Mon département en tête des ventes de cartes de pêche en 2023

La Saône et Loire (71), arrive une fois de plus en tête des ventes de cartes de pêche toutes catégories confondues en 2023. Qu’est ce qui explique le pourquoi de cette hégémonie ?
Pourquoi y-a-t’il autant de pêcheurs dans un département qui n’est pourtant pas le mieux loti en plans d’eau ou en rivières à salmonidés.
En 2023, la Saône et Loire a vendu en tout 35 135 cartes de pêche (dont 8216 cartes personnes majeures EHGO et 9568 cartes personnes majeures), la plaçant en tête des départements où elle devance le Maine et Loire et le Bas Rhin dans le trio de tête.
L’insee nous indique que la population de Saône et Loire a été de  547 047, on a donc un ratio de 6 % , soit en gros 1 personne sur 15 dans l’absolu. Or en réalité ce n’est pas vrai puisqu’il faudrait avoir le décompte exact des cartes vacances et de celles prises d’un autre département. En effet, une personne qui prend 3 cartes journalières est comptabilisée comme 3 pêcheurs, les chiffres sont donc à relativiser.
Qu’est ce qui fait qu’un département est plus attractif qu’un autre pour la pêche et qu’on veuille y prendre son permis ? En premier lieu c’est la population piscicole, la beauté des parcours, le dynamisme des aappma et de la fédé sans oublier le dynamisme des détaillants.

A titre très personnel avec un jugement qui ne peut pas être objectif, je me demande pourquoi mon département arrive en tête ? La population piscicole, en ce qui concerne le carnassier car je ne pratique pas assez le reste, n’est pas des plus dingue. La beauté des parcours est loin des décors du Jura ou du Cantal, les accès en barque sont restreints et les mises à l’eau hors des ports de plaisance sont de simples chemins de terre. Quelques AAPPMA sortent un peu du lot avec l’acceptation de la fenêtre de capture du brochet mais beaucoup encore s’arcboutent sur une position qui peut paraitre rétrograde. La fédé de mon département fait son job et reste force de propositions, quant aux détaillants ils sont très dynamiques avec quelques uns qui font venir les pêcheurs de loin.

La Saône et Loire possède un grand domaine de pêche avec la Saône, une berge de la Loire, une partie du Doubs et de nombreux étangs dont quelques lacs où malheureusement la navigation y est interdite. Le plus grand lac du département appelé barrage de la Sorme est ainsi interdit à la pêche en bateau et en float tube, l’excuse invoquée étant qu’il est la source d’eau potable du secteur. Pourtant il accueille une usine de traitement de l’eau et un club de voile, qui lui est autorisé à naviguer, est implanté dessus. Un autre lac de barrage, plus sauvage nommé le Pont du Roy est lui aussi interdit à la navigation pour les mêmes raisons. En quoi une coque de bateau ou un float tube pourraient polluer plus que le paysan local qui recule dans l’eau avec son vieux  tracteur plein de graisse pour remplir sa tonne à eau ? En fait beaucoup d’ aappma bien que réciprocitaires ne souhaitent pas voir d’ « étrangers » et les pêcheurs en bateau rendent souvent les locaux jaloux. D’autre part, certains carpistes, bien organisés au sein de clubs structurés exercent un lobbying efficace afin de se garder ces lacs pour eux. Bien que ce département soit pas mal  pourvu en étangs et cours d’eau pour la carpe et le blanc en général, pour la truite et le carnassier ce n’est pas pareil. Les rivières du Morvan sont acides et les truites de belles tailles y sont rares. Concernant le carnassier, les pêcheurs du département s’orientent vers Vouglans dans le Jura ou les lacs du Morvan dans la Nièvre. Le grand nombre de pêcheurs en Saône et Loire est plutôt d’ordre historique avec deux gros secteurs industriels et miniers où l’une des rares distractions des années 1920 à 1970 était la pêche à la ligne pour diversifier son alimentation. Les enfants et petits enfants ont ainsi été emmenés à la pêche et y ont pris goût en transmettant cette  passion à leur tour  à leurs enfants. L’autre bassin est celui de la Saône ou traditionnellement tout le monde allait à la pêche. Pour autant la Saône est moins riche que le Rhône et la Seine en carnassier.

Toujours en 2023 mon département est classé 6ième pour la vente de cartes mineurs et premier là encore pour les cartes femme avec un ratio de 4.5 % soit une pêcheuse sur 22 femmes.
On peut donc en déduire que cette première place est plus d’origine culturelle mais il faut aussi mettre en avant tous les acteurs de la pêche en Saône et Loire qui y sont quand même pour quelque chose dans cette première place. Félicitations et remerciements à tout le système associatif et aux bénévoles qui verront dans cette première position une juste récompense à leur investissement.

Reste quelques départements en queue de peloton dont les chiffres sont très mauvais. La Réunion clôture ce classement avec 1697 cartes pour 2023. En fin de cortège on trouve des départements métropolitains mais ce sont des départements petits ou peu peuplés comme la Creuse avec 6349 cartes ou le territoire de Belfort avec 4001 cartes. Par contre les Yvelines avec 5573 cartes pour 1 449 723 habitants (0.38 %), 4019 cartes pour le Val d’Oise pour 1 256 607 soit 0.31 % de la population sont à la ramasse. Plus étonnant encore, les Alpes maritimes, département très touristique et densément peuplé avec 1 111 390 habitants n’a délivré que 7744 cartes soit 0.69 %  moins d’un pêcheur sur 100  mais là encore il faut relativiser car la mer est proche et détourne les pêcheurs de l’eau douce.

Si on calculait plutôt en pourcentages de cartes vendues / habitants, mon département voisin  de la Nièvre serait très bien placé avec 7.5 % mais peu importe ces chiffres, l’important est de garder la pêche !

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