La verticale est passée dans les mœurs et avec cette popularité, elle a eu tendance année après année à se simplifier. Peu de personnes se posent autant de questions qu’on avait tendance à s’en poser il y a encore une petite dizaine d’années. Faisons donc un retour sur les bases au vu de l’évolution des technologies.L’arrivée des sondes live a été un réel plus dans la pêche en verticale. On peut voir évoluer son leurre, voir arriver les obstacles noyés, voir les réactions des poissons…Bref on en apprend beaucoup sur le comportement des poissons sans pour autant que cet accessoire ne soit une arme absolue. C’est même la plupart du temps une arme de frustration majeure dans le sens où on voit beaucoup de poissons et où l’on s’aperçoit que la grande majorité refuse tout leurre.
J’ai pratiqué sérieusement la verticale durant 15 ans sans sonde live, seulement au 2D et j’avais échafaudé des théories que le live a mis à plat en une saison.
Qu’ai-je appris ? Qu’il faut absolument éviter de secouer son leurre lorsque les poissons ne sont pas très mordeurs, bien au contraire l’immobilisme le plus total de votre bras les incitera à mordre car les micro vibrations émises par le leurre en dérive leur suffiront comme stimuli d’attaque. Comment alors savoir l’état d’esprit des poissons ? Il suffit de secouer un coup le leurre en début de pêche lorsqu’un écho apparait près de lui, si l’écho se cale près du leurre, c’est un carnassier, et si on gigote le leurre et que ceci fait fuir le sandre, eh ben on a compris en deux minutes comment procéder pour le reste de la journée.
Idem pour la hauteur d’évolution, avant je croyais dur comme fer qu’il fallait pêcher grand maximum à 20 cm de hauteur du fond, or j’ai remarqué via la live que sandres et perches peuvent monter de plus d’un mètre s’ils sont décidés, c’est encore plus important pour le brochet.
J’ai aussi longtemps cru que les alliances de couleurs entre têtes plombées et leurres étaient très importantes, j’ai fait de nombreux essais durant de nombreuses années et à la fin je ne pêche plus qu’avec des TP plombs naturels, chartreuses et marrons, et des leurres chartreuses et marrons avec quelques leurres bonus en fire tiger et blanc.
Pour les lacs de barrage, la plupart soit dit en passant, l’eau est acide et la couleur générale de celle-ci est cuivrée. On évitera alors les coloris bleutés pour des teintes ayu ou marron pour les coloris naturels.
La grosse différence entre touches et absences de touches se situe très souvent dans la taille du leurre et son profil. Certaines formes de leurres intéressent le poisson le jour J et peu importe la couleur, c’est plus la forme qui les décide. Avant on supputait des choses, le 2d nous donnait quelques indications mais avec le live on peut croiser les données et vérifier ses hypothèses beaucoup plus rapidement. Si le shad ne fonctionne pas, on passe au grub puis au finesse en regardant la réaction des poissons à l’écran. Pour justement bien voir ces réactions, il faut pêcher sous la sonde donc utiliser une tp au grammage adapté pour ne pas pêcher en diagonale.
En théorie, si on veut pratiquer efficacement il faut donc utiliser des TP dont le grammage est adapté à la profondeur choisie, soit environ 2g par mètre de profondeur. Il faut utiliser un shad très typé verticale, fin avec un appendice caudal long et un paddle de taille moyenne. On commencera par des coloris flashys à l’aube et au soir, pour des coloris naturels dès que le soleil sera levé. On naviguera entre 0.3 et 0.7 km/h en variant souvent la vitesse et en effectuant quelques accélérations de temps en temps pour voir la réaction des poissons. Il arrive fréquemment qu’une accélération simule une fuite et provoque une attaque contrairement à un relevé de bras qui fait décoller verticalement le shad. Pour trouver les poissons on cherchera la hauteur d’évolution des proies au sondeur et on pêchera juste dessous. Agrafe ou pas ? On s’en fout, ça n’est pas un élément rédhibitoire dans le processus de touche. Long bas de ligne ou pas, idem un simple mètre suffit si on le souhaite. Attractant ou pas ? Là aussi c’est à tester en cas d’absence de touche, pas la peine de commencer avec.
Voici les bases, et celle-ci sont théoriques. Vous vous apercevrez que quelquefois les poissons ont un comportement X le lundi et Y le mardi donc ne restez jamais sur les mêmes bases et variez le plus possible vos approches. Si rien ne fonctionne, ce n’est pas grave, c’est que ces satanés poissons ont décidé de ne pas mordre.
Gardez la pêche.