Pêche de l’aspe : le matériel de base

Grâce à Sylvain qui a eu la gentillesse de m’ouvrir les pages de son site, je souhaiterais partager avec vous, au travers d’articles plus ou moins techniques, mes réflexions, constatations et connaissances sur une pêche que je pratique en Loire depuis maintenant une bonne douzaine d’années : celle de l’aspe aux leurres.

Pour débuter cette série, je vous propose d’aborder le matériel de base nécessaire à la traque de ce beau cyprinidé aux mœurs carnassières. Le novice en la matière y trouvera, je l’espère, de quoi bien débuter ; l’amateur éclairé y trouvera peut être, quant à lui, de quoi faire évoluer son approche.

La canne

Pour pêcher l’aspe de manière standard depuis le bord, privilégiez tout d’abord une canne spinning d’action de pointe et d’une puissance suffisante pour être en capacité d’envoyer des leurres allant jusqu’à une vingtaine de grammes. Disons qu’une puissance médium (8 – 20 grammes) voire médium heavy (10 – 30 grammes) sera parfaitement adaptée à la situation.

Niveau longueur, optez sans hésiter pour une longueur de 2,40 voire 2,70 m. Une longueur pouvant paraître excessive mais permettant un contrôle très efficace du leurre, même à grande distance, tout en soustrayant un maximum de bannière à la force du courant. De plus, cela vous permettra de lancer vos leurres à bonne distance et d’atteindre aisément des postes situés loin de la berge (ce qui pourra vous démarquer des autres pêcheurs n’ayant bien souvent pas accès à ces spots à cause d’une longueur de canne insuffisante).

Disons qu’une canne de puissance 8-20 grammes en 2,40 m de longueur vous permettra d’obtenir à coup sûr un outil léger, efficace aussi bien dans les lancers que dans la conduite des leurres, et préservant le plaisir du combat avec toutes les tailles de prises, même modestes.

Pour ceux qui ont la chance de pouvoir pratiquer en bateau, le choix de votre fleuret en carbone est un peu plus vaste. La facilité d’approche des meilleurs postes nous affranchissant des problèmes de distance de lancer, l’usage de cannes plus courtes oscillant entre 1,80 et 2 m devient alors possible. Vous pourrez même envisager l’emploi de matériel casting dans ces conditions.

Le moulinet

Bien-sûr, quelque soit votre précédent choix, un moulinet de taille adaptée à la canne viendra parfaitement équilibrer cette dernière pour pouvoir pratiquer, sans fatigue, pendant plusieurs heures. Seul impératif concernant le moulinet : posséder un ratio suffisant pour pouvoir ramener de 90 cm à 1 m de ligne par tour de manivelle.

Pourquoi un tel ratio ? Non pas pour pêcher rapidement comme beaucoup de personnes le pensent … mais tout simplement pour pouvoir garder constamment le contrôle de votre ligne et donc de votre leurre en situation de pêche ! Je m’explique … Dans le cas d’un leurre descendant le courant, il vous faudra absolument être en mesure de récupérer suffisamment de ligne pour pouvoir compenser le mou qui se créera inévitablement dans la bannière. Ce fort ratio permettra également d’imprimer à votre leurre une vitesse de nage supérieure à la vitesse du courant dans les puissantes et rapides veines d’eau que vous prospecterez. Le contact sera ainsi permanent avec votre leurre et vous permettra de l’animer précisément tout en étant prêt à réagir à la moindre touche.

Le mythe du fort ratio pour réaliser des animations rapides s’effondre donc. Car oui, l’aspe ne se pêche pas forcément avec un leurre ramené le plus vite possible en surface. Cela est même parfois totalement contre productif. Nous en reparlerons dans un futur article …

Personnellement, j’utilise avec entière satisfaction des moulinets spinning en taille 2500 capables de ramener 90 cm par tour de manivelle. Un compromis qui n’a jamais été mis en défaut au cours des différentes sorties que j’ai pu effectuer depuis de nombreuses années.

La ligne

Votre moulinet devra être rempli avec une classique tresse 8 brins en 12 ou 14/100 prolongée par un morceau de fluorocarbone en 30/100 et d’une longueur à peu près équivalente à celle votre canne (pour vous donner une idée de la longueur idéale du fluoro, je fais en sorte que le nœud de raccord tresse/fluoro soit hors des enroulements et placé juste au-dessus de mon doigt lorsque je suis en position de lancer). Un ensemble apte à résister aux multiples lancers et aux éventuels frottements occasionnés par la pêche sur des postes riches en obstacles et/ou éléments abrasifs.

Une agrafe rapide de qualité permettra enfin d’assurer une liaison sûre et facile d’utilisation avec les leurres que vous utiliserez. Ne lésinez pas sur la qualité de ce petit objet qui devra encaisser de fortes tensions lors de combats avec de beaux sujets dévalant le courant.

Le matériel annexe

Pour compléter cet ensemble, n’oubliez pas d’emmener avec vous quelques accessoires qui vous faciliteront grandement la vie lors de vos sorties au bord de l’eau.

Pensez à emmener avec vous une large et profonde épuisette à manche court et à mailles caoutchoutées. Ainsi, vous sécuriserez rapidement vos prises une fois parvenues au bord et pourrez les conserver dans l’eau le temps de préparer votre APN ou votre smartphone pour une petite séance photos. En action de pêche, je la maintiens à ma taille à l’aide d’un clip magnétique et la sécurise à l’aide d’un cordon élastique fixé à l’une des brides de mon sac à dos.

Une pince à bec fin et long vous permettra de décrocher facilement un éventuel hameçon piqué profondément dans la gueule des poissons ou encore d’extraire une pointe qui aurait eu la mauvaise idée de se piquer dans le textile des mailles du filet d’épuisette. Parfois, elle vous permettra également de redresser certains branches d’hameçons qui pourraient être tordues par un combat un peu trop musclé.

Une boîte contenant une bobine de fluorocarbone, quelques agrafes, des hameçons de rechange et une petite pince à anneaux brisés apte à couper de la tresse vous permettra de parer à la plupart des situations rencontrées.

Une bonne paire de lunettes polarisantes vous apportera un plus grand confort visuel lors de vos sorties ainsi qu’une lecture un peu plus aisée de tout ce qui peut se passer sous la surface de l’eau. Tous les indices sont bons à prendre face à un poisson aussi facétieux que l’aspe !

Enfin, j’opte généralement pour un classique sac à dos pouvant contenir, en plus du matériel précité, une bouteille d’eau et une ou deux boîtes de leurres judicieusement choisis.

Mais pour en savoir plus sur ce dernier point, il vous faudra attendre le mois prochain. Et oui, il faut bien en garder un peu sous le coude pour la suite de cette série d’articles consacrés à la pêche de l’aspe ! 😉

Guilhem COGNET

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