Aiguiser ses hameçons: les bons gestes.

 

 

 

L’ouverture approche, et vous pensez êtes fin prêts : Votre moulinet garni de fil neuf est monté sur votre canne préférée, vos bas de ligne sont rangés, vous n’avez pas oublié votre pince, votre couteau, votre épuisette, vos lunettes polarisantes, votre couvre-chef, le casse-croûte, la boisson, et bien sûr vos boîtes de leurres pleines à craquer. Il y  les valeurs sûres, les nouveautés et les trucs que vous n’avez jamais eu le temps d’essayer mais que vous prenez quand même au cas où, quitte à trimballer -comme moi- 2 kilos de plastique et de ferraille dans chaque poche de votre gilet. Mais avez-vous pensé à aiguiser vos hameçons ?

 

C’est fastidieux, mais à la veille de chaque partie de pêche, je consacre une bonne heure à passer en revue les triples, les doubles et les simples qui équipent mes leurres. C’est fastidieux mais c’est primordial. Ce serait trop bête de louper le poisson de sa vie à cause d’un triple émoussé ! Alors quitte à passer pour un maniaque, je vérifie scrupuleusement le piquant de chaque leurre.

Comment savoir si vos hameçons sont correctement aiguisés ? Tout d’abord, ils doivent « coller » aux doigts quand on les manipule. Ensuite il-y-a le test de l’ongle : en posant la pointe de l’hameçon sur l’ongle de votre pouce et en appuyant doucement, elle ne doit pas glisser. Dans le cas contraire, un petit affûtage s’impose.

  Il existe différents modèles de limes dans le commerce, mais les meilleures sont à mon avis les limes d’horloger en acier. Je trouve que les limes au diamant s’usent très vite et sont souvent trop grosses pour les petits hameçons. Vous trouverez également de bonnes limes dans les outils destinés au modélisme. Qu’elles soient plates ou triangulaires, l’essentiel réside dans la finesse des dents : plus c’est fin et mieux ça aiguise. Et pour ne plus les perdre au bord de l’eau, j’enroule désormais un petit adhésif fluo à leur extrémité….

Le bon geste : Un hameçon s’aiguise de la pointe vers la courbure, et non l’inverse. L’erreur classique consiste en effet à faire comme si on taillait un crayon

On donne deux ou trois coup sur le côté, sur le dessus, puis sur l’autre côté, toujours dans le même sens (surtout pas de va-et-vient) et on teste si « ça pique ». Si ce n’est pas le cas on recommence. Pas la peine de forcer, il faut juste avoir un geste précis et régulier.

Les hameçons  dernier cri à haute teneur en carbone n’ont, en principe (en tout cas sur le papier), pas besoin d’être affutés quand ils sont neufs. Pourtant, à force de frotter sur le fond et les obstacles, ils finissent par s’émousser comme les autres. Leur affutage est difficile, voire impossible pour certains modèles trempés à cœur. C’est pourquoi il est parfois préférable d’avoir recours aux bons vieux hameçons bronzés, ou étamés, certes plus lourds, mais réaffûtables.  Il faut vérifier régulièrement le piquant d’un leurre au cours d’une partie de pêche, et donner un petit coup de lime de temps en temps, c’est indispensable, notamment pour le triple ventral des poissons nageurs qui est le plus exposé aux frottements divers.

Après un accrochage sérieux, si l’hameçon est ouvert, mieux vaut de toute façon le changer, surtout si il est « chargé » en carbone car vous courrez le risque de le voir casser net au prochain accrochage (ou ferrage !) si vous le redressez. C’est particulièrement vrai avec les triples les plus couramment utilisés comme les VMC 8540 par exemple. C’est pour cela que j’ai toujours dans ma poche une petite boîte avec des hameçons de rechange…bien aiguisés !

Enfin, à propos des accrochages, et bien que chacun ait sa technique personnelle pour tenter de dégager un leurre planté dans une souche par 10 mètres de fond, le moment vient inéluctablement ou il va falloir tirer sur le fil jusqu’à ce qu’il casse. Or, vous savez tous que le nylon et surtout la tresse peuvent engendrer des coupures parfois profondes au niveau des mains. Personnellement j’utilise avec succès depuis quelques années ce petit ustensile qui n’est autre qu’un arrêt de porte mural en bois que l’on trouve dans tous les magasins de bricolage.

Il suffit de faire quelques tours avec le fil dans la petite gorge, puis de tirer en force, sans risquer de perdre un doigt. Ce petit truc m’a vraiment rendu service, surtout avec des tresses de fort diamètre. Et en plus, il flotte !

Vous voilà archi-prêt désormais pour le jour J, l’heure H et la minute M….!!!

Texte et photos: Jean-Paul Charles

 

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