La France termine 3ème au championnat du monde bateau en Estonie

logo gn carnassiers 2015Communiqué du GN Carnassiers: Championnat du monde de pêche des carnassiers aux leurres artificiels en bateau — Estonie 2015 – Lac Viljandi – 25 & 26 Septembre.

Médaille de bronze pour l’équipe de France.

Que cette aventure fut difficile à mettre en place, la défection tardive de nos champions de France, Damien Bourgeais et David Bourdet dû à l’attente d’un heureux événement dans la famille Bourgeais. De plus suite à des problèmes de disponibilités professionnelles trois équipes n’ont pu répondre à nos sollicitations. Grâce à leur extraordinaire performance lors de la Holbina World Cup en Roumanie, et à leur parcours depuis de nombreuses années nous avons pu convaincre l’équipage Alain Marragou et Nicolas Delebarre de venir épauler Frédéric Laupin et David Menteur dans cette aventure qu’est, le Championnat du Monde de Pêche des carnassiers.

Un gros travail de recherche a été réalisé par notre Capitaine Frédéric Laupin afin de préparer au mieux cette compétition mondiale, il a reçu dans cette lourde tâche l’apport des autres membres de l’équipe de France et de Mr Quentin Dumoutier, ingénieur hydrobiologiste afin d’établir une approche stratégique fiable.

C’est avec beaucoup de fierté que je tiens à remercier, ces passionnés qui ont su poursuivre leur rêve de médaille, la troisième collective en trois ans de participations aux divers championnats du monde carnassiers en bateau pour notre pays.

Cette médaille fut magnifique pour le groupe et quelques larmes de joie ont coulé, montrant l’attachement de ces sportifs à leur pays et à leur sport.

Frédéric Marre, Manager de l ‘Equipe de France Bateau

EQUIPE DE FRANCE BATEAU MEDAILLEE DSCN0110 (1)

 

Voici le compte rendu signé du Capitaine Fred Laupin:

“Après un trajet en voiture et deux avions, nous voilà en terre estonienne. Première déconvenue dès notre arrivée à l’aéroport de Tallinn, il manque une valise de leurres et le tube de cannes d’Alain et Nicolas. On nous annonce que les bagages sont égarés. Le partage du matériel sera donc de mise pour les journées d’entraînement et c’est soucieux que nous terminions les 2h30 de bus qui nous séparent du site de la compétition. Les bagages manquants seront finalement livrés à l’hôtel 48h plus tard.

La découverte du lac nous confirme plusieurs points, c’est petit (155 hectares), la végétation est très présente sur les bordures et l’eau est claire mais chargée de particules. Nous avons hâte de jeter nos premiers leurres pour voir ce qui peuple ces eaux.

Les 2 jours d’entraînement

Chaque journée d’entraînement commence par le même rituel. N’ayant pas pu acheminer nos propres embarcations, il nous faut tirer au sort les bateaux qui nous sont alloués par l’organisation pour la journée. Nous obtenons des bateaux peu adaptés à la pêche d’un tel environnement. Ils sont plus propices à la pêche de la mer Baltique ! Les francs bords sont énormes et nous n’avons pas de moteurs électriques. Bref, il faut s’adapter !

Pour exploiter au mieux les 2 x 6 heures autorisées, nous établissons une stratégie d’entraînement. Le 1er jour, chaque équipage explore une partie différente du lac et nous décortiquons méticuleusement et méthodiquement les couches d’eau, les tailles de leurres, les vibrations, les couleurs et les animations. Premier constat : ce n’est pas le feu ! Nous comprenons assez vite que la pêche est difficile, les poissons sont peu nombreux et de taille minuscule. Voilà pourquoi, les mailles sont fixées à 23cm pour la perche et 45cm pour le brochet. 4 jours de pêche intense sur ce petit milieu… les touches ne vont pas être faciles à déclencher et ça ne va pas être une partie de plaisir !

Quelques pattern semblent sortir du lot et nous donnent des pistes à approfondir le lendemain. Le 2ème jour nous inversons les secteurs pour que les 2 équipes aient une vision globale du lac et nous peaufinons les techniques. La pêche est déjà nettement plus compliquée que la veille. A l’issue de la journée, nous nous réunissons pour établir notre plan d’attaque. On y est, demain les hostilités commencent.

Day 1

La chance nous sourit à moitié car David et moi-même obtenons un bateau muni d’un moteur électrique. Ce qui n’est pas le cas pour Alain et Nicolas. Heureusement, ces gars-là ont du mental !

10 heures. Le coup d’envoi est donné, les bateaux jaillissent de la starting line et nous nous rendons sur la zone retenue. Nous pêchons la berge qui nous a donné le plus de résultats lors de l’entraînement. Rapidement, Alain et Nicolas mettent un premier poisson à l’épuisette. Un broc de 48cm, Yes ! Ça marque ! C’est bien parti mais cela ne dure pas. C’est incroyable, nous avons les touches, nous prenons les poissons mais rien ne maille par la suite. On s’accroche, on continue, on varie mais le scénario reste inchangé jusqu’à la fin de la manche.

Nous sommes 12 ème sur 16 nations au terme de cette première manche. Nous prenons un coup au moral mais l’analyse du classement montre que la journée a été chaotique pour la grande majorité des nations. Seuls la Lituanie et l’Italie semblent tirer leur épingle du jeu. Les discussions avec les autres capitaines me confortent dans l’idée que nous n’avons pas si mal pêché. Beaucoup n’ont fait que 2 ou  3 touches mais ont eu la chance de tomber sur 1 ou 2 poissons maillés. Il faut se remobiliser. Nous sommes persuadés que nous avons compris la pêche et que nous  n’avons seulement pas eu la chance de tomber sur des poissons comptabilisables.

Day 2

Gonflés à bloc, bien décidés à montrer que les français savent pêcher, c’est la rage au ventre et le couteau entre les dents que nous débutons cette 2ème manche. Notre tactique reste inchangée, nous changeons juste de berge pour nous adapter aux conditions climatiques du jour. La concentration et l’application sont maximales. Nos leurres souples se posent délicatement au ras des roseaux et glissent lentement jusqu’au pied de la végétation flirtant avec les herbiers. La pêche semble être très compliquée pour les bateaux qui nous entourent, alors que nous avons encore plus de touches que la veille. La chance a tourné aujourd’hui, plusieurs poissons dépassent la taille limite, on est dans le coup ! Allez, on continue, on ne lâche rien jusqu’à la dernière minute.

A la fin de la manche, nous avons 3 brochets maillés par bateau… ça sent bon ! Il faut maintenant attendre les résultats.

Le classement

Moins d’une demi-heure plus tard les feuilles du classement sont affichées. Derrière la vitre, nous sommes nombreux à nous bousculer, impatients. Première satisfaction, la France remporte la 2ème manche en s’emparant des 2ème et 3ème places du jour. Nous sommes conscients que nous allons opérer une belle remontée au général car à part l’Estonie (qui a bien profité des informations de notre commissaire !), la Lituanie et l’Italie, il y a pas mal de contre-performances.

Le moment tant attendu arrive : le classement final des nations. Les 2 premières feuilles sont collées, nous ne sommes pas dessus, nous sommes donc dans la premières moitié du classement. 3ème feuille collée, toujours pas de « France », super on est dans le top 5. Dernière feuille… je vois le drapeau français, mon regard se décale, je n’y crois pas, c’est bien un 3 qui est en face, c’est énorme, on l’a fait, on est sur la boîte ! Je traverse la foule en hurlant de joie et rejoins mes camarades pour une accolade collective et un moment de joie intense. Quel remontée, quel scénario, quelle aventure !

Voilà une médaille qui récompense une confiance, un esprit d’équipe sans faille et une volonté de porter au plus haut les couleurs de notre pays. Je remercie au nom de l’équipe de France tous les partenaires qui nous ont permis de vivre cette aventure et notre fédération sportive le GN Carnassiers.

Je termine en vous disant toute ma fierté d’avoir été le capitaine de cette équipe cette année.

Fred Laupin”.