Il y a quelques années, j’ai découvert l’efficacité impressionnante du chatterbait et du jour au lendemain j’ai mis au rencart mes spinnerbait. Pourtant cette année je les ai ressortis et les ai en quelque sorte redécouverts.
Le spinnerbait et le chatterbait ont beaucoup de points communs, ces leurres métalliques s’appuient sur les reflets d’une ou plusieurs palettes, sur une tête qui pousse de l’eau et une jupe qui donne un plus au niveau visuel. Le chatterbait intègre un stimulus supplémentaire, une énorme vibration engendrée par le mouvement particulier de sa palette.
Voyons quels sont les postes les plus aptes à être pêchés par chacun de ces leurres.
La pleine eau
Dans ce type de configuration, le spinner et le chatter semblent faire jeu égal. Concernant le spinner on utilisera des modèles à deux palettes, une feuille de saule et une ronde étant le bon compromis pour varier les signaux. En pleine eau le signal visuel est important et à ce jeu c’est le spinnerbait qui reste le plus visible
Les bordures
Là aussi jeu égal avec un léger avantage pour le chatterbait dont la grosse vibration va énerver un poisson posté. Pour la pêche des bordures, on ne pêche généralement que les premiers mètres, c’est pourquoi il faut un maximum de signaux visuels et vibratoires. Ces deux leurres sont des machines à signaux mais le chatterbait se met plus rapidement en action et coule plus vite.
Les falaises ou pentes fortes
Je pensais que le chatterbait était fait pour ce type de poste or en le laissant couler j’ai pu constater que le bas de ligne bloquait la vibration de la palette à certains moment, il n’agissait donc plus que comme un rubberjig. On peut donc l’utiliser ainsi et le faire rebondir contre la pente mais si on veut exciter les carnassiers rien de mieux qu’un spinner à simple palette colorado qui excelle dans ce genre de situation. Il va couler rapidement et sa palette va se mettre en action sous le poids du leurre en chute.
Les plages
Les deux fonctionnent bien, petit avantage là encore au chatterbait selon moi pour sa vibration puissante qui peut rameuter les carnassiers de plus loin que des éclats lumineux de palettes.
Les fonds de baies
Ce poste est caractérisé par des herbiers et le peu de profondeur avec souvent des arbustes noyés c’est pourquoi je préfère les attaquer au spinnerbait qui va moins s’accrocher. On peut même pêcher en surface avec ce leurre en le ramenant canne haute et en faisant splasher les palettes en surface, aux US on appelle ça le buzzing. Cette technique crée beaucoup de bruit et va mettre en alerte les carnassiers postés dans peu d’eau et qui n’ont qu’une vision très restreinte de leur environnement du fait de la faible profondeur.
Les bois noyés
Sans aucun doute, avantage au spinnerbait qui grâce à son armature en v, réussit à passer facilement dans les bois noyés. Même en plein cœur de ceux-ci les palettes en tapant le bois vont donner un signal supplémentaire et l’orientation de lhameçon vers le haut, protégé par le V de l’ armature empêche 95 % des accrocs alors qu’un chatterbait va finir par se prendre dans une branche.
Les zones d’herbiers
Si on pourrait penser que le spinnerbait est le meilleur choix pour passer dans les herbiers, je lui préfère le chatterbait dont la palette à cette faculté de hacher les herbiers fins et continuer à vibrer alors que ceux-ci vont finir par s’agglutiner sur l’armature d’un spinner et gêner sa nage. Hart avait sorti un modèle Secator signé David Dubreuil, très efficace avec une tête très lourde et deux palettes dentelée qui agissaient comme un ciseau.
Lequel est le meilleur ? Les deux mon général, chacun est complémentaire de l’autre. Le spinnerbait s’accroche moins, c’est sûr mais sa nage est moins fluide, plus mécanique pour autant les deux fonctionnent à peu près partout.
Gardez la pêche.
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