La pêche au toc montrée du doigt par les écologistes

JI3PC’est une récente condamnation au tribunal de Pau qui a conduit les associations écologistes nationales à engager des procédures devant les juridictions administratives et pénales un peu partout en France demandant l’arrêt de la pêche dite « au toc » dans les rivières françaises. Mais qu’en est il précisément ?

Le 23 décembre dernier, le tribunal de grande instance de Pau a rendu un jugement interdisant la pratique d’une technique de pêche dite au toc dans les rivières du département. La plainte déposée en novembre 2015 par l’association « rivières et eaux pyrénéennes »  pour pollution et atteinte grave au milieu aquatique a été jugée recevable par l’autorité judiciaire. Celle ci dans son jugement a considéré que les pêcheurs pratiquant au toc nuisaient au milieu naturel par l’apport conséquent de plomb qu’ils rejettent dans les rivières sous forme de petites billes rapidement transformées en poudre par l’érosion hydraulique.

toc-pyrenneeLes analyses toxicologiques effectuées par le laboratoire de Bordeaux Merignac montrent que les poissons des rivières pyrénéennes possèdent un taux de plomb largement supérieur à la normale et pourraient en cas d’ingestion régulière poser des problèmes sanitaires aux populations concernées.

L’association avait fait part dans un communiqué  que « la pêche de loisir sur notre département, et plus précisément la technique du toc dit « pyrénéen » conduit au rejet d’une quantité de plomb dans la nature et surtout dans les rivières qu’on peut raisonnablement chiffrer à 1, 750 tonne par an. Il est temps que cet empoisonnement cesse, les pêcheurs doivent prendre conscience que leur loisir est un danger pour la nature ».

A l’annonce de cette décision, Joan  Etchegoyen, président de la fédération des pêcheurs des Pyrénées Atlantiques s ‘est dit outré par un tel jugement qui relève de la plus complète désinformation. Selon lui, « les quelques milliers de pêcheurs du département qui pêchent les rivières à truites peuvent perdre un ou deux plombs dans l’eau mais jamais on n’arriverait à près de deux tonnes annuelles. Une telle décision est incompréhensible, si le plomb empoisonne nos poissons interdisons  la consommation des truites mais pas  la pêche ! ».

xvftLa fédération précise « bien entendu nous allons faire appel mais cet appel n’est pas suspensif  et l’ouverture de la truite 2017 sur notre département pourrait être compromise ».

Ce jugement  a fait tâche d’huile et la plupart des associations de défense de l’environnement se sont engouffrées dans la brèche et ont porté plainte à leur tour dans leurs départements concernés.  Si au niveau des associations nationales environnementalistes on minimise les effets de cette position judiciaire radicale, chez les pêcheurs à Paris, ce n’est pas le même son de cloche. Il se dit à mots couverts que les fédérations pourraient arrêter toute collaboration avec les écologistes sur les travaux de continuité écologique demandés par le ministère de l’ Environnement.

La réaction est à s’en douter bien plus vive chez les pêcheurs de base qui menacent de jeter à l’eau toutes personnes vêtues de chaussures de randonnée, d’un pantalon en velours et d’un pull qui gratte aperçues au bord des rivières.

Un sujet clivant qui a pourtant rapporté 16 000 euros de dommages et intérêt à  l’association rivières et eaux pyrénéennes qui envisage de s’attaquer au dossier des morceaux de nylons abandonnés le long des rivières.

 

avatar2 ridiqueJean Claude Ridique

Une information du JI3P, le Journal Indépendant de la Pêche, des Pêcheurs et des Poissons

 

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