Vif : Ferrage à la touche et armement

Beaucoup d’entre nous ont arrêté la pêche au vif à cause de la casse qu’elle peut occasionner si on relâche ses poissons, or il s’avère qu’avec un armement adapté on ne blesse pas plus les poissons qu’au leurre.

C’est vers la fin des années 80 que l’écrasante majorité des pêcheurs aux vifs ont commencé à se poser la question de l’armement. Il faut dire qu’à l’époque les bas de lignes se vendaient tout prêts, on trouvait alors des triples montés sur des crinelles gainées vertes ou des simples, voir des doubles avec des hampes de différentes tailles.

Le montage traditionnel était composé d’un triple en gueule ou un triple loché sous la peau et placé sur le flanc devant ou derrière la dorsale.

 

Ce montage  était attaché à une ligne à bouchon, avec un flotteur qui offrait beaucoup d’inertie. Il fallait donc attende que le carnassier engame avant de ferrer et on conseillait d’attendre au moins 30 secondes à minima. Je me souviens d’une de mes premières prises au vif avec une perchette comme vif. Mon bouchon s’était enfoncé et avec l’impatience de la jeunesse, j’avais quasiment aussitôt remonté ma ligne doucement. J’ai vu arriver mon brochet avec la perche en travers de sa gueule et l’hameçon à l’extérieur qui évidemment ne s’est pas piqué.

Plus tard j’ai affiné mes montages avec un flotteur ayant moins de portance, un bas de ligne plus long et ainsi le poisson avalait rapidement le vif. J’ai fini par pratiquer en finesse avec des bouchons destinés à la pêche à la bolognaise avant de découvrir les nouveaux armements.

 

Donc, l’un des premiers que j’ai mis en œuvre fut le triple planté devant la dorsale du vif. Il laissait beaucoup de liberté à l’appât, le laissait vivant longtemps et comme le brochet prends par le flanc (normalement) il se piquait dès l’attaque.  J’avoue avoir eu très peu de ratés avec ce montage que j’utilise pour des pêches rapides de postes avec un vif bien décollé du fond.

Pas besoin d’ attendre, on ferre dès qu’on voit le bouchon plonger à condition comme précisé avant d’avoir un flotteur offrant peu d’inertie et un bas de ligne long d’au minimum 60 cm. On peut le réaliser au bord de l’eau facilement avec une crinelle nouable ou thermo soudable.

 

Le second est un montage qu’il faut préparer à la maison, il offre toutes les garanties pour un ferrage réussi à la touche. Il se compose d’une crinelle gainée, généralement une multibrins très souple, un hameçon simple à large hampe et un triple très affuté.  Le simple devra avoir une grande ouverture car on l’enfilera dans la gueule du vif et celui-ci devra avoir le plus de mobilité. Je le passe dans la narine du vif qui ainsi peut rester vivant très longtemps. Je bloque ensuite le vif par un morceau de caoutchouc enfilé sur la pointe de l’ hameçon sinon il arrive à se libérer. Ce simple sera fixé en ayant simplement passé la crinelle dans l’ œillet et en ajoutant  un morceau de gaine thermorétractable pour que ce montage soit glissant mais en forçant un peu. On le termine en fixant un triple via un sleeve ou un noeud.

 

Ce montage dont le simple coulisse permet de l’adapter à la taille du vif pour que le triple soit idéalement piqué entre la dorsale et caudale. Il est parfait pour les montages à fond soit au bouchon ou soit en plombée.

Pour le sandre, j’utilise des hameçons simples plus petits, montés sur des bas de lignes très longs  de 70 à 100 cm et je pêche avec des cannes feeder pour voir la touche. Pour l’instant je n’ai encore jamais eu de loupés à la touche avec ces montages.

 

Je vois encore des montages antédiluviens chez certains qui ne laissent que guère de chances aux petits brochets voraces, d’autant qu’ils les laissent mordre et rechignent à couper les bas de lignes. Un ferrage à la touche évite bien ce genre de soucis et la blessure qu’il provoque en gueule se guérit facilement.

Gardez la pêche

 

1 réflexion au sujet de « Vif : Ferrage à la touche et armement »

  1. Quel bon montage avec un appât vivant est un casse-tête infini. Le montage en bout de ligne est un casse-tête, mais le reste de la ligne l’est aussi …

    Ainsi du fireball à la ligne flottante et au drop shot, je ne trouve jamais LA solution, celle qui … J’en suis au fireball avec un triple sur le dernier tiers du vif, car le premier hameçon, avec le plomb, est peu efficace pour prendre. passer au simple ?

    Au bouchon je suis toujours à deux hameçons simples, le plus fort étant celui en gueule du vif.

    Mon drop vif « libre » comme je le nomme, est une sorte de « pendu » où un bout de liège entretient un minimum de tension près de l’émerillon, ou une sorte de pater noster dont le flotteur coule, je suis revenu à un seul hameçon car un emmêlage est trop fréquent avec deux hameçons même simples. Fluoro de 40 centièmes , 10 grammes environ de plomb en bas, le gardon ou la petite perchette sur une empile de 15 centimètres avec un seul hameçon simple de n° 1 ou 2 en « wide » dans le nez un petit mètre plus haut, et un tiers à un demi-bouchon de liège (d’une bonne année) 40 cm au-dessus encore, je peux animer ou simplement laisser faire comme un pater noster dont le bouchon aurait coulé.

    Pas de dégâts au vif ? Deux beaux brochets pris en deux années et conservés : un au fire ball effectivement pris en bord de gueule par le triple. Un bon mètre, je le conservai notamment parce que du fil luis sortait de la gueule : il avait un hameçon double dans l’estomac, ce qui expliquait son état juste moyen, je pense, et l’empile qui lui sortait de la gueule, n’était pas en ferraille, pas en fluoro non plus, mais probablement cette fibre utilisée pour les gilets pare-balle, le kevlar, je crois, sans en avoir jamais vu avec l’étiquette en magasin.

    Au drop libre et posé – donc ce pater noster coulé – on voit l’attaque quand ça déroule … Sur un brochet de 90 cm, j’ai ferré dès que j’ai vu dérouler, et mon hameçon unique de n° 1 était déjà dans l’estomac, où il avait rejoint un vieux triple de numéro 4 ou 6 et 3 ou 4 centimètres de crinelle. Ce brochet était en super état malgré ça !

    Je trouve en général très difficile de décrocher sans dégât avec des triples, y compris au leurre, et les pêcheurs « releasers », je les crois très optimistes sur les suites.

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