La pêche au vif à roder est devenu une vraie rareté, pourtant je l’ ai pratiqué avec réussite il y a bien des années. Cette pêche qui nécessite de s’équiper léger et de chercher les poissons au cœur de leurs repaires est très plaisante mais elle demande une bonne condition physique.
Il y a, pas très loin de chez moi, un lac oublié de la majorité des pêcheurs. Ses berges ne sont guère accessibles et peu entretenues, les places de stationnement sont rares et loin de tout. Pourtant ce lac sauvage recèle quelques jolis poissons peu dérangés qui succomberont à un beau vif bien présenté devant leur nez.
La technique
La pêche à roder, comme son nom l’indique, consiste a être très mobile pour aller chercher les poissons peu pêchés, ceux qui vivent dans des endroits reculés où ils ne sont pas ou très peu sollicités tout au long de l’année.
Il suffit de s’équiper d’une simple canne à vif télescopique avec un montage des plus basiques pour pouvoir procéder. Le montage se composera d’un bouchon télescopique retenu à la bonne profondeur par un stop fil, s’ensuivra un plomb coulissant, une agrafe sur émerillon, un bas de ligne en tresse armée de 40 cm et un hameçon triple en taille 4 ou 2. On ne peut pas faire plus simple pour plus d’efficacité. Comme on va pêcher les postes et les pêcher précisément, on ne restera pas plus d’un quart d’heure par poste, si le brochet n’attaque pas dans les 5 minutes, c’est qu’il à peu de chance d’attaquer dans les 10 suivantes et encore moins ensuite.
On cherchera les zones de bordures encombrées, l’idéal étant un arbre tombé, un amas rocheux, un haut fond fréquenté par la blanchaille, une queue ou une baie. On posera le bouchon pas loin du bord avec une canne de 3,6 à 3,9m, pas plus, et on laissera le vif se promener sans trop le brider. Sa hauteur d’évolution sera environ la moitié de la hauteur de poste, pour cela on pourra sonder rapidement ou on jugera au pifomètre. Recherchez aussi les anciens chemins qui plongent dans le lac, ils abritent toujours un brochet, c’est un poste classique.
Concernant le vif, le meilleur est sans conteste le gardon, voir la perche. Oubliez le rotengle qui passera son temps à vouloir remonter en surface et s’emmêlera dans la ligne ou la carpette qui elle ne cherchera que les obstacles pour s’y planquer. Piquez votre triple dans le dos du vif pour un ferrage à la touche et bridez ensuite le brochet.
Pour vous déplacer de poste en poste, détachez le bas de ligne et mettez-le dans le seau à vif puis repliez votre canne.
Le matériel
Canne télescopique de faible encombrement, la choisir solide avant tout. Pas la peine d’avoir une canne en carbone haut module de competition car vous ne ferez que des lancers sous la canne. Un moulinet en taille 3000 à 4000 garni de copolymer en 30 centièmes car le copolymer résiste bien à l’abrasion et est très discret. Un flotteur en mousse qui ne cassera pas sur une branche sont les bases pour cette pêche simple. Le reste de votre matériel tiendra dans un simple gilet, pas la peine de s’encombrer. Prenez deux flotteurs de rechange, une boite de triples, quelques chevrotines, des stopfils, des émerillons, une pince et une bobine de tresse armée.
Pour les vifs, inutile d’en prendre trop, une petite dizaine suffira qu’on va trimballer dans un seau rectangulaire car il frottera moins à votre jambe qu’un seau rond !
Une paire de bottes, une épuisette ou pas, une petite machette pour couper les branches et vous voilà parti pour plusieurs heures de marche dans des endroits souvent paumés, loin de tout, mais dépaysants.
Cette traque fait qu’on ne s’ennuie pas comme on peut le faire à poste fixe. Elle peut être gourmande en vifs si on n’en prend pas soin mais elle vous permettra de découvrir des coins fabuleux de beauté que très peu de pêcheurs fréquentent. Encore vous faudra-t-il trouver le bon lac ou la bonne rivière !
Gardez la pêche.
Salut, j’ai longtemps pratiqué cette technique, dans l’arroux, et pris du brochet! Ça ressemble beaucoup à la pêche à la truite! Il faut crapahuter! Je continue à pêcher la truite, quand au brochet, je préfère me poser dans les grands plans d’eau!