Oh que je l’attendais ce séjour ibérique ! C’est donc avec fébrilité que je me suis réveillé ce matin du 27 septembre à 04h00 du matin. Vite une douche, un café et c’est patoche qui arrive avec le Duster.
L’Esoxiste III est vite attelée, tout avait été préparé la veille, seul un feu de position refuse de fonctionner sur la remorque, tant pis pour lui.
Le voyage débute à 05h00 calmement mais concentrés comme rarement, évidemment nous nous voyons déjà sur le lac de Méquinenza à faire rugir le Mercury et plier du carbone sous les rushs des tatanes.
Chalon passe, Lyon passe, je récupère le volant vers Valence où nous buvons un café et rencontrons des amis chalonnais qui eux aussi partent pour un séjour à Mequinenza.
Départ pour le prochain arrêt, la Jonquera où bien évidemment je fais un arrêt pour nous approvisionner en boissons diverses. Nous prenons aussi un casse croûte à la « maison del jamon » un petit établissement qui vend des charcuteries et propose des sandwiches maison succulents au jambon.
Patoche reprend le volant à nouveau et pousse jusqu’à l’arrivée, prévue pour 16h00 et devinez quoi ? Nous arrivons à la porte du camping à 16h00 pile après avoir traversé Barcelone et son autoroute où ça circule beaucoup. Passé cette agglomération et en direction de Lleda la circulation devient aussi aride que le paysage et nous voici arrivés. Dixie le teckel féroce aura passé ces 12 heures de voyage à nos pieds.
Nous nous engageons sur ce petit chemin de terre qui mène au paradis des pêcheurs, petit arrêt à l’accueil pour récupérer nos permis de pêche et nos clés puis c’est le déchargement suivi du rangement, pour ma part c’est désinfection du bateau. Carlos me fait un tour rapide au karcher et me ponctionne 5 euros pour être en règle et avoir le certificat, une véritable petite escroquerie ce truc !!
Le temps de tout faire, il est déjà l’heure de l’apéro, nos 7 copains arrivés plus tôt n’ont pas pu résister à une mise à l’eau et une partie de pêche. Nous préférons prendre notre temps.
Le soir venu nous nous retrouvons tous pour un apéro qui tournera à tour de rôle de bungalow en bungalow, évidemment et comme toujours, ce soir sera le prélude à une bonne migraine mais je l’ai cherché.
Dimanche 6h30 du matin, mal de tête et pluie qui tombe mais pas très fort. Nous mettons à l’eau vers 08h00. Le lac est très haut (-2 ou 3m seulement) et la mise à l’eau peu pentue, il faut énormément reculer pour sortir le bass boat au thermique en risquant d’inonder la voiture.
C’est ensuite le départ et le 60 cv libéré peut enfin hurler plus de deux minutes. Nous mettons le cap sur les zones de l’année dernière mais les grosses perches ne sont pas très coopératives, plutôt les sandres qui sont mordeurs. J’en prendrai 6 dont 3 ragnoles de 40 cm qui iront retrouver leurs copains.
A ce sujet, il est toujours interdit de relâcher sandres, perches et silures…Il n’y a pas de maille de 45 cm et de quota de 6 sandres par jour comme j’ai pu l’entendre de la bouche d’un pêcheur, c’est la Gardia Civil qui a expliqué à l’un d’entre nous qu’il fallait tout tuer et tout garder sinon PV. Donc faites s’échapper malencontreusement ce que vous ne voulez pas garder !
La pluie redouble d’intensité et nous nous prenons un véritable déluge sur le coin du museau, même mon pantalon de pluie déclare forfait sous ces trombes d’eau au bout de deux heures. A 14h nous arrêtons, le bateau a du mal à déjauger, je découvrirait plus tard qu’il y a au moins 100 l d’eau dans le fond.
Cathy et Patoche feront 3 perches et un sandre pas très gros. Le secteur pêché était un secteur à perche, nous changeront demain.
Lundi matin, le soleil montre enfin son nez et nous promet une belle journée sans trop de vent, juste de quoi rider la surface. La brume arrive pourtant et masquera le soleil une grande partie du matin jusqu’à midi.
A la mise à l’eau je me prends une bonne leçon qui aurait pu être tragique. Comme elle est peu pentue avec cette hauteur du lac et que je ne veut pas mouiller mes petons, je sort le bateau au moteur….Là très dur, le bateau refuse de quitter la remorque.
Je laisse donc le moteur tourner en marche arrière et me met à sautiller sur le pont arrière. Erreur n° 1.
Vu que mes habits de la veille sont trempés, chaussures aussi, je me suis mis en tong avec semelle lisse. Erreur n° 2
Je monte sur l’extrémité arrière (sur de l’ alu mouillé) et bien entendu je glisse…Erreur n° 3..Je tombe à l’eau, mes patraches glissent sur la rampe et je perds l’équilibre…Mon sweat est happé par l’hélice et le Sylvain suit le mouvement….
Heureusement pour moi l’hélice se débraye après avoir enroulé mon sweat, mon tee shirt et tenté d’enrouler mon dos. C’est ce que donne le combat d’une hélice contre un tee shirt, le sweat est dans un état pire. La peau du dos est rappée et un joli hématome couvre une superficie d’une bonne assiette.
Heureusement pour moi, j’ai la tête hors de l’eau mais je suis attaché et plaqué contre l’hélice, j’arrive à ouvrir enfin ma fermeture éclair du sweat pour pouvoir me détacher.
Les copains ne me voyant plus affluent et coupent le contact, je me suis libéré au bout de quelques interminables secondes….Mon téléphone est noyé, je suis intégralement trempé mais je n’ai pas grand chose, j’ai juste un peu plombé l’ambiance. Bilan des courses, j’ai vaincu un moteur avec mon dos, j’ai quand même eu du bol et ça pique encore une semaine après.
S’en suit un petit changement d’habits, hors de question de louper une partie de pêche et nous y retournons, cette fois ci on pousse le bateau à la main !
Je mets le cap sur la zone dite de l’huilerie où pas mal de petites baies peu profondes m’appellent. C’est un bon choix car j’aurai la chance de mettre au sec une grosse mémère de 42 cm qui m’a donné un combat d’anthologie. Ces perches ibériques se battent comme des bars et ne lâchent rien, je n’ai jamais vu de combat aussi puissants avec des poissons de 35 à 40 cm. J’enregistre aussi deux suivis de sandres au bateau, du jamais vu pour moi.
Cathy et Patoche ne sont pas en reste puisqu’ils prennent aussi quelques poissons, sandres, perches, bass et silures sont plutôt mordeurs.
Au fond de cette baie, ça sent bon le babass et effectivement il y en a. Du petit certes mais qui nous amuse bien au leurre de surface. Quelquefois c’est jusqu’à 8 bass de 20 cm qui suivent le leurre, une densité incroyable.
Nous quittons une première baie pour une seconde, une troisième, etc etc jusqu’à 15h00 où nous rentrons au chalet avec 8 grosses perches de 40 et plus, 3 sandres de 55 et un petit silure de 70 cm pour le déguster à l’apéro. Quelques poissons plus petits nous auront encore malencontreusement échappé des mains ! Qu’est ce que ça glisse ces bestioles !
Le soir à l’apéro mon aventure de baigneur lardé alimente la conversation, ça m’apprendra à faire le malin et à oublier les règles les plus élémentaires de prudence….Heureusement que comme tout bon vieux sanglier j’ai une bonne épaisseur de couenne !
A demain pour la suite de nos aventures. Ola !
Gardez la pêche.
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