d’air ou à forte pression pour éviter la formation de bulles et la déformation de la matière.  La canne est ensuite démoulée, découpée, assemblée, peinte, équipée d’anneaux et prête à l’emploi.

 

Qu’est ce donc que le module ?

On entend souvent dans les pubs des fabricants « haut module, très haut module » . Le module serait le rapport entre la rigidité et le poids pour simplifier. Plus le module est élevé plus le blank est léger et résistant à la contrainte.

Pour les cannes de bonne qualité on utilise des modules entre 24 et 40 tonnes, voir 46 tonnes pour les cannes les plus résonnantes. Corollaire à cette rigidité, une fragilité plus importante au choc et un coût lui aussi plus important dès qu’on monte dans le très haut module.

image Ultimate Fishing

 

Il existe même un module de 65 tonnes mais inapte à faire des cannes car bien trop rigide.

 

Qu’avons nous donc besoin pour une canne ?

En fonction de sa destination on cherchera une canne rapide ou pas, résonnante ou pas, chère ou pas ! C’est là que les spécialistes ont leur mot à dire parce que pour tous le carbone ne fait pas tout sur une canne, c’est la forme du mandrin, le choix du module, l’épaisseur de la nappe, la nature et la qualité de la résine qui font en partie les cannes exceptionnelles, sans oublier le savoir faire des ouvriers et techniciens.

Ce n’est pas parce qu’une canne sera annoncée 40 tonnes très haut module qu’elle sera meilleure qu’une 24 tonnes, elle sera juste plus légère et rigide, pas forcément ce qu’il faudra pour votre pêche !

 

Vous l’aurez compris à la lecture de ces quelques lignes que le carbone est la matière première mais ça ne fait pas tout, un tas d’autres éléments sont à prendre en compte pour faire une canne. Avant de vous ruer chez votre détaillant pour lui poser des question sur le tonnage des carbones utilisés dans les cannes qu’il vent, posez vous la question de savoir ce que vous attendez de votre canne et faite ensuite confiance aux grandes marques.

J’espère ne pas trop vous avoir déçu avec cet article qui survole un peu le sujet mais c’est tellement technique que peu d’infos circulent à ce propos.

Voici deux vidéos de Jérôme Lagarde qui nous fait visiter l’usine Reglass en Italie, avec pas mal d’infos sur le carbone.



Gardez la pêche.

 

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