Mes trop courts congés estivaux nous ont conduit cette année en Auvergne, et plus particulièrement en Corrèze.
Concernant la pêche, la Corrèze, ce n’est pas moins de 16 lacs de barrage et une vingtaine de plans d’eau divers, représentant une surface de plus de 4000 hectares, ainsi que 5000 km de rivières, principalement en première catégorie.
Si le paradis du pêcheur existe, on ne doit pas en être trop loin.
A noter qu’une soixantaine de barrages hydroélectriques sont présents sur l’amont du bassin de la Dordogne, ce qui en fait la région la plus « hydro-électrifiée » de France.
Afin de préparer au mieux ce séjour, qui sera pratiquement entièrement dévolu à la pêche, je me suis autorisé un petit coup de fil à la fédération départementale courant juin. Cela me permet de faire rapidement un petit tour d’horizon des possibilités halieutiques, et Charlie Touche, chargé de mission auprès de cette fédération, ne sera pas avare de bons conseils. Un grand merci à lui d’avoir pris un peu de son temps pour répondre à toutes mes questions.
C’est sur son avis que je chercherai un hébergement aux environs de Soursac, à proximité des gorges de la Dordogne.
Soursac, charmant petit village de Corrèze
Tranquillité est mon mot d’ordre, et Charlie a bien compris mes motivations.
En effet, il faut prendre en considération que le département a développé une offre saisonnière très touristique autour de certains plans d’eau, et que, si l’on souhaite ne pas être dérangé dès 10h00 heures le matin par les jet-ski, ski nautique, bouées, etc, il faut penser à choisir minutieusement ses coins de pêche.
Adieu donc Bort les Orgue, Neuvic, Marsillac …
La vallée de la Dordogne, qui sert en partie de frontière avec le Cantal, comporte cinq barrages hydroélectriques, et je vais jeter mon dévolu sur les retenues de l’Aigle et du Chastang, qui cumulent à elles deux pratiquement 50km de longueur, et surtout de tranquillité.
Le barrage de l’Aigle
Du fait de la morphologie des rives, il n’y a pratiquement aucun accès aux berges, hormis les cales de mise à l’eau.
De plus, les activités de type ski nautiques sont interdites, et nous ne croiserons sur l’eau durant la semaine que quelques pêcheurs, kayaks, et, bien sûr, la célèbre gabarre de Spontour.
Comme je m’y prends un peu tard dans la saison, le choix de mon hébergement s’avérera plutôt restreint.
Néanmoins, je vais quand même trouver un sympathique gîte à la ferme, au lieu dit « Le Cheix », situé juste au dessus de Spontour, et qui se révélera être particulièrement bien adapté à notre séjour.
En effet, il y a toute la place nécessaire pour entreposer en toute sécurité son bateau et sa remorque, et ce gîte est particulièrement bien placé d’un point de vue géographique, puisque situé à moins de dix minutes de la mise à l’eau de Spontour (barrage de Chastang), et à moins d’une demie heure des mises à l’eau du barrage de l’Aigle.
On peut également se rendre à Neuvic (20 minutes en voiture), et Bort les Orgues n’est qu’à 35km.
En outre, de sympathiques premières catégories coulent à proximité … Que demander de plus ?
Tout au plus peut-on reprocher à ce gîte d’être un peu éloigné des centres commerciaux et touristiques. Il faut donc prévoir son ravitaillement à l’avance, mais c’est le prix de la tranquillité.
Avec mon épouse, nous avons planifié quatre sorties en bateau, et une matinée sera consacrée à la truite en rivière. Pour le reste, ce sera un peu de tourisme, dans cette région où je n’ai jamais mis les pieds.
Concernant la réglementation de la pêche, tout le département est réciprocitaire. Pas de soucis de carte de pêche.
En ce qui se rapporte à la navigation sur les plans d’eau retenus pour ce séjour, le moteur thermique est autorisé, avec quelques règles à respecter qui sont affichées assez clairement sur les mises à l’eau : Vitesse limitée sur certaines portions, zones interdites (amont et aval des barrages, …), etc …
1er jour de pêche : Barrage de Chastang, mise à l’eau à Spontour
Cale de mise à l’eau au coeur du village de Spontour, avec parking, située « en amont » de la retenue.
Journée de découverte sympathique, qui sera émaillée de prises de perches de petites tailles.
Des paysages magnifiques
Concentration, afin de choisir ce qui pourrait être un bon poste
A force de gratter le fond, je finirai par prendre cette jolie perche
Naceira conclura cette journée par la prise d’un joli brochet dans les bordures
2 ème jour de pêche : Barrage de l’Aigle, mise à l’eau au pont de Lamirande
Cette mise à l’eau se situe en « Aval » du barrage de l’Aigle, au bout d’une petite route. Pas de zone de retournement, ce qui implique soit une marche arrière de 300 mètres, soit un décrochage de la remorque avec retournement à la main.
De plus, pas vraiment de parking, chacun se débrouille pour se mettre où il peut. La mise à l’eau se situe à la confluence du ruisseau de Lachaud et de l’arrivée de la conduite d’eau forcée de la Luzège, dans un bras du lac.
Vue de la mise à l’eau depuis le lac
Nous sommes situés à quelques kilomètres de la retenue, et les fonds sont beaucoup plus importants que la veille.
Comme hier, la journée sera ponctuée par la prise de perchettes en bordure, ainsi que de quelques petits brochets. Pas moyen de toucher un sandre, malgré tous nos efforts.
Il faut dire que les quelques renseignements glanés auprès des locaux sont assez contradictoires, certains nous indiquant que les poissons sont en bordure dans 8 à 10 mètres, d’autres nous affirmant qu’il y en a de pris dans les 22 mètres …
Des paysages à couper le souffle
Le pont de Saint Projet
3ème jour de pêche : Petite session truite en matinée
Je me devais de tenter ma chance sur ces rivières renommées de Corrèze. J’ai tenté un rapide repérage sur trois rivières : La Luzège, la Triouzoune en amont du lac de Neuvic, et le Vianon amont.
Je me rends compte rapidement que les accès sur la Triouzoune semblent compliqués lorsque l’on ne connaît pas bien le secteur. Terrains privés, barbelés, etc … J’abandonne ce coin, car je n’ai pas assez de temps pour approfondir mes recherches.
Ce sera donc la Luzège, à proximité de Soursac.
Je constate assez vite que cette portion de rivière ne me plaît pas vraiment. Située en aval d’un barrage, le cours n’est pas très bouillonnant, les pierres sont couvertes d’un film de vase, et je n’ai jamais vu de ma vie autant d’écrevisses signal au mètre carré.
Ce premier essai se soldera par la prise de quelques petites perches. Rien de bien terrible.
La décision est vite prise, direction le Vianon, dans une portion située en amont de l’ouvrage qui barre son cours.
Un sympathique petit torrent tumultueux à l’eau très claire qui serpente dans une étroite vallée rocheuse, à l’abri des frondaisons
Voilà qui me plaît mieux
C’est parti pour deux petites heures de pêche
cinq petites truites se laisseront tenter par mes leurres. Ce n’est certes pas fantastique, mais avec si peu de repérage, dans des endroits totalement inconnus, et en si peu de temps, ce n’est finalement pas si mal.
Midi approche, et c’est déjà la fin de cette petite session. Le restant de la journée sera consacré au tourisme. Il y a quelques endroits de la région que l’on souhaite voir ou visiter.
4ème jour de pêche : Retour au barrage de l’Aigle, mise à l’eau de la Nau
Une petite route serpente à flanc de montagne pour accéder à cette cale de mise à l’eau. Il vaut mieux avoir à ne pas croiser un autre véhicule à certains endroits.
Cette cale de mise à l’eau est impeccable, pourvue d’un belle zone de retournement et de suffisamment d’espace de parking pour accueillir de nombreux attelages.
La journée s’annonce ensoleillée
La mise à l’eau vue depuis le lac. La présence de nombreux véhicules est due à un rassemblement de kayakistes.
Toujours des paysages magnifiques
Repas pris dans la vallée de la Sumène, côté Cantal, où de nombreux bancs et tables sont à disposition des promeneurs et des pêcheurs. Il commence à faire chaud, et l’ombre des arbres est appréciable à midi.
Nous allons finir par trouver une pointe rocheuse avec un éboulis où les perches semblent se tenir. On essaiera d’affiner notre technique, afin de tenter de prendre de plus gros sujets, lorsqu’un orage viendra violemment interrompre notre session. On retournera, penaud, se mettre à l’abri de la tempête à la mise à l’eau en rasant les murs, sous les éclairs et le tonnerre, dont le bruit impressionnant raisonnera pour quelque heures dans les falaises.
Le pont de la rivière Triouzoune
5ème jour de pêche : Retour à Spontour
Pour ce dernier jour de pêche qui s’annonce caniculaire, nous avons décidé de décaler notre session plus tôt, afin de se soustraire aux fortes chaleurs de l’après midi prévues par la météo.
Du fait de la gestion des barrages par EDF, le niveau de l’eau est monté de près de 80cm par rapport à lundi.
Un épais brouillard matinal nappe les sommets
Je viens de rater ce qui sera, j’en suis sûr au vu de la violence de la touche, le seul potentiel sandre de la semaine. Tant pis, on se contentera à nouveau de quelques perches dont la taille ne mérite pas qu’on s’y attarde.
Le soleil commence à percer
Une petite touffe d’herbe en pleine eau éveille ma méfiance …
La montée du niveau d’eau a fait s’immerger de vingt centimètres un au-fond rocheux de quelques mètres carrés. Je plains le gars qui pourrait arriver dessus à plein gaz … Pas sûr que l’embase du thermique apprécierait.
Le village de Spontour, au bord de l’eau, lac de Chastang
Le pont du Chambon de Laygue
La cale de mise à l’eau du Chambon de Laygue, à 10 kilomètres en aval de Spontour
Cette dernière journée s’achèvera sous un soleil de plomb, qui nous fera rentrer au gîte en milieu d’après midi. La température est devenue étouffante, et les poissons ont la gueule clouée.
De plus, il faut préparer notre retour à la maison, et le départ est prévu tôt demain matin.
Que dire de plus ? Perches, brochets, truites … Il ne manquait qu’un sandre pour faire le grand chelem.
Des paysages magnifiques, un peu de poisson, du soleil : De sympathiques vacances en somme… Dommage que ce soit si loin de la maison pour un week end.
AB
Info (totalement désintéressée) pour un hébergement:
Le gîte du Cheix, à Soursac Spontour : Vous pouvez contacter Yves au 06 01 98 50 61
Beau reportage, le vécu c’est le « top » ,ça donne envie.
Bonjour axel, beaucoup de beaux paysages en Corrèze, et ça a l’air assez sauvage par endroits! Belles rivières à truites, même si l’une d’elle était eutrophisee, sûrement du à un barrage ne fournissant pas assez de débit! Je ne suis jamais allé en Corrèze, par contre dans le Cantal j’ai déjà pêcher les rivières de première catégorie, ça vaut le coup! Et c’est moins loin !a+….