Il existe deux grands types d’action pour les cannes carnassiers, celles destinées à la pêche aux leurres durs et celles pour les leurres souples. Tentons ici de voir laquelle est la plus indiquée en fonction du leurre et de la technique, vous verrez que ce n’est pas si simple que ça.
Les actions précises des cannes carnassiers sont décrites dans une page dédiée, je n’y reviendrais donc pas mais vous trouverez le lien en fin d’article.
Vous aurez tous remarqué qu’il existe des raideurs différentes dans les cannes, certaines sont des triques alors que d’autres sont des nouilles et cet élément est souvent différent entre la sensation à vide ou avec un leurre que celle durant le combat. Une canne peut être assez raide, de type verticale mais ployer sur toute sa longueur durant le combat. Sera-t-elle fast ou moderate, rapide ou lente ?
Prendre une canne en main et la plier en posant la canne sur le sol ne donne qu’une petite idée de sa réelle action. J’ai testé un jour une canne très haut de gamme Française en puissance L pour découvrir qu’elle était extra fast à vide, fast avec le leurre mais moderate fast avec une simple perche de 15 cm piquée au bout. En ce cas d’espèce on n’est pas loin de ce qui se fait de mieux comme canne en puissance L.
Pour essayer de faire simple, on aura besoin pour le leurre souple d’une canne assez raide qui conduira mieux la vibration, celle-ci permettra de détecter la touche subtile et la raideur facilitera le ferrage à distance. Pour le leurre dur qu’on ramène en linéaire, le poisson se pend dessus, on aura donc besoin là d’une canne plus souple capable d’absorber le choc de la touche sans arracher les hameçons de la gueule du poisson lors du ferrage.
Pour le crank et les leurres métalliques qui vibrent, il faut une canne très souple lors du combat mais assez rapide à vide pour lancer loin un leurre. Pour les leurres de surface, il faut une canne rapide pour bien mener la nage du leurre mais souple voir très souple aussi durant le combat.
C’est là que la qualité des blank et leur tarif fait tout le boulot, on trouve des triques comme ce fut la mode à 30 euros mais ça reste des triques lors du combat et l’on décroche du poisson à cause de cette raideur. Autre cas avec les cannes à soft swimbait, il faut qu’elles soient fast voir extrafast à vide pour bien lancer un leurre très lourd et faire pénétrer la pointe de l’hameçon dans la gueule du brochet. Par contre on n’a pas besoin de trop de souplesse durant le combat puisqu’il faudra séchera rapidement le poisson.
Tout le savoir faire des fabricants de canne se retrouve dans ce mix entre action à vide et action durant le combat et quelquefois on reste très agréablement surpris avec des cannes de milieu de gamme qui réussissent bien le job.
La verticale est une technique qui demande une canne particulière, très raide à vide elle doit permettre de conduire son leurre sans temps de latence donc un scion raide mais comme le sandre qu’elle vise en priorité donne de grands coups de tête lors du combat il faudra qu’elle soit limite nounouille durant cette phase, pas facile de faire un blank qui réunit ces deux qualités.
Pour le plomb palette il faut une canne rapide mais pas trop du scion sinon la tresse va s’emmêler au bout du scion et si la canne est trop d’action de pointe durant le combat on décrochera des perches à la gueule fragile.
Une canne à drop shot demandera une action rapide mais un scion très souple, une canne à manier demandera une action ultra fast à vide mais un blank qui ploiera durant le combat.
Je rencontre des amateurs de ces deux grands types d’actions qui ne jurent que par une car ils aiment pratiquer avec cette action mais se faisant ils se privent des qualités intrinsèques des autres cannes. Le mieux est d’en avoir une de chaque et de dédier ces cannes à une technique ou un poisson. J’aimerais qu’une canne puisse tout faire mais depuis que j’en essaye un bon nombre je n’ai jamais trouvé la panacée en une seule canne.
Gardez la pêche.
Relire la page : La puissance des cannes carnassiers
Dans tous les domaines, il faut trouver le bon compromis (chose due disait Coluche)